TORONTO - Les pistards québécois Hugo Barrette et Rémi Pelletier-Roy sont tous les deux montés sur la troisième marche du podium dans leur épreuve respective dimanche, dernière journée de compétition disputée au vélodrome de Milton dans le cadre  des Jeux panaméricains.

Après ses titres aux sprint par équipe et individuel, Barrette, de Cap-aux-Meules, a ajouté une troisième médaille sa collection, décrochant le bronze au keirin, derrière le Colombien Fabian Puerta Zapata et le Vénézuélien Hersony Canelon Vera.

Cinquième au début du dernier droit, le Québécois a tout donné dans son sprint final, mais ses adversaires ne lui ont pas donné la tâche facile. « Il a fallu que je fasse mon sprint à quatre coureurs de large et c’est ce qui a fait la différence entre la première et la troisième place. »

Le Québécois, qui n’était pas dans la meilleure position pour compléter sa course, est fier de la façon dont il a géré cet « imprévu». « C’est vraiment imprévisible le keirin et la plupart auraient paniqué dans la même situation, mais je suis resté calme. J’étais confiant à la fin », a-t-il expliqué.

« Dans mon livre, j’ai gagné, car revenir de si loin à moins de 100 mètres de l’arrivée, je ne pense pas qu’il y ait un autre coureur qui aurait pu faire ça aujourd’hui. »

De son côté, Pelletier-Roy, de Longueuil, et ses coéquipiers de la poursuite ont été plus rapides que les Vénézuéliens dans leur duel pour la troisième place.

«C’est un beau travail d’équipe de tout le monde », a mentionné Pelletier-Roy, qui a roulé avec les Ontariens Ed Veal et Sean MacKinnon ainsi que l’Albertain Eric Johnstone en finale pour le bronze. L’Ontarien Adam Jamieson est aussi monté sur le podium avec ses coéquipiers, lui qui a été sur la ligne de départ dans des rondes précédentes.

En léger recul sur leurs adversaires à la mi-course, les Canadiens ont rattrapé les Vénézuéliens  pour finalement stopper le chrono à 4 min 6,005 s, terminant avec une avance de 1,772 seconde sur leurs poursuivants.

« Sans prétention, je crois que nous étions une meilleure équipe. S’ils voulaient avoir une chance de gagner, il fallait qu’ils nous mettent de la pression. Nous avons suivi notre rythme avec l’objectif d’accélérer dans les deux derniers kilomètres », a expliqué le Québécois qui s’est réjoui de monter sur le podium aux côtés de ses coéquipiers. « C’était mon projet personnel. Sans notre erreur d’hier, je pense que nous aurions pu finir deuxièmes facilement alors c’est révélateur. C’est un bon test pour les Championnats panaméricains », a conclu le cycliste.

Un héritage à léguer

Il n’a peut-être que 25 ans, mais il était le plus expérimenté de son équipe en finale de la poursuite par équipe des Jeux panaméricains de Toronto. Rémi Pelletier-Roy et ses coéquipiers canadiens sont montés sur la troisième marche du podium devant un public conquis au vélodrome de Milton.

Grâce à une forte deuxième moitié de course, le Longueuillois, les Ontariens Ed Veal et Sean MacKinnon ainsi que l’Albertain Eric Johnstone ont défait leurs adversaires vénézuéliens en finale pour l’obtention de la médaille de bronze.

Malgré la déception d’avoir fini cinquième à l’omnium vendredi, Pelletier-Roy croit s’être un peu racheté dimanche et s’est réjoui de ne pas quitter les Jeux les mains vides.

« Je voulais ma médaille individuelle à l’omnium et à la poursuite par équipe. C’était mon projet personnel avec mes coéquipiers alors je suis content d’avoir réussi à gagner avec eux aujourd’hui (dimanche). »

Si cela n’avait pas été d’une erreur de communication en demi-finale samedi, les Canadiens auraient disputé la médaille d’or à la Colombie. C’est finalement l’Argentine, victorieuse face à l’unifolié, qui a eu cet honneur.

« C’est révélateur, je pense que nous aurions pu finir deuxièmes facilement. C’est un bon test pour les Championnats panaméricains », indique celui qui prépare déjà son retour à la compétition, au début du mois de septembre, au Chili.

Il sera important pour le Québécois de poursuivre son travail au deuxième tournoi des Amériques de l’été puisque ce dernier comptera dans le processus de sélection pour les Jeux olympiques de Rio, un rendez-vous qu’il ne veut surtout pas manquer.

C’est à l’omnium que le cycliste québécois espère obtenir son billet vers le Brésil. « La poursuite par équipe est une priorité de Cyclisme Canada, mais je voulais poursuivre ma chance à l’individuel. En montrant ma volonté d’aider l’équipe à la poursuite, je peux défendre ma place l’omnium. »

Bien qu’il serait heureux de rouler aux côtés de ses coéquipiers en poursuite l’été prochain, il croit plus réaliste que ses jeunes comparses soient plutôt prêts pour les Jeux de Tokyo. Une aventure dont il ne fera pas partie.

« J’ai une échéance du côté sportif en 2016 puisque je veux ensuite terminer mes études », explique celui qui a pris une pause de ses études en médecine jusqu’aux Jeux de Rio. « Mais je veux vraiment mener ces gars-là le plus loin possible, et je les vois aux Jeux de 2020.  Je veux aller à Rio pour moi, mais je veux leur léguer quelque chose. »

Fils unique, Rémi Pelletier-Roy partage son expérience avec ceux qu’ils considèrent comme ses petits frères. « J’essaie de leur transmettre que c’est en nous entraidant que nous serons les meilleurs coéquipiers. Tout le monde veut que l’équipe aille vite. »

Le pistard aime bien ce rôle de mentor auprès d’eux. « Même si je ne suis pas si vieux, j’ai de l’expérience à transférer. Je n’ai pas fait les Jeux olympiques de 2012, mais j’étais dans le processus. Des poursuites, ils en ont peut-être fait 4-5 dans leur vie, moi j’ai dû en faire 40. »

Pelletier-Roy est donc aux premières loges de la progression de son équipe. « Des fois, au début, j’étais un peu frustré quand ils ne suivaient pas. Mais j’ai changé ma mentalité de plus les accompagner. »

La médaille de bronze remportée dimanche démontre que l’équipe est sur la bonne voie. « Il y a un an, ça n’allait pas très vite. Je faisais les  trois quarts du travail. Maintenant, ma part de travail diminue et nous allons de plus en plus vite. »

Le Québécois espère tout mettre en place avant de mettre un terme à sa carrière. « Quand je quitterai l’équipe dans un an et demi, je ne veux pas que ça paraisse trop. Dans la vie, le travail d’équipe ce n’est pas seulement dans le sport et ça serait un accomplissement de leur léguer ça.»