Arturo Gatti était un rayon de soleil. Toujours enjoué, il était très agréable à côtoyer. C'était un homme qui vivait intensément. Il disait qu'il préférait vivre sa vie à 300 m/h plutôt que de vivre de façon ennuyante. Il disait toujours qu'il voulait aller au fond des choses.

Sa carrière était à l'image de sa vie, c'est-à-dire qu'il vivait pleinement. C'était un gars d'extrêmes qui aimait procurer de grandes joies.

J'ai connu Arturo Gatti très jeune et je l'ai côtoyé longtemps dans la boxe. J'ai été son entraîneur dans quelques tournois. Certains de mes boxeurs ont aussi boxé contre lui. J'ai même livré quelques combats contre son frère. La famille Gatti est très connue dans le monde de la boxe.

Il avait beaucoup de charisme. C'était pareil en boxe amateur. Partout où l'on passait, il attirait l'attention. À Halifax lors d'un championnat du monde, toute la ville était en amour avec lui. Même chose au Pérou où il faisait tourner toutes les têtes. Il n'avait même pas besoin de gagner pour se faire aimer.

Arturo était venu voir Lucian Bute au gymnase avant son combat contre Librado Andrade et il n'avait pas changé d'une miette. Malgré tous les succès qu'il a connus, il était toujours aussi chaleureux. C'était un homme qui dégageait tellement de joie et d'intensité. C'était tellement le fun d'être à côté de lui. Il faisait en sorte que tout le monde soit important à côté de lui.

La façon avec laquelle il se battait l'a rendue extrêmement populaire. Il était dans la cour des grands aux États-Unis et même s'il a perdu des combats au commencement, il a toujours cru en lui. Il avait un style hara-kiri. Dans le ring, il passait le KO ou il le subissait. C'était lui ou son adversaire. Son style plaisait beaucoup aux amateurs, ce qui a fait de lui une grande vedette.

Gatti était un boxeur extrêmement déterminé qui n'abandonnait jamais. Il pouvait changer un combat d'un seul coup de poing. Il était le genre de boxeur qu'on ne voit plus assez aujourd'hui. Il donnait le type de boxe que les gens voulaient voir avec des attaques, de la puissance et du coeur. Sa défensive ordinaire était compensée par une puissance exceptionnelle.

*propos recueillis par Robert Latendresse