Le Canada a ajouté trois médailles à sa récolte en vélo de montage aux Jeux panaméricains, dimanche, grâce à la victoire du Québécois Raphaël Gagné chez les hommes et du doublé réussi par Emily Batty et Catharine Pendrel chez les femmes.

Gagné, de Québec, a complété le parcours de six tours en 1:31:14. L'Argentin Catriel Soto a terminé à 50 secondes de Gagné. L'Américain Stephen Ettinger a complété le podium en 1:33:02.

Derek Zandstra, de Trenton, en Ontario, a terminé en quatrième position.

Gagné était un peu à l’écart en début de la course et il savait qu’il devait passer à l’action. « Il y avait déjà un écart de 10 secondes, alors j’ai rapidement vu l’urgence de revenir en avant et je me suis retrouvé dans les trois premiers à la fin de premier tour », a commenté celui qui a roulé en compagnie de Soto et d’Ettinger jusqu’à la mi-course.

Par la suite, le trio de tête s’est transformé en duo alors que le Québécois et Soto s’engageaient dans une lutte à finir particulièrement intéressante étant donné qu’ils sont tous les deux reconnus pour leurs qualités de puncheur.

L’Argentin a été le premier à lancer les hostilités en creusant un écart de 5 secondes.

« J’ai chassé pendant 10 minutes pour combler l’écart. Je croyais en mes chances, car mon niveau d’énergie n’avait pas baissé. Une fois dans la descente technique Boneshaker, j’ai attaqué. Il a réussi à suivre, mais à ma deuxième attaque (NDLR : avec moins de 5 minutes à faire), j’ai cassé l’élastique de façon convaincante et créé un écart d’une quinzaine de secondes. Ça passait ou ça cassait! », a poursuivi l’athlète qui fêtera ses 28 ans dans quelques jours.

Cette victoire représente une belle réussite pour le cycliste qui a connu son lot d’ennuis de santé au fils des ans. Quelques minutes après être descendu du podium, il en était déjà pleinement conscient.

« C’est la médaille de la patience, de la résilience, mais aussi de l’apprentissage. J’ai souvent connu des fins de courses difficiles, mais cette saison, je termine fort », de conclure celui qui visera maintenant à mettre la main sur un premier maillot de champion canadien senior, la fin de semaine prochaine, à Saint-Félicien.

Doublé des Canadiennes

Chez les femmes, Batty a remporté l'or et Pendrel l'argent, au Hardwood Mountain Bike Park.

Emily BattyBatty a obtenu un chrono de 1:27:13, sept secondes de mieux que Pendrel, la médaillée aux Panaméricains de 2007, à Rio de Janeiro.

Les Canadiennes ont rapidement distancé leurs rivales et ont passé la course non loin l'une de l'autre, mais c'est Batty qui a réussi la poussée gagnante à la fin.

« On se motive mutuellement, tout simplement, a dit l'Ontarienne Batty. Ça n'a pas d'importance laquelle finit première, en autant que ce soit une Canadienne. Un doublé or-argent, c'est fabuleux. »

La troisième position est allée à Erin Huck des États-Unis, à 5:23 de la gagnante.

Le Canada a également mis la main sur l'or au tir au pistolet féminin sur 10 mètres, grâce à la victoire de Lynda Kiejko.

Âgée de 34 ans et originaire de Calgary, Kiejko a obtenu un score de 195,7, devançant de justesse la Mexicaine Alejandra Zavala et ses 194,3 points.

Lilian Castro, du Salvador, a terminé en troisième position avec un score de 172,0.

Il s'agit pour Kiejko d'une deuxième médaille en carrière aux Jeux panaméricains. Elle avait obtenu le bronze dans la même épreuve en 2003.

Au triathlon, Andrew Yorke, de Caledon, en Ontario, a joué le tout pour le tout, mais a finalement manqué de carburant lors des derniers 2,5 kilomètres de course à pieds. Il s'est contenté de la septième place grâce à un chrono d'une heure 49 minutes et 31 secondes.

Le Mexicain Crisanto Grajales a triomphé en un temps de 1:48:58. L'Américain Kevin McDowell (1:48:59) et le Mexicain Irving Perez (1:49:05) ont complété le podium.

Tyler Mislawchuck, d'Oak Bluff, au Manitoba, était en deuxième position après la section à la nage, mais une blessure à une côte subie à l'entraînement la semaine dernière l'a ralenti lors de la portion en vélo et il a pris le 10e rang.

Doublé en or en rugby à sept

Les représentantes du pays étaient les grandes favorites du tournoi de rugby à sept et n’ont pas fait mentir les pronostics en écrasant les Américaines 55-7 en finale, au stade BMO.

Karen Paquin s’est particulièrement démarquée en marquant trois essais, tandis que Ghislaine Landry et Ashley Steacy en ont réussis deux chacune. Magali Harvey et Jen Kish ont également amené le ballon dans l’en-but américain. Steacy a ajouté trois conversions et Landry deux.

Kristen Thomas a été la seule Américaine à traverser la ligne des buts, dès le début de la rencontre, après avoir distancé Harvey. « Elle est rapide, je suis rapide, mais là, elle a été plus rapide que moi. Ç’a été un début difficile », a avoué la résidante de Québec.

La joueuse vedette de la délégation nationale a pu savourer sa revanche dès les premières secondes de la deuxième demie en marquant sur une course qui n’était pas sans rappeler celle pour laquelle elle a été mise en nomination pour l’essai de l’année en 2014.

« J’ai reçu le ballon et j’ai vu qu’il y avait un espace entre deux filles. Une autre fille s’enlignait sur moi, mais j’ai fait une feinte pour ne pas qu’elle sache où j’allais. »

Feinte efficace suivie d’une course effrénée, est-elle en voie de faire de cette manœuvre sa marque de commerce? « J’aimerais croire que je suis imprévisible », a-t-elle répondu un sourire dans la voix.
Quant à Paquin, elle ne croyait pas à un affrontement facile en finale. « Absolument pas! Nous nous attendions à un match qui allait être plus serré, quoique le pointage ne représente pas ce qui s’est passé sur le terrain. Ça s’est joué à coup de plaqués. Ç’a été difficile, il a fallu gagner chaque ballon. »

« Nous commençons à jouer vraiment en équipe et c’est payant, a précisé Harvey. Nous avons beaucoup de talent, nous le savions, et maintenant nous voyons les résultats quand nous jouons en équipe. C’est super excitant pour les prochaines Séries (mondiales). »

La délégation nationale présente aux Jeux panaméricains de Toronto a également pu compter sur l’aide de la Gatinoise Natasha Watcham-Roy.

Domination totale

Plus tôt en journée, les Canadiennes avaient conclu un parcours parfait de cinq gains en autant de sorties dans les préliminaires en défaisant les Argentines 45-0 et les Américaines 34-12.

Qualifiées pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro grâce à leur deuxième rang des Séries mondiales en 2014-2015, les portes-couleurs de l’unifolié ont été sans pitié pour leurs rivales, marquant 285 points et en concédant seulement 19.

« Pour le sport, ça aurait peut-être été un peu (plus serré), mais de notre côté, nous ne pouvons pas nous plaindre. Nous n’avons pas de blessée, nous avons obtenu de gros pointages, nous avons réussi à jouer notre jeu même si l’opposition était un peu plus faible. Vraiment, nous pouvons être contentes », a résumé Paquin, de Québec.

Ce sont par ailleurs les Brésiliennes qui ont mis la main sur la médaille de bronze, grâce à une victoire de 29-0 contre les Argentines.

Vice-championnes de la Coupe du monde à 15 dans l’Hexagone en août 2014 après avoir notamment vaincu les Françaises en demi-finale, les Canadiennes ont à leur tour goûté aux joies d’avoir une imposante et bruyante foule derrière elle.

« Nous avons vécu une frénésie comme ça en France, sauf que c’était contre nous. Les gens ont répondu à l’appel, les estrades étaient pleines, les gens étaient heureux, c’était une belle journée de rugby. Nous ne pouvons rien demander de mieux », a conclu Paquin.