J'ai côtoyé Michel Therrien ces dernières années et je sais comment il est heureux à l'heure actuelle parce qu'il n'a jamais caché son désir de revenir diriger une équipe dans la LNH. Après son renvoi par les Penguins de Pittsburgh, il avait été embauché comme dépisteur par le Wild du Minnesota et il croyait fortement devenir l'entraîneur de cette formation, ce qui ne s'est pas produit. Ça n'avait toutefois pas diminué ses ambitions.

Il revient à la barre du Canadien, mais il est un homme bien différent, 12 ans après avoir dirigé cette équipe une première fois. Comme entraîneur, nous faisons tous des erreurs et je suis persuadé qu'il a appris des siennes. J'ai très hâte de découvrir cette chimie qui existe entre Therrien et Marc Bergevin. Je pense que les deux hommes seront de solides alliés et il est impossible d'être mécontent de la situation.

Michel a dirigé des jeunes qui sont devenus de très bons joueurs chez les Penguins et je pense que c'est une des facettes que Bergevin a apprécié chez lui. Avec tout le bagage acquis depuis, Therrien est capable de travailler avec les vétérans en plus d'être un très bon enseignant pour les plus jeunes. Michel est un bon entraîneur derrière le banc, il prépare bien ses équipes et il a un bon système.

Ceux qui croient qu'il n'y aura pas beaucoup de changements parce que ce sont essentiellement les mêmes joueurs qui seront avec le Canadien seront surpris. À partir de l'an prochain, ce ne sera pas facile de jouer contre le Canadien. Michel ne s'est jamais caché qu'il aimait le hockey robuste. Avec Therrien et Bergevin en poste, je suis convaincu que le quatrième trio va être différent de ce que nous avons connu cette saison.

Malgré toutes les embûches que la carrière d'entraîneur a mises devant lui, Michel n'a jamais délaissé le hockey. Son vécu, depuis son congédiement par le Canadien à celui chez les Penguins en passant par son séjour dans la Ligue américaine, a fait de lui un homme expérimenté. Il connaît la LNH sur le bout de ses doigts et il a beaucoup de contacts. Il doit être très heureux d'être à Montréal, ce qui ne l'oblige pas à s'expatrier pour diriger à nouveau dans la LNH.

Avec le recul et son expérience à RDS, Therrien a déjà fait son évaluation et il doit se sentir nettement plus confortable parce qu'il est plus expérimenté. Il ne refera pas les erreurs qu'il a pu faire auparavant. On a passé des heures à discuter ensemble à l'Antichambre et on n'était pas toujours d'accord, mais on arrivait toujours à un consensus. C'est un homme qui est capable de travailler avec les autres et il est capable d'écouter. Comme Bob Hartley, il est un communicateur né. Lui et Bob viennent de la même école. Les deux n'ont pas joué dans la LNH et leur cheminement n'a pas été facile, car ils ont toujours dû prouver qu'ils avaient leur place étant donné qu'ils n'ont jamais été joueurs dans la grande ligue.

Michel est une personne avec qui il est facile et plaisant de travailler parce qu'il ne se prend pas pour un autre. Il est une personne terre-à-terre et modeste, et qui sait écouter. On n'a pas cessé de répéter ces dernières années qu'il y avait un manque de communication. Il arrive à Montréal après avoir aidé au développement des jeunes ailleurs. Je pense maintenant qu'il va le faire à Montréal et que ce sera plus facile pour lui de communiquer. Je m'attends à voir beaucoup d'action. Il comprend qu'il a une autre chance de diriger dans la LNH. Il y avait peut-être plus de mille personnes qui voulaient le poste, mais c'est lui qui a été choisi.

Il va maintenant prendre son temps pour choisir ses adjoints. J'aimerais bien que l'on garde Randy Ladouceur, qui s'occupait des défenseurs. J'ai aimé ce que j'ai vu de lui et on a vu qu'il a du caractère. On peut en parler à P.K. Subban. Il faut que les adjoints soient différents de l'entraîneur en chef parce que le rôle n'est pas le même, mais ils doivent bien s'entendre parce qu'ils passent tellement de temps ensemble.

*Propos recueillis par Robert Latendresse