MONTRÉAL - Il y a deux ans, le représentant australien du CIO John Coates avait qualifié les préparatifs pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro des « pires » de l'ère moderne.

Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis ce temps-là et, en date de mercredi, il ne restera que 100 jours avant la cérémonie d'ouverture des JO.

Les installations qui préoccupaient Coates sont maintenant prêtes à 98 pour cent, et le réseau de télévision américain NBC vient tout juste de passer la barre d'un milliard $ US en revenus publicitaires, et il ne fait aucun doute qu'il établira un nouveau record à ce chapitre.

Le parc olympique situé dans la banlieue de Barra da Tijuca est spectaculaire.

Les caméras de télévision adoreront aussi les plans de vue aériens de la plage de Copacabana, ou encore ceux du Christ Rédempteur qui veille sur la montagne surnommée le « Pain de Sucre » et la baie de Guanabara.

Le Comité olympique canadien (COC) a indiqué, mardi après-midi, qu'il suivait de près la progression des travaux à Rio.

« Nous reconnaissons que le comité organisateur est confronté à des difficultés, comme c'est le cas de tous les comités dans l'année qui précède les JO, mais nous savons que tout est mis en oeuvre pour régler ces problèmes avant le début des Jeux. (...) Nous sommes persuadés que le comité d'organisation de Rio 2016 sera prêt à temps pour les Jeux et que les installations seront conformes aux normes olympiques », a déclaré le COC par voie de communiqué.

Ricky Landry, le gestionnaire des communications au sein du COC, a d'ailleurs indiqué qu'une équipe s'était rendue sur place « durant l'hiver » pour témoigner de la progression des travaux.

« Une quarantaine de personnes se sont rendues à Rio entre la fin février et le début mars à Rio, essentiellement pour participer à une mission de repérage, a expliqué Landry en entrevue téléphonique à La Presse Canadienne. Un peu plus de la moitié de l'équipe était composée de membres du COC, et les autres faisaient partie de diverses fédérations sportives nationales. L'objectif pour eux était d'initier un contact avec leurs homologues brésiliens, afin de faciliter leur arrivée. »

Il a ajouté n'avoir rien entendu de négatif du personnel chargé de la logistique ainsi qu'aux communications du COC quant aux bâtiments où seront logés les athlètes de la délégation canadienne.

« Les logements sont pas mal prêts, personne au sein de l'équipe n'a eu de mauvaise surprise », a résumé Landry.

Mais des nuages noirs planent encore au-dessus des premiers Jeux olympiques à être présentés en Amérique du Sud, les plus incertains des dernières décennies.

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, pourrait être destituée et devrait normalement être suspendue de ses fonctions lors de l'ouverture des jeux, le 5 août, en partie à cause de la pire récession que traverse le pays ces dernières décennies, du taux de chômage qui atteint 10 pour cent et d'un scandale de pots de vin qui aurait atteint 3 milliards $ impliquant le géant pétrolier d'État Petrobras.

En plus des problèmes politiques, le virus Zika menace les athlètes et les touristes. D'ailleurs, le Canada a confirmé lundi qu'il avait enregistré son premier cas de virus Zika transmis sexuellement.

Le COC s'est toutefois fait rassurant en précisant que des directives ont été envoyées aux membres du personnel ainsi qu'aux athlètes qui seront à Rio afin de réduire les risques de contracter la maladie.

« En théorie, le virus peut être transmis par l'activité sexuelle (la présence du virus dans le sperme a été documentée), peut-on lire dans un mémo du COC à l'intention de son personnel. En conséquence, il serait approprié de prendre des mesures pour éviter la grossesse pendant au moins une semaine après le retour au Canada. Bien sûr, il convient aussi de se protéger contre les piqûres de moustiques. »

Pas moins de 55 Canadiens ont été touchés jusqu'à maintenant, la plupart d'entre eux ayant voyagé dans des régions où le virus se propage rapidement, incluant l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale, certaines régions du Mexique et des Antilles.

D'autre part, la vente de billets pour les épreuves olympiques est au ralenti, sans compter la présence inquiétante de nombreuses bactéries dans les eaux polluées de Rio où auront lieu les épreuves de voile, d'aviron, de canoë-kayak et de nage en eau libre et qui pourraient affecter jusqu'à 1600 athlètes.

Deux personnes sont également mortes, jeudi dernier, après l'effondrement partiel d'une piste cyclable construite en bord de mer à Rio, suscitant de nombreuses questions à savoir si les normes de construction ont été respectées compte tenu du fait que les autorités étaient sous pression pour rencontrer les échéanciers du CIO.

Un rapport du ministère du Travail brésilien a aussi fait état de 11 décès parmi les travailleurs de la construction qui ont été affectés aux projets olympiques depuis janvier 2013.