On doit au cinéma québécois le début de carrière prometteur de l'haltérophile Kristel Ngarlem. Le film « L'incomparable mademoiselle C » a marqué l'enfance de la petite Kristel, et la voilà maintenant rendue aux Jeux du Commonwealth, en Écosse.

Les jeunes athlètes commencent généralement à pratiquer leur discipline sportive en s'inspirant d'exploits d'athlètes dans de grandes compétitions, comme les Jeux olympiques.

Mais la héroïne de Ngarlem a été un personnage de cinéma: Marie Laforest, cette élève intimidante de sixième année qui pratique l'haltérophilie dans le film « Mademoiselle C », ayant pris l'affiche en 2004.

« Enfant, je n'étais pas une grande sportive. Je faisais du patinage artistique, mais j'étais vraiment mauvaise, relate l'enjouée athlète âgée de 19 ans. Mais j'ai eu le coup de foudre pour l'haltérophilie en voyant le film. Je me suis reconnue là-dedans. Ce qui est surtout venue me chercher, c'est que la mère de Marie était handicapée, un peu comme ma mère qui est atteinte d'une maladie dégénérative », confie-t-elle.

Ngarlem a donc voulu essayer de lever des poids et haltères à sa sortie de la salle de cinéma, et elle a attrapé la piqûre. Elle a tôt fait de participer à la compétition Louis Cyr, comme son héroïne dans le film.

Et quelques années plus tard, à l'âge de 13 ans, elle prenait part aux Championnats canadiens seniors. Un an plus tard, elle participait à ses premiers Championnats du monde juniors, en Bulgarie.

Après avoir collectionné les titres nationaux juniors et remporté trois médailles d'argent aux nationaux seniors, la jeune Montréalaise du quartier Rosemont est prête à se lancer à l'assaut du monde.

Aux récents Mondiaux juniors, à Kazan, en Russie, elle a affiché ses couleurs en atteignant de nouveaux sommets personnels pour terminer au septième rang chez les 69 kilos. Elle a levé 115 kilos à l'épaulé-jeté, 90 kilos à l'arraché pour un combiné de 205 kilos.

Une cinquième place?

L'étudiante au Cégep d'Ahuntsic aborde sa participation aux Jeux du Commonwealth avec confiance. En action lundi à Glasgow, elle a comme objectif de faire aussi bien qu'en Russie.

« Dans le meilleur des mondes, une cinquième place peut être envisageable », affirme Ngarlem, née d'une mère québécoise et d'un père originaire du Tchad, en Afrique centrale.

Elle n'en est pas à ses premiers grands jeux multisports, ayant participé l'an dernier aux Universiades, où elle a fini 11e.

« Je n'ai aucune pression. Je serai évidemment stressée, mais je gère habituellement bien le stress, souligne-t-elle. Aux Universiades, j'ai eu un avant-goût de ce qui m'attendait. J'ai vécu dans un village des athlètes. Je sais davantage à quoi m'attendre et ça me rassure. Depuis notre arrivée à Glasgow en tout cas, tout se passe à merveille. L'organisation est A1. »

Déjà qualifiée pour les Championnats du monde seniors en novembre au Kazakhstan, elle a dans sa mire une participation aux Jeux olympiques de Rio, en 2016.

Aux Jeux du Commonwealth, Ngarlem est la benjamine d'une délégation de 14 haltérophiles, issus majoritairement du Québec.

Au sein du groupe, on retrouve Marie-Ève Beauchemin-Nadeau, médaillée d'argent aux Jeux du Commonwealth de 2010 chez les 75 kilos. La Montréalaise Beauchemin-Nadeau, âgée de 26 ans, a pris part aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

Marie-Josée Arès-Pilon, d'Edmonton, en est également à sa deuxième participation aux Jeux du Commonwealth.

Chez les hommes, on retrouve Mathieu Marineau, médaillé de bronze chez les 85 kilos en 2010, et Francis Luna-Grenier qui a pris part aux Jeux du Commonwealth en 2006, deux ans avant d'être aux Jeux de Pékin.

L'équipe canadienne a établi un objectif de récolte de six médailles dans les 15 catégories de poids en Écosse.