PHILADELPHIE - En dépit d'un meilleur effort, le Canadien a été blanchi pour un deuxième match consécutif par le surprenant Michael Leighton et il retourne à la maison en déficit de 2-0 pour la première fois des séries éliminatoires 2010 à la suite d'un revers de 3-0 face aux Flyers de Philadelphie.

La troupe de Jacques Martin n'a pas trouvé le fond du filet depuis 130 minutes et elle espère sans doute que l'appui de ses partisans fera tourner le vent. Même les joueurs des Flyers n'auraient jamais cru qu'ils remporteraient les deux premiers matchs par blanchissage.

«Ç'aurait été difficile à croire si on m'avait dit cela avant la série. Nous n'avons pas joué notre meilleur match et parfois tu as besoin de ton gardien pour te procurer une victoire et je crois que ce fut le cas dans ce match», a indiqué Daniel Brière.

À l'image du premier match de cette série, le Tricolore s'est avoué vaincu parce qu'il a perdu la bataille des unités spéciales alors que les Flyers ont inscrit leurs deux premiers buts en supériorité numérique grâce à Brière et Simon Gagné. De son côté, le CH a été blanchi en quatre jeux de puissance.

«Les unités spéciales sont cruciales puisque les équipes sont de plus en plus égales», a confirmé Marc-André Bergeron. «Quand les choses vont bien (sur les unités spéciales), tu gagnes des matchs et tu ne te rends pas compte de cela, mais c'est tout le contraire quand tu perds.»

Ville Leino a asséné le dernier coup en déjouant Jaroslav Halak d'un tir du côté de la mitaine qui semblait inoffensif.

Négligé par rapport à Halak avant d'amorcer cette finale de l'Association Est, Leighton (qui célébrera son 29e anniversaire mercredi) a encore une fois été à la hauteur et il a maintenant stoppé les 58 derniers lancers du Canadien.

«Je savais qu'ils allaient diriger plus de lancers en ma direction et tirer de tous les angles», a précisé le héros des Flyers. «C'est exactement ce qu'ils ont fait dans les deux premières périodes. Parfois, un gardien préfère connaître un début de match un peu plus tranquille pour trouver son rythme. D'autres fois, il souhaite recevoir beaucoup de lancers en début de rencontre pour se réveiller. Cette fois, le Canadien est sorti en lion, mais je me sentais très bien. »

Le meilleur buteur des séries, Michael Cammalleri a été sa victime préférée. Le petit attaquant du Canadien s'est buté au gardien adverse à plusieurs occasions.

«C'est ça le sport, on va se regrouper», a avoué Cammalleri. « Retournons à la maison et jouons du bon hockey!»

«Nous avons joué un bien meilleur match et nous avons apporté des ajustements à plusieurs niveaux sauf qu'il reste seulement à trouver une façon de marquer», a déclaré l'entraîneur du Canadien sans vouloir montrer de frustration.

Les Flyers parviennent donc à imposer un premier déficit de 2-0 au Canadien lors de cette aventure éliminatoire. D'ailleurs, les Flyers détiennent un dossier de 16-0 quand ils mènent 2-0 dans une confrontation.

Ce gain s'avère le sixième d'affilée des Flyers aux dépens du Canadien en séries et ils pourraient en obtenir un septième jeudi au Centre Bell dans une atmosphère plus hostile.

«Le but ultime c'est de gagner quatre parties peu importe l'ordre. Bien sûr, nous aurions aimé revenir à la maison avec une avance de 2-0, mais nous sommes loin de baisser les bras», a dit Bergeron.

«Je ne m'attends à rien de moins que d'habitude en ce qui concerne les huées, mais j'ai déjà vécu cela auparavant. Ce sera plaisant et c'est plus un compliment finalement parce que ça veut dire que tu fais de bonnes choses», a prétendu Brière au sujet de ce qui l'attend à Montréal.

Sergei Kostitsyn a obtenu une autre chance de se faire pardonner en effectuant un retour dans la formation après avoir été laissé de côté lors des 11 derniers matchs et c'est Benoit Pouliot qui a écopé.

«On voulait donner l'occasion à un autre joueur de montrer ce qu'il pouvait faire», a justifié Martin.

L'histoire se répète

Le Canadien voulait déployer un effort plus convaincant pour ce deuxième match et la première période s'est avérée très semblable à celle de la rencontre initiale.

Les hommes de Jacques Martin ont dû retraiter au vestiaire en déficit 1-0 malgré une domination de 16-6 au chapitre des lancers comparativement à un résultat de 13-6 dimanche.

Toutefois, le Canadien a obtenu de meilleures chances de marquer durant cet engagement. Le gardien des Flyers a cependant refusé de collaborer et il s'est surtout illustré alors que son équipe évoluait en désavantage numérique en frustrant Cammalleri à deux reprises.

«J'aurais vraiment aimé obtenir le premier but sur cette séquence. Souvent, quand tu comptes le premier but, tu obtiens les autres plus facilement», a dit le numéro 13.

Les Flyers ont ouvert la marque exactement de la même façon que lors du premier duel alors que Scott Gomez a été chassé pendant un jeu de puissance de son équipe. Dès les premières secondes de la supériorité numérique de Philadelphie, Brière a profité d'un espace trop grand concédé par Hal Gill en entrée de territoire pour battre Halak avec un tir des poignets précis dans le haut du filet.

Le scénario a été différent au second tiers alors que les Flyers ont menotté le Canadien pendant la plupart de la période.

Conscient de la situation, Martin n'a pas hésité à demander un temps d'arrêt pour relancer sa troupe.

Patients, les Flyers ont hérité d'un autre jeu de puissance gracieuseté de Brian Gionta et ils ont encore une fois touché la cible pour doubler leur avance. Après deux tentatives ratées de Leino, c'est finalement Gagné qui a poussé une rondelle libre derrière Halak alors que Roman Hamrlik a été incapable de le contenir.

Ce travail défensif a connu une seule défaillance lorsque Braydon Coburn a commis un revirement qui aurait pu devenir un point tournant, mais Cammalleri s'est buté une fois de plus à Leighton.

Les Flyers ont tenu le coup en troisième période pour savourer une autre victoire devant leurs bruyants partisans.