Lorsque Jean Pascal s'est blessé lors du troisième round de son combat contre Adrian Diaconu, j'ai momentanément arrêté de respirer. J'étais convaincu que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il n'abandonne.

Honnêtement, je ne voyais pas comment il serait en mesure de se rendre jusqu'au bout. Jean a fait preuve de beaucoup de courage, mais tu ne peux pas remporter un combat de championnat du monde en étant uniquement courageux. Il faut être également intelligent et Jean l'a été en gérant la situation à la perfection.

Évidemment, si Jean s'était blessé de la sorte lors du premier duel entre les deux, je ne crois pas qu'il aurait été capable de s'emparer de la ceinture. Comme je l'ai mentionné lors de ma dernière chronique, Jean avait beaucoup de doutes lors de son passage chez les mi-lourds. À l'époque, il avait saisi la chance qui se présentait à lui en se disant que dans le fond, il n'avait pas le choix.

Mais beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis, si bien que Jean est devenu un boxeur complet. Lors du premier combat avec Diaconu, il s'était contenté de rester à l'extérieur parce qu'il respectait la force de frappe de son adversaire. Vendredi, Jean n'a pas hésité à foncer à l'intérieur, car il savait qu'il était plus fort physiquement que Diaconu.

Et il a réussi tout cela sans ses deux mains! Si Jean ne s'était pas blessé, je suis convaincu que le combat ne se serait pas rendu à la limite, car il a été supérieur au niveau des ses déplacements, de sa défensive et du contrôle de l'action.

Cela prouve à quel point Jean a progressé depuis le début de sa carrière, mais encore plus depuis la dernière année. Il a également démontré que ses succès n'étaient pas le fruit du hasard. Jean n'est jamais du genre à abandonner, même pendant les entraînements. Les gens ont probablement réalisé qu'il est réellement un individu authentique.

Le travail de ses hommes de coin a aussi été fabuleux et il faut le souligner. Ces derniers n'ont pas paniqué et lorsque Jean entrait paniqué dans le coin entre les rounds, il en sortait en pleine confiance. Ils réussissaient en seulement 20 secondes à la calmer, puis à lui parler de stratégie plutôt que de sa blessure.

*Propos recueillis par Francis Paquin