LONDRES - L'agence nationale antidopage de l'Ukraine a été accusée d'avertir les athlètes du pays à l'avance de tests antidopage à venir et d'avoir sciemment mal étiqueté les échantillons afin d'éviter des analyses plus strictes avant les Jeux olympiques de Tokyo.

Après avoir mené une enquête de deux ans, l'Agence mondiale antidopage (AMA) dit avoir trouver des preuves « convaincantes et confirmées » que l'agence ukrainienne la NADC, a de façon routinière contrevenu aux règles sur les tests antidopage.

L'AMA a précisé que la NADC a contrevenu à ces règles en avertissant à l'avance les athlètes des dates de collection d'échantillons, invitant même les athlètes à venir passer des tests antidopage à leurs bureaux. Ces tests doivent normalement être effectués lors de visites inopinées.

« Les preuves indiquent que la NADC a adopté cette pratique régulièrement avant des événements internationaux d'envergure et qu'en certaines occasions, les athlètes d'une discipline en entier se trouvaient aux bureaux de la NADC pour se faire tester », a déclaré Gunter Younger, le directeur du département Renseignements et enquêtes de l'AMA.

L'enquête de l'AMA, baptisée Opération Hercules, a aussi découvert que la NADC a mal identifié au moins six échantillons dans la dernière année comme étant des tests hors compétition alors qu'ils avaient été recueillis lors de compétitions. Les tests recueillis en compétitions sont sujet à des analyses plus poussées que ceux recueillis hors compétitions.

« Les preuves montrent que ces échantillons ont été mal étiquetés de façon intentionnelle dans le but de répondre au minimum requis de tests hors compétitions auxquels les athlètes devaient se soumettre avant les Jeux olympiques de Tokyo, a dit Younger. L'Opération Hercules a soulevé de sérieuses questions sur l'intégrité des pratiques de la NADC et sur la compétence de certains de ses employés. Par ailleurs, l'apparente longévité et l'impudence de ces pratiques suggèrent d'importants manquements organisationnels au sein de la NADC. »

Ces découvertes ont été transmises au département de la conformité de l'AMA qui pourrait imposer des sanctions à la NADC.

L'enquête s'est aussi penchée sur des allégations au sujet de la Fédération d'athlétisme de l'Ukraine, où du dopage et un système de protection aurait été instauré. Aucune preuve n'a toutefois été trouvée pour appuyer ces allégations. Elle a par contre a pu démontrer qu'au moins un individu au sein de la fédération a procédé au trafic d'EPO et a été rapporté à l'Unité d'intégrité de l'athlétisme. L'AMA a indiqué que cet individu a nié les allégations.