RIO DE JANEIRO - Le Comité international olympique a mis sur pied un comité spécial de trois personnes qui aura la tâche d'approuver la participation de chaque athlète russe aux Jeux olympiques de Rio.

Le conseil exécutif du CIO a pris cette décision, samedi, lors de sa dernière rencontre avant l'ouverture des Jeux de Rio, vendredi prochain. Le porte-parole du CIO, Mark Adams, a expliqué que le comité allait trancher sur le sort des candidatures des athlètes russes qui auront été acceptées par les fédérations sportives et par un arbitre indépendant.

« Ce comité va décider d'accepter ou de refuser la proposition finale, a déclaré Adams. Nous voulons montrer que nous avons le dernier mot. »

Cette décision survient alors qu'un scandale de dopage a mené à l'exclusion de plus de 100 athlètes russes qui ont participé à un système de dopage étatisé. Plus de 250 athlètes ont reçu le feu vert des fédérations sportives pour participer aux Jeux de Rio.

Le comité va devoir rendre ses décisions avant la cérémonie d'ouverture, dans six jours.

« Nous manoeuvrons avec un échéancier extrêmement serré, a déclaré Adams. Ça doit être fini d'ici vendredi au plus tard. »

Le comité sera composé de trois membres du conseil exécutif: le Turc Ugur Erdener, président de la commission médicale du CIO, l'Allemande Claudia Bokel, présidente de la commission des athlètes et l'Espagnol Juan Antoinio Samaranch fils, le vice-président de la Fédération de pentathlon moderne.

Adams a révélé que le comité allait revoir le cas de chaque athlète accepté par les fédérations, mais ne s'attardera pas aux dossiers de ceux qui ont été bannis. Un arbitre du Tribunal arbitral du sport procédera à un jugement initial avant que la décision finale soit acheminée au comité.

« Ce comité de révision se penchera sur chaque décision, sur chaque athlète, pour s'assurer que le CIO soit heureux avec la décision qui est prise, a dit Adams. C'est très important que le CIO prenne la décision finale en se basant sur des recommandations indépendantes. »

La rencontre de samedi est survenue moins d'une semaine après que le CIO eut décidé de ne pas bannir la délégation russe des Jeux en raison du scandale de dopage. En rejetant les demandes de plusieurs agences antidopage qui exigeaient une interdiction complète à l'égard de la Russie, le CIO a confié le mandat aux fédérations sportives d'accepter ou de refuser des athlètes.

Outre les 67 Russes de la délégation d'athlétisme, plus de 30 autres athlètes ont vu leur candidature être refusée selon les nouveaux critères de sélection du CIO. Les huit membres de l'équipe d'haltérophilie ont été bannis vendredi pour les résultats de tests antidopage « extrêmement choquants » qui ont « déshonoré » le sport.

Le CIO a été sévèrement critiqué par les agences antidopages, par les athlètes et par les médias occidentaux pour ne pas avoir banni la Russie. Les demandes pour une interdiction complète ont fusé de toutes parts après la publication du rapport de l'Agence mondiale antidopage mené par l'avocat canadien Richard McLaren. Ce dernier a mis en lumière un système de dopage dirigé par le ministère des Sports russe.

Le président du CIO, Thomas Bach, a défendu sa décision en disant qu'il voulait protéger les athlètes qui n'avaient pas été impliqués dans le scandale.