Par Éric Leblanc - Les dirigeants du Canadien ont convié 22 espoirs à leur camp de perfectionnement cette semaine à Brossard et ils seront sûrement satisfaits de la progression effectuée par l'attaquant Danny Kristo.

Parmi les 12 attaquants réunis à l'entraînement, Kristo s'avère celui qui est le plus près de cogner à la porte de la LNH. L'ailier droit de 19 ans a connu une saison enrichissante en étant un pilier de la formation américaine qui a conquis la médaille d'or au Championnat mondial junior en plus de faire le saut avec le réputé programme de l'Université North Dakota.

«Je suis surtout devenu plus mature sur la glace au cours de la dernière année», raconte Kristo. «Ce fut utile de jouer avec des joueurs plus vieux et j'ai amélioré mon rendement dans les deux sens de la patinoire ce qui ne peut jamais nuire. D'ailleurs, Trevor Timmins me disait qu'il avait été impressionné par cet aspect.»

Les premiers choix au repêchage de Timmins n'ont pas toujours fait l'unanimité, mais Kristo pourrait devenir un attaquant d'impact avec le Canadien. À cinq pieds et 11 pouces et 180 livres, il n'est pas le plus imposant, mais son agilité sur patins compense.

«Je dois encore améliorer plusieurs choses et j'ai pris de la masse musculaire depuis un an, mais je dois encore travailler là-dessus notamment cet été», avoue Kristo qui a été repêché en deuxième ronde (56e au total) en 2008.

À sa première saison au niveau universitaire américaine, Kristo a amassé 36 points (15 buts et 21 aides) en 41 rencontres et il a atteint son principal objectif.

«Je voulais être la recrue de l'année dans ma section de la NCAA et j'ai réussi tout comme Louis (Leblanc). C'est très cool! Je suis content d'avoir connu une bonne saison», dévoile-t-il avec le sourire.

À l'image de son ami Leblanc, mais à un moindre niveau, l'avenir de Kristo intrigue parce qu'il pourrait se joindre aux Bulldogs de Hamilton dès la saison prochaine.

«Pour le moment, nous n'avons pas vraiment parlé de cette possibilité et ça viendra peut-être. Présentement, je veux me concentrer sur ce camp et on verra ensuite», affirme Kristo.
Mais si la décision lui revenait, quel serait son choix en ce moment?

«Je pense que je pourrais beaucoup bénéficier d'une autre année universitaire, mais je suis ouvert de discuter de cette possibilité.»

Kristo soulève quelques arguments intéressants pour expliquer sa préférence de disputer une autre année dans le programme qui a développé d'excellents joueurs comme Jonathan Toews, Travis Zajac, Zach Parise et Ed Belfour.

«Quelques anciens joueurs de notre programme reviennent durant l'été comme T.J. Oshie (Blues de St.Louis) et je peux vraiment apprendre d'eux. On voit qu'ils travaillent très fort et comment ils s'occupent de leur corps. Oshie est l'un de mes bons amis et nous allons même habiter ensemble cet été!», révèle Kristo.

S'il préfère demeurer dans l'uniforme des Fighting Sioux durant une autre saison, Kristo est d'avis que chaque joueur, dont Leblanc, doit décider de son avenir.

«C'est une décision personnelle et elle sera bonne peu importe son choix. C'est difficile parce que je ne suis pas Louis et je suis différent de lui, mais je sais qu'il est sous une grande pression présentement. Harvard est une excellente école avec un bon programme et un bon entraîneur. Ceci dit, la LHJMQ est aussi une bonne ligue dans laquelle il pourrait jouer deux fois plus de matchs et améliorer ses qualités offensives», analyse-t-il.

La réalité complètement différente de Jean-Christophe Blanchard

Les dirigeants du Canadien ont réuni un groupe plutôt hétérogène pour ce camp de perfectionnement avec des joueurs aux attentes et aux parcours très différents. Outre les espoirs prometteurs comme Kristo, Leblanc, Gabriel Dumont et Mac Bennett, on retrouve six joueurs invités et inattendus tels le gardien Jean-Christophe Blanchard et le défenseur format géant Myles Harvey (six pieds cinq pouces, 230 livres).

Après un séjour de quatre saisons dans la LHJMQ, Blanchard a pris la direction de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) où il poursuit son parcours avec les Patriotes.

Mais sa route a pris un virage imprévu la semaine dernière quand il a reçu un appel inespéré de Trevor Timmins.

«Je revenais du travail (un stage dans son domaine d'études en finance) et mes parents m'ont dit que Trevor Timmins avait appelé parce qu'il cherchait mon numéro de téléphone et le soir même, il m'a contacté vers 20h sur mon cellulaire», raconte Blanchard du haut de ses six pieds et quatre pouces. «C'était assez spécial et inusité comme situation, je ne m'y attendais pas du tout.»

Blanchard se retrouve donc au complexe d'entraînement du Canadien en compagnie des gardiens Petteri Simila, Riley Gill et Thomas Bäulme. L'ancien des Wildcats de Moncton, des Tigres de Victoriaville et de l'Océanic de Rimouski aborde cette surprise comme une deuxième chance.

«Je le vois comme une occasion vraiment inattendue pour moi. Je vais donner tout ce que je peux et on verra ce qui arrivera. C'est certain que mon objectif ultime serait d'impressionner et d'obtenir un contrat», indique-t-il.

À 22 ans, Blanchard peut toujours croire à une carrière dans la LNH en s'inspirant de quelques gardiens qui ont progressé plus tardivement comme Michael Leighton ou Cédrick Desjardins.

«Je ne pense pas qu'il est trop tard pour moi et c'est sûr que je peux m'inspirer de gars comme Cédrick ou d'autres gardiens qui ont dû passer par la Ligue de la côte Est et qui ont percé à force de travailler fort», vise Blanchard avec justesse.