Le UFC célèbre ses 20 ans d'existence. En deux décennies, l'organisation est passée de marginale, à une entreprise qui vaut aujourd'hui plus de deux milliards de dollars. Mais la route n'a pas toujours été facile.

Le 12 novembre 1993, à Denver au Colorado, Royce Gracie remportait le tout premier UFC, un tournoi où tous les coups étaient permis ou presque. « Deux gars montaient dans l'octogone. Un seul pouvait en sortir. Il fallait établir des règles, ce qui a été fait, se souvient Marc Ratner le directeur général de la Commission athlétique du Nevada de 1992 à 2006. Aujourd'hui, ce sont sensiblement les mêmes règles qui sont en vigueur.»

La popularité soudaine des arts martiaux mixtes, un nouveau sport très violent, a poussé plusieurs politiciens américains à tenter de l'interdire au milieu des années 90. De son côté, le Québec a été précurseur et a réglementé le sport dès 1995. «Lorsque ça a commencé, c'était barbare un peu, mais le sport s'était amélioré, a déclaré Mario Latraverse, ancien commissaire à la Régie des Sports de combats du Québec. Nous, nous l'avons rendu plus sécuritaire. C'était devenu tellement sécuritaire que c'était devenu ennuyant. Quand le gouvernement a accepté que ce soit un sport, on fait en sorte d'établir une réglementation qui a permis que ça devienne vraiment un sport et non pas une bataille de rue. »

Ratner a interdit les combats d'arts martiaux mixtes dans l'état jusqu'en 2000, alors que des règles plus strictes ont été adoptées. « La chose la plus importante a été une rencontre au New Jersey où nous avons établi les règles. Je crois que le sport peut encore grandir. Les athlètes du UFC n'ont pas la visibilité des athlètes d'autres grands sports, mais ce jour viendra. »

La même année, en 2000, le UFC était sur le bord de la faillite. C'est alors que les frères Lorenzo et Frank Fertitta achetèrent la compagnie pour deux millions de dollars et nomment Dana White président. Ce dernier croit que sans leurs efforts et leur persévérance, les arts martiaux mixtes n'existeraient plus aujourd'hui. « Je ne veux pas faire preuve d'arrogance, mais je ne pense pas que quelqu'un d'autre que moi et les Fertittas aurait pu réussir. C'est normal, le UFC, c'est mon bébé. »

Le spectacle offert par le UFC est encore violent certes, mais ce n'est rien comparé à 1993. L'organisation rejoint aujourd'hui le grand public et présente plus de 30 galas par année à travers le monde. Le chemin parcouru en 20 ans est tout simplement immense.