LONG ISLAND (RDS) - Quel plaisir de s'asseoir pendant quelques minutes avec Clément Jodoin qui est entraîneur-adjoint chez le Canadien de Montréal. C'est un homme posé et quand il ouvre la bouche, il a toujours des choses intéressantes à raconter.

On a parlé de l'équipe, mais surtout de lui. C'est que cette année, il amorce sa 25e année comme entraîneur. 25 ans derrière un banc. 25 ans dans un avion, un autobus, ou en voiture pour rencontrer des joueurs. 25 ans à parler, respirer, bref vivre uniquement, ou presque, pour le hockey. Il n'est pas le premier, ni le dernier. Mais, il faut quand même de la patience et un amour inconditionnel envers ce sport.

"J'ai commencé à St-Hyacinthe dans le Midgett AA, de dire Jodoin. J'ai touché à tout. J'ai été adjoint, dépisteur, enseignant. J'ai été derrière un banc au niveau Collégial, Universitaire. J'ai tout fait, sauf être entraîneur en Europe."

Clément Jodoin est de retour dans l'entourage du Canadien depuis le début de l'année et ce après 18 mois d'exil, soit après le congédiement de Alain Vigneault. Il n'était pas trop loin quand même. Il s'occupait du développement des jeunes, toujours pour le Canadien. Il allait les voir au niveau junior, ou dans la Ligue américaine. Que ce soit ici ou aux États-Unis. Il avait accepté ce poste après avoir refusé celui d'entraîneur-chef avec les Citadelles de Québec. Il aurait pris la place de Michel Therrien. '

"Je ne l'ai jamais regretté. Ça m'a fait du bien, dit-il avec un large sourire. Je me suis dit à l'époque que je devais sortir de ce milieu pour aller voir ce qui se passait autour. J'avais besoin d'un changement. C'est vrai que lorsque Alain Vigneault avait été remercié, tous les adjoints sont partis, sauf Roland Melanson. C'était difficile à accepter de voir qu'on ne faisait plus partie des plans. André Savard a été bien correct avec moi. Ça m'a fait grandir."

Et dites-vous qu'il est heureux d'être en place, lui qui s'occupe encore de l'avantage numérique chez le Canadien. "La qualité des gens avec qui je travail est extraordinaire. Il n'y a pas d'ego. On est tous là pour s'aider".

LE DÉPART DE MICHEL THERRIEN

S'il y a un sujet tabou chez les adjoints de Claude Julien, c'est bien le départ de Michel Therrien et c'est tout à fait normal. Ils aimaient bien Michel, mais maintenant ils travaillent pour Claude. Et pour être franc, ils n'ont jamais eu la chance de digérer la nouvelle. À 9 heures le matin le 17 janvier, Michel a annoncé difficilement à ses adjoints qu'il quittait. À 11 heures, son bureau était vide et à midi, un nouvel entraîneur y entrait. C'est vite, mais c'est comme ça que ça se passe en 2003. Et Claude Julien est le premier à les remercier de leur professionnalisme. "Sans mes adjoints, ce serait beaucoup plus difficile", a-t-il encore répété après la victoire des siens face aux Panthers.

DOSSIER GINO ODJICK

Gino Odjick est en forme. Du moins, quand on lui parle au téléphone, il semble beaucoup plus prêt d'un retour qu'il y a un mois. Il souffre d'une sévère commotion cérébrale, mais la lumière n'est pas loin. "Je vais rencontrer les médecins demain et si tout se passe bien, je vais avoir le droit de recommencer l'entraînement lundi." Parfait. Parce que ce dossier n'est pas rose. Ce dossier est puant. Personne ne veut nous dire la vérité. Parce que la seule question dans ce dossier est: est-ce que Gino Odjick fait encore partie de l'organisation du Canadien ? Pourquoi la direction de l'équipe se comporte comme s'il ne faisait plus partie de l'équipe ? On aura la réponse bientôt. Les raisons de la direction sont sûrement bonnes. Mais Gino, même s'il n'est pas un sain, est un joueur qui a donné beaucoup à cette organisation ainsi qu'à la LNH. Ses coéquipiers savent qu'il en a mangé des claques pour eux.

LECAVALIER AU MATCH DES ÉTOILES

Vincent Lecavalier s'en va au match des étoiles à Sunrise en fin de semaine. Il doit ainsi oublier ses vacances qu'il avait prévu aux Bahamas, un endroit où la plupart des joueurs de la LNH se rencontrent durant la pause des étoiles. Il est heureux d'y aller, mais..."Je suis un joueur qui prend la place d'un autre qui est blessé. Ce n'est pas la même chose." C'est vrai, mais c'est mieux que rien et ça va fermer la "bouche" à ceux qui n'ont pas arrêté de le planter la saison dernière. Au moins John Tortorella a compris cette année. Comme me disait souvent mon père. "On doit te le répéter souvent, mais quand tu comprends, tu comprends vite."