Place au plan B maintenant chez les Raptors de Toronto.

L'intérêt porté par les Raptors pour Giannis Antetokounmpo était un des secrets les moins bien gardés de la NBA.

Du moment qu'ils ont perdu l'enchère Kawhi Leonard - un mois seulement après avoir remporté le championnat à l'été 2019 - les Torontois ont ciblé 2021, et le « Greek Freak » était naturellement leur cible de choix.

Masai Ujuri est un fan d'Antetokounmpo et cela ne date pas d'hier, comme il l'a récemment fait remarquer. Dans le documentaire 'The Bubble', qui offrait un goût des coulisses du repêchage 2013 de la NBA, on voyait Ujiri et le reste de l'état-major des Raptors tenter désespérément d'obtenir le 14e choix au total afin de mettre la main sur le futur gagnant de deux trophées MVP.

Les espoirs qu'ils fondaient d'amener le talentueux grec au Nord de la frontière - et ceux de plusieurs formations du circuit Silver - ont été anéantis mardi lorsque Giannis a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il avait choisi de demeurer à Milwaukee pour plusieurs années. Depuis, plusieurs sources ont rapporté que la super-vedette avait signé un contrat maximal de cinq ans et environ 230 M$ US; l'entente la plus lucrative de l'histoire de la ligue.

C'est un dénouement décevant pour Toronto, bien que ce ne soit pas nécessairement surprenant.

Les Raptors savaient que les probabilités ne jouaient pas en leur faveur. Bien qu'ils avaient confiance en leur « pitch » de vente, et qu'Ujiri ait été en contact régulièrement avec Antetokounmpo te sa famille, ils se doutaient bien que l'idée de mettre la main sur le joueur le plus convoité de son sport relevait pratiquement de l'impossible.

Antetokoumpo aurait représenté une voie on ne peut plus lumineuse vers un deuxième triomphe et une fenêtre prolongée parmi l'élite de la NBA. L'idée d'ajouter un talent générationnel comme le Grec à un groupe comprenant déjà Pascal Siakam, Fred VanVleet et OG Anunoby était trop belle pour être réalisable.

Les Raptors doivent maintenant trouver une manière plus ingénieuse de retourner au sommet de la montagne. Si la déception d'avoir vu le rêve Antetokounmpo fondre comme neige au soleil, c'est qu'il n'existe pas de plan B qui y soit le moindrement comparable.

James Harden souhaite quitter Houston, et les Raptors ont déjà montré une volonté de donner une chance un joueur étoile frustré de sa situation, même si Toronto n'était pas sa destination de choix. Mais de trouver une transaction plausible, qui saura plaire aux Rockets - et ce, en considérant qu'ils sont réellement disposés à écouter les offres - est un mandat très difficile à remplir. Combien coûterait-il? Serait-il vraiment un ajout qui cadrerait avec le groupe de Nick Nurse?

Qu'en est-il du marché de l'autonomie? Puisque seuls Siakam, VanVleet et Malachi Flynn ont un contrat garanti au-delà de la saison 2020-201, les Raptors auront des sommes importantes à dépenser l'été prochain. Toutefois, la cuvée 2021 a pris un dur coup au cours de la dernière semaine, alors qu'Antetokounmpo et Paul George ont tous les deux signé des prolongations de contrat. À moins que Leonard renonce à sa dernière saison avec les Clippers de Los Angeles, il est fort possible que Rudy Gobert et Victor Oladipo soient les seuls noms dignes de mention après la prochaine saison. Le niveau Gobert et Oladipo, bien qu'ils soient de très bons joueurs, justifierait-il qu'on leur offre une entente maximale, ce qu'ils obtiendront vraisemblablement sur le marché?

On peut toutefois s'attendre à ce qu'Ujiri et Bobby Webster ne soient pas pris de court. Étant donné leur feuille de route, on peut s'attendre à ce qu'ils aient élaboré leur plan au-delà de la mince possibilité qu'ils avaient de réaliser un coup fumant avec le « Greek Freak ». Il est peu probable que les Raptors avaient mis tous leurs oeufs dans le même panier.

Depuis qu'ils sont entrés en poste à Toronto, l'organisation a toujours porté une attention singulière à la flexibilité fancière; ils connaissent l'importance de ne pas avoir les mains liées.

Le paysage dans la NBA change continuellement, et les Raptors en sont conscients. Il y a quelques mois seulement, Harden semblait heureux à Houston. Un an plus tôt, Anthony Davis filait le parfait bonheur à La Nouvelle-Orléans. Et en 2018, Leonard aimait sa situation à San Antonio.

Qui sera la prochaine étoile de la NBA à exiger de changer de décor? C'est pratiquement impossible à prédire, mais de la façon que les choses se passent dans la ligue depuis quelques années, il est presqu'assuré que cela se reproduira.

Si un plan B ne semble pas évident pour les Raptors en ce moment, rien ne nous dit que de nouvelles avenues ne se seront pas ajoutées avant l'été 2021. Pendant ce temps, ils ont les outils à leur disposition pour rester compétitifs. Avec leur flexibilité vis-à-vis le plafond salarial, ils sont bien positionnés pour manifester leur intérêt si un joueur d'élite devenait disponible pour une raison ou une autre. 

Ne l'oublions pas : cette formule a déjà fonctionné pour eux par le passé.