Association Ouest : vers une finale Oilers-Stars

MONTRÉAL - Les Stars ont disputé une troisième période qui s'approchait de la perfection, dimanche soir, pour éliminer les Golden Knights et maintenir les espoirs de ceux et celles qui les voient déjà défiler avec la coupe Stanley à bout de bras dans les rues de Dallas.

Des espoirs qui s'étaient étiolés un brin ou deux il est vrai après les victoires consécutives des Knights, à Dallas, en lever de rideau de ce grand duel.

Mais en servant la même médecine aux Golden Knights lors des matchs trois et quatre à Vegas, en signant trois victoires de suite et quatre en cinq matchs aux dépens des champions en titre de la coupe Stanley, les Stars ont démontré à quel point ils sont puissants dans toutes les facettes du jeu.

Les affrontements de première ronde ont été bien plus faciles pour les Oilers, l'Avalanche et même les Canucks. Et cela compliquera peut-être les choses pour les Stars en deuxième ronde. Mais le repos que leur confère la pause avant le début des hostilités dans l'Ouest devrait leur permettre d'être fins prêts pour une série qui s'annonce difficile.

Avant d'y aller des face-à-face en présence, je souligne que la victoire des Stars m'a permis de frapper trois en quatre dans l'Ouest après avoir quatre bonnes prédictions dans l'Est.

Pas question de célébrer trop fort, car les duels seront bien plus serrés et relevés en deuxième ronde. Dans les deux associations. Les risques d'être passé dans la mitaine sont très réels.

Mais bon! Ça fait partie du plaisir…

Colorado – Dallas : à la recherche d'une brèche

Avec tout ce que j'ai dit et écrit de bien et de bon sur les Stars, après surtout leur avoir promis la coupe Stanley avant le premier match de la saison régulière en octobre dernier et le premier des séries il y a trois semaines, il serait difficile de jouer les vire-capot.

Mais ce n'est pas parce que je favoriserai les Stars dans cette série que Nathan MacKinnon et ses coéquipiers de l'Avalanche du Colorado sont battus d'avance.

Loin de là.

Les Jets ont offert une piètre opposition en première ronde. Tout le monde en conviendra. Mais même si les Jets avaient offert plus d'opposition, et même beaucoup plus, je suis loin d'être convaincu qu'ils auraient pu me donner raison de les avoir favorisés.

Nathan MacKinnon est dans la même catégorie que Connor McDavid en matière de grand leader au sein de leur équipe. Ils me rappellent Sidney Crosby dans ses meilleures années.

MacKinnon et McDavid ont démontré, en première ronde, pourquoi ceux et celles qui les ont placés devant Nikita Kucherov dans la course au trophée Hart ont peut-être eu raison de le faire.

Pas question ici de diminuer Kucherov. Le but de cette affirmation est tout simplement de hisser MacKinnon et McDavid tout en haut de la pyramide des meilleurs joueurs de la LNH. Des plus grands leaders. Des joueurs qui sont capables de faire tourner les choses en faveur de leur équipe en séries et pas seulement en saison régulière.

Nathan MacKinnon et l'Avalanche donneront donc beaucoup d'opposition aux Stars.

Mais les Stars compliqueront le travail de l'Avalanche bien plus que les Jets l'ont fait lors des cinq matchs qu'a duré le duel de première ronde.

Si vous avez regardé le match Vegas-Dallas, dimanche soir, vous avez assisté à la meilleure performance en échec avant qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps. Une fois en avant 2-1 après un but chanceux de Radek Faksa dès la 44e seconde du troisième tiers, les Stars ont été dans le visage et les culottes de leurs adversaires qui ont peiné à générer des poussées offensives vraiment menaçantes. Et quand c'est arrivé, Jake Oettinger a fait ce qui devait être fait pour protéger l'avance.

C'est ça les Stars : de l'efficacité au sein des quatre trios, des trois duos d'arrières et devant le filet. De l'efficacité quand vient le temps d'aller marquer un gros but. De l'efficacité quand vient le temps de protéger une avance.

De la grande efficacité.

En prime, les Stars profitent aussi d'une sérieuse dose de confiance. Le genre de confiance qui a été nécessaire pour éviter que la glissade survenue lors des deux premiers matchs les conduise vers des vacances hâtives. Et les a propulsés malgré tout en deuxième ronde.

Connor Hellebuyck a eu beau prétendre avoir disputé le meilleur hockey de sa carrière en première ronde, Alexandar Georgiev a été bien meilleur que lui malgré une moyenne de 3,03 buts alloués par match et une efficacité de 90 % seulement. Des statistiques gonflées par son premier match très difficile, il est vrai.

Malgré la victoire facile des «Avs» en première ronde et tous les commentaires élogieux de ses coéquipiers à son endroit, Georgiev demeure un maillon trop faible à mes yeux pour lui donner l'occasion de surclasser Oettinger.

Et c'est justement en raison du fait qu'ils ont moins de brèches que l'Avalanche au sein de leur formation et parce qu'ils sauront ralentir et essouffler les meilleurs éléments du Colorado que je favorise Dallas pour se rendre en finale de l'Ouest.

Mais ça, vous le saviez depuis longtemps déjà.

Prédiction : Stars en 7

Vancouver c. Edmonton : l'élite du hockey canadien

J'étais convaincu que les Canucks de Vancouver battraient facilement les Predators de Nashville en première ronde.J'étais toutefois loin d'être convaincu qu'ils gagneraient en dépit l'absence de Tatcher Demko devant le filet.

Et jamais je n'aurais cru que c'est Arturs Silovs qui leur offrirait deux des quatre victoires nécessaires pour passer en deuxième ronde. Dont une par jeu blanc.

Pour être franc, le seul gardien letton prénommé Arturs que je connaissais jusqu'à l'entrée en scène de Silovs en séries avait Irbe comme nom de famille. Et il a pris sa retraite en 2004.

Nantis comme ils le sont à l'attaque, les Canucks n'ont pas besoin que leur gardien vole des matchs pour gagner. Même en séries. Ils ont simplement besoin des arrêts nécessaires pour leur offrir une chance de gagner.

Est-ce qu'ils les auront face aux Oilers?

Ils en obtiendront sans doute quelques-uns, peu importe qui sera devant la cage. Mais à la quantité d'occasions de grande qualité que s'offrent les Oilers, il faudra tellement d'arrêts importants que je crois qu'il en manquera deux ou trois par match.

Sans compter que les Oilers sont absolument sensationnels en attaques massives.

Neuf buts en 20 occasions réparties sur cinq matchs (45 % d'efficacité), ce n'est rien de moins que phénoménal. Mais il faut aussi ajouter les deux buts marqués trois et quatre secondes après des attaques massives terminées. Ces buts ont été marqués à forces égales, mais les Kings n'avaient pas encore eu le temps de se réorganiser.

Parlant des Kings, ils avaient des Kopitar, des Danault, des Doughty à mettre dans les pattes des McDavid, Draisaitl, Hyman et Bouchard lorsque venait le temps de se défendre à quatre contre cinq. Ou de se défendre tout court.

Mais aussi bons soient les piliers des Kings en défensive, ils n'ont pas fait le poids.

Ce qui est de très mauvais augure pour les Canucks, le gardien qu'ils enverront devant le filet et des partisans qui rêvent toujours d'une première conquête de la coupe Stanley.

En plus, et c'est peut-être ce qui m'a le plus impressionné chez les Oilers que j'ai épiés pendant une semaine en début de première ronde, ce club n'est plus seulement l'affaire de Connor McDavid et Leon Draisaitl.

Oui! Le monstre à deux têtes est en mission. Oui! McDavid et Draisaitl n'ont rien de moins que la coupe comme objectif.

Mais derrière eux, ils ont des coéquipiers qui permettent aux Oilers de former un vrai club de hockey. Un club meilleur qu'il ne l'a jamais été depuis que le monstre à deux têtes a pris le contrôle du jeu dans la capitale de l'Alberta.

Et aussi bons soient tes meilleurs joueurs – qui doivent quand même être les meilleurs une fois les matchs commencés – le hockey demeure un sport d'équipe. Ce qui veut dire que sans équipe, tes chances de gagner oscillent entre minces et nulles.

Parlez-en au Lightning!

Tout ça pour dire que la finale dans l'Association Ouest devrait être une finale grandiose qui opposera les Stars et les Oilers.

Prédiction : Oilers en 6