La grève de 1994, dont on souligne le 20e anniversaire cette semaine, a eu des répercussions négatives pour les Expos. Pourtant, dix ans après le départ de l’équipe pour Washington, on parle de plus en plus du retour d'une équipe à Montréal, tout ça grâce au nouveau système économique du baseball majeur.

Mais comment s'assurer de la viabilité d'une équipe au Québec?

Que ce soit par un déménagement ou par une expansion, la route s'annonce longue avant que le baseball majeur donne son appui au retour d'une équipe dans la métropole québécoise. L'ancien président des Expos Claude Brochu le souhaite, mais il émet des réserves.

« C'est sûr que le baseball majeur n'acceptera jamais d'entrer un club dans une nouvelle ville et de le subventionner, prévient-il. Vous allez devoir accepter que pour les cinq premières années, vous ne pourrez pas participer au système de péréquation. Et c'est tout à fait normal! »

L'ancien Sénateur Michael Fortier est impliqué dans le monde des affaires et dans le groupe qui mousse le retour du baseball à Montréal. Selon lui, une éventuelle nouvelle équipe ne serait plus l'enfant pauvre du baseball majeur.

« Il faut arrêter de se voir comme un marché à la remorque du partage des revenus, demande M. Fortier. Je pense que ce n'est pas la bonne manière de voir le retour du baseball à Montréal. À mon sens, le retour du baseball à Montréal est crédible sans nécessairement avoir recours au système du partage des revenus. »

La structure de la propriété du club serait primordiale. L'histoire des Expos nous a démontré que la formule des nombreux investisseurs n'est pas la solution idéale.

« Je privilégierais un plus petit groupe d'actionnaires. À ce moment, la direction de l'équipe et la philosophie sont plus faciles à mettre sur pied et à exécuter », est d’avis M. Fortier.

Et si un propriétaire étranger devait se manifester, il devrait s'adjoindre un important partenaire minoritaire local pour convaincre les gouvernements d'investir dans la construction d'un stade.

« Si j'y étais encore, je serais contre une participation de l'État s'il n'y avait que des actionnaires non-Canadiens ou non-Québécois dans l'entreprise, établit M. Fortier. Ça nous prend des gens enracinés à Montréal... et il y en a. Le Québec s'est enrichi depuis dix ans. »

Trouver et convaincre ces investisseurs locaux. C'est en plein ce que font présentement les leaders du Projet Baseball Montréal, en bonne et due forme, dans le plus grand secret.