QUÉBEC - Jean Pascal va perdre, car il n'est pas prêt. Le doute s'est installé dans la tête du boxeur québécois et mine sa confiance à mesure que le combat de samedi approche, pense le promoteur de Bernard Hopkins.

À trois jours de l'affrontement pour les titres des mi-lourds WBC et IBO au Colisée Pepsi de Québec, le camp Hopkins a poursuivi jeudi ses efforts de démolition psychologique du champion défendant.

Même s'il tient à afficher sa confiance en public, le boxeur de Laval a tenu des propos qui ont trahi son angoisse, a soutenu en entrevue à La Presse Canadienne le chef de la direction de Golden Boy Promotions, Richard Schaefer.

«Pascal est un très bon boxeur et a un avenir radieux devant lui. Mais tant que Bernard voudra rester dans le coup, il demeurera le roi du ring», a affirmé d'emblée M. Schaefer.

«Pascal a dit quelque chose de très intéressant il y a deux semaines lors d'une conférence téléphonique. Il a dit: 'si je perds, c'est pas grave, je suis encore jeune'. Cela signifie quoi? Il pense à la défaite, il l'envisage», a-t-il analysé.

Un champion du monde confiant, sûr de ses moyens, au sommet de son art, n'évoque pas la possibilité d'une défaite, a fait valoir le Suisse d'origine installé à Los Angeles.

«Vous n'entendrez jamais Bernard Hopkins formuler un commentaire de la sorte. Jamais. Peut-être que Pascal a dit ça pour diminuer la pression sur lui, je ne sais pas», a-t-il dit, faisant allusion aux 16 500 fans attendus samedi dans l'amphithéâtre de Limoilou.

Selon Schaefer, 'B-Hop' a clairement remporté la première manche de la guerre psychologique mercredi à l'Hôtel de ville de Québec, lorsqu'il s'est brièvement emparé de la ceinture WBC au grand dam de Pascal.

«J'étais tout près et Pascal disait: il a pris ma ceinture! J'aime pas ça! C'est du Bernard Hopkins à son meilleur. C'est le maître», a laissé tomber le dirigeant du groupe de Oscar De La Hoya, sourire aux lèvres.

Peu enclin aux concessions, Hopkins a continué, de son côté, à faire sa loi jeudi à Québec en retardant de six heures son entraînement public.

Dans une salle surchauffée d'un hôtel chic de Sainte-Foy, 'The Executioner' a fait les figures d'usage avant de s'adresser à la meute de journalistes qui épient ses faits et gestes depuis le début de la semaine.

Interrogé sur la force psychologique de son adversaire, Hopkins est demeuré prudent.

«Je ne lis pas dans les pensées. Si c'était le cas, j'irais faire fortune dans le marché de la bourse. Ce que je sais, c'est que le combat aura lieu dans 72 heures et que je suis prêt. Le reste c'est de la 'business'», a résumé 'B-Hop'.

À un mois de son 46e anniversaire de naissance, Hopkins (51-5-1, 32 K.-O.) tentera de ravir le titre WBC des mi-lourds à Pascal pour ainsi devenir le boxeur le plus âgé à décrocher un titre majeur.

Il surpasserait de quelques semaines "Big" George Foreman, qui avait remporté les ceintures WBA et IBF des lourds, le 5 novembre 1994, contre Michael Moorer, jusque-là invaincu.

Pour sa part, Jean Pascal (26-1-0, 16 K.-O.) défendra pour la quatrième fois son titre mondial obtenu contre son compatriote Adrian Diaconnu en 2009.

Le gala sera présenté à la télé payante dans une trentaine de pays, a fait savoir le réseau Showtime qui offrira le combat gratuitement pour ses abonnés américains.