Les cibles potentielles pour les Canadiens
Le hasard a fait son œuvre et il a été déterminé que le CH sélectionnera au 5e rang le 28 juin prochain à Las Vegas, pour la dernière séance de la LNH utilisant la formule « centralisée ».
Avant même que le Tricolore ne complète son calendrier régulier, quelques noms circulaient déjà abondamment chez les partisans de l'équipe impatients de voir s'ajouter un talent brut au jeune noyau montréalais.
Qui donc sont les candidats dont le profil risque d'avoir charmé les codirecteurs du recrutement amateur Nick Bobrov et Martin Lapointe, ainsi que le reste de l'état-major des Canadiens?
Ivan Demidov, Ailier droit
St-Pétersbourg (KHL/MHL)
10 décembre 2005
Si le rang de sélection réservé à Matvei Michkov était incertain l'an dernier malgré ses qualités offensives indéniables, celui de Demidov ne semble pas en voie d'être affecté par des impondérables tels que l'éternel « facteur russe », par exemple.
Bref, le nom de Demidov apparaît ici non pas car le CH peut espérer le réclamer à l'extérieur du top-4 en se frottant les mains de joie, mais plutôt parce que son niveau d'habiletés justifierait que Montréal se serve de son bassin d'espoirs et de choix bien garni pour s'avancer. Bien entendu, c'est aussi conditionnel à ce que les Blackhawks de Chicago au 2e rang du repêchage aient suffisamment de doutes à l'endroit du dynamique ailier pour conclure un tel marché.
Demidov est le seul joueur de cette cuvée dont le dynamisme et la capacité à constamment créer le chaos en territoire ennemi rivalise celle de Macklin Celebrini à ce point-ci de leur courbe de développement.
Cayden Lindstrom, Centre
Medicine Hat (WHL)
3 février 2006
L'évaluation de Lindstrom requiert de se fier à un échantillon moins important que la grande majorité des espoirs. À partir du mois de décembre, l'imposant centre des Tigers a joué très peu de hockey en raison de blessures successives; l'une à la main droite, ayant nécessité une opération, et l'autre au dos en fin d'année, alors qu'il est revenu le temps de voir son club être balayé au premier tour des séries de la WHL.
Durant ce court retour au jeu, Lindstrom n'a pas été aussi épatant qu'en première moitié de saison. On devine qu'il était loin d'être à 100 % puisqu'il a dû renoncer à l'invitation d'Équipe Canada en vue du Mondial des moins de 18 ans. N'empêche que 27 buts en l'espace de 32 matchs demeure une production qui fait écarquiller les yeux de la part d'un hockeyeur de 17 ans, d'autant plus qu'il est aussi apte à fabriquer des jeux qu'à les compléter lui-même.
Capable d'ajuster son jeu à toutes les situations, Lindstrom aime se comparer à Roope Hintz, le centre no 1 des Stars de Dallas.
Berkly Catton, Centre
Chiefs de Spokane
14 janvier 2006
Parlant d'espoirs qui n'ont pas été en mesure de mousser au Mondial M18 leur candidature déjà bien étoffée, Catton était un autre absent de taille pour la formation canadienne, en Finlande.
Le quatrième meilleur pointeur de la Ligue de l'Ouest avec 54 buts et 62 mentions d'aide, Catton a été ralenti, tout comme Lindstrom, par une blessure lors d'une première ronde éliminatoire qui s'est avérée brève pour Spokane.
Catton mesure 5 pieds 11 pouces et ne dépasse pas les 175 lbs, ce qui rend peu probable un scénario dans lequel il évoluerait au centre dans la LNH. Il y a un élément de risque quant à son implication défensive et physique. Il faut convenir cependant qu'il arrive à bien absorber les contacts physiques dans les tranchées et à réussir des jeux à haut degré de difficulté même en déséquilibre.
Sauf que les ailiers aussi créatifs et agiles en possession de rondelle que l'est Catton ne courent pas les rues. Il est une machine à entrées de zone offensives; avec rapidité, en misant sur son centre de gravité bas, en se servant brillamment de feintes de la tête qui masquent bien ses intentions, il sème la confusion dans la couverture défensive adverse.
Et ça ne s'arrête pas là : Catton est une menace constante lorsqu'il s'agit de repérer ses coéquipiers démarqués. Vous croyez ne pas lui avoir concédé une ligne de passe vers l'enclave? Il vous fera la preuve du contraire avec une dextérité renversante. Pour un attaquant présentant aussi une menace de tir – sa vélocité et sa précision sont excellentes –, les maux de tête seront nombreux pour ses couvreurs.
Tij Iginla, Centre/Ailier
Kelowna
4 août 2006
L'une des phrases qu'a prononcées Kent Hughes après les sélections de Juraj Slafkovsky et David Reinbacher à ses deux premiers repêchages est la suivante : « On souhaite repêcher le joueur le plus apte à nous aider dans quatre ou cinq ans, pas l'an prochain ».
En tant que patineur le plus jeune parmi ce groupe de quatre attaquants, il est permis de se demander si Iginla commence tout juste à effleurer l'étendue de son potentiel. D'autant plus qu'il est l'attaquant ayant le plus aidé sa cause dans le dernier droit au sein de la liste de candidats au top-10. Il a carrément été électrisant ce printemps, en plus d'être constant dans l'effort, portant les Rockets de Kelowna sur ses épaules soir après soir.
Il y a une puissance et une vélocité à sa dégaine qui semblent aisées, presque décontractées. Et sachant qu'Iginla est l'un des meilleurs de la cuvée – sinon le meilleur – pour transposer un jeu près de la bande en chance de marquer en plein cœur de l'enclave, il y a là un potentiel plus élevé que celui qu'on était prêt à lui accorder il y a quelques mois à peine. Un choix du top-5, le fiston de Jarome Iginla? Pourquoi pas.
Cole Eiserman, Ailier gauche
Programme de développement américain
29 août 2006
Bien qu'il soit l'un des joueurs les plus polarisants auprès des recruteurs, Eiserman maîtrise suffisamment bien l'une des qualités naturelles les plus difficiles à dénicher – soit l'habileté à marquer des buts à profusion – pour que son nom continue d'être débattu parmi le groupe de cibles potentielles au sein du top-10. Des records de production offensive de l'« USNTDP » sont fracassés chaque année, mais il faut admettre que 127 buts en deux saisons en tant l'un des espoirs les plus jeunes de la cuvée 2024, c'est un chiffre qui marque l'esprit.
La crainte que l'on soit en présence d'un ailier unidimensionnel ne s'effacera pas si facilement, et c'est là que réside le cœur du débat à son sujet. Si Eiserman était aussi affamé dans l'ensemble des phases du jeu qu'il ne l'est à converger vers le filet pour défier les gardiens, sa place parmi les cinq premiers ne serait pas remise en doute.
***
Finalement, peut-on exclure complètement l'hypothèse que le CH sélectionne un défenseur tôt en première ronde même si Kent Hughes a indiqué qu'à talent égal, il opterait pour un attaquant? au-delà de l'idée du « meilleur joueur disponible », la gestion des actifs doit être une partie intégrante de la réflexion de Hughes et sa bande.
Zeev Buium, Anton Silayev et Zayne Parekh, trois des meilleurs arrières sur la liste d'une majorité d'experts, sont des défenseurs gauchers, soit une position à laquelle les Canadiens sont plutôt mieux nantis.
L'intrigant cas d'Artyom Levshunov, défenseur bélarusse gros format et droitier ayant bien progressé avec les Spartans de l'Université Michigan State, est peut-être celui qu'il faudra avoir davantage à l'œil.