L’organisation TKO a couronné cinq champions vendredi soir au Centre Bell.

C’est avec une certaine surprise que s’est soldé le combat principal, lors duquel TJ Laramie s’est emparé de la ceinture des poids plume aux dépens de Charles Jourdain, par décision unanime des juges (50-45 x 2, 50-44).

La surprise ne vient pas du résultat en soi mais plutôt de la manière dont s’est déroulé le duel entre les deux jeunes athlètes.

Laramie (7-2) a complètement dominé Jourdain (5-1), qui a perdu sa fiche parfaite. Ce dernier est pourtant considéré comme l’un des plus beaux espoirs canadiens dans les arts martiaux mixtes et il avait même reçu un appel de l’UFC en vue de possibles projets futurs tels que les essais pour l’émission The Ultimate Fighter : Battle of the Undefeated. Il va sans dire qu’il devra revoir ses plans.

Les cinq rounds se sont déroulés pratiquement de la même manière, l'Ontarien réussissant rapidement la projection au sol et maintenant la position de dessus presque tout du long pour asséner quelques coups poings et coups de coude pendant que Jourdain était totalement sans réponse.

« J'ai seulement 20 ans et les gens n'ont vu qu'une infime partie de tout mon potentiel, a lancé Laramie en entrevue d'après-combat une fois qu'il s'est ressaisi après avoir fondu en larmes. Je suis ici pour rester. Je suis le champion et maintenant j'ai une cible dans le dos. »

Une longue bagarre en faveur de Barriault

Après un feu roulant de K.-O. rapides et spectaculaires lors des affrontements précédents, la compétition s’est resserrée lors du combat opposant Strahinja Gavrilovic et Marc-André Barriault.

L’un des rares duels à s'être rendu à la limite a donné Barriault (9-1) vainqueur sur Gavrilovic (7-5) par décision partagée avec des cartes de 48-47, 48-47 et 47-48.

Nul autre que le combattant de l’UFC Vitor Belfort était présent pour remettre la ceinture au nouveau champion des poids moyens.

« Je pense que c'est clair qu'on a donné un combat à l'image des gars qu'on est, a révélé Barriault, qui aimerait bien que TKO fasse un arrêt chez lui à Québec dans l'avenir. Ça a frappé fort. On voulait être intelligents. Je l'ai laissé se brûler, il faisait juste m'accoter dans la cage. J'étais patient, je savais que le temps était pour arriver. Je pense qu'avec des défis comme ça et où j'en suis dans ma carrière, ça reflète les efforts que je mets à l'entraînement. Il fallait que je fasse à attention à lui parce qu'il voulait m'amener par terre, mais j'étais confiant et le résultat est là. »

Gavrilovic est souvent l’agresseur au fil des combats mais il a peiné à se frayer un chemin contre Barriault et il a beaucoup encaissé lui-même. C’est pourquoi il a passé la majorité des rounds subséquents à essayer d’amener Barriault au sol. « The Werewolf » y est parvenu à quelques reprises mais sans jamais causer de réels dommages.

Le cinquième round s’est conclu sous des applaudissements bien nourris quand Gavrilovic a tenté sans succès un étranglement. Barriault a fini par se sortir du pétrin et à se relever pour passer la dernière minute du combat à échanger debout.

Ronson facilement

L’ancien de l’UFC Jesse Ronson a prouvé qu’il était nettement au-dessus de la mêlée en se défaisant facilement de Derek Gauthier, qui a abandonné après quelques 70 secondes sous une pluie de frappes.

Il a reçu la ceinture des poids légers des mains de son bon ami de Team Tompkins et ancien champion TKO de la division Sam Stout. À 31 ans, il a du même coup réalisé un vieux rêve.

« J'étais sur le point de quitter le sport quand j'ai perdu mes trois combats dans l'UFC mais je suis resté à cause de TKO. Quand j'ai commencé, je voulais être champion TKO. Sam Stout a été le dernier champion et je suis heureux de ramener la ceinture à la maison, là où est sa place. »

Ronson (19-8) a été vocal quant à son désir d’avoir une nouvelle chance dans la prestigieuse organisation de l’UFC, ou à tout le moins d'avoir une meilleure opposition chez TKO.

« Steph (Patry, le président de TKO), donne-moi quelqu’un qui a au moins 15 combats derrière de la cravate, quelqu’un qui a de l’expérience pour défendre ma ceinture. Sean Shelby (matchmaker dans l'UFC), si vous me regardez sur UFC Fight Pass, mettez-moi sous contrat avant que je ne tue quelqu’un dans la cage un jour parce que la compétition n’est pas assez forte pour "The Body Snatcher". »

Dyczka le roi de la jungle

Fidèle à ses habitudes, Adam « Kung Fu Panda » Dyczka n’a pas traîné et il a battu Bakary « The Black Panther » Sakho par K.-O. technique au premier round.

Le nouveau champion des poids lourds l’a emporté en 3 min 46, quand son adversaire qui en était à seulement son deuxième combat professionnel en AMM s’est effondré à la suite d’une combinaison gauche-droite.

Les deux hommes se sont lancés l’un sur l’autre dès le son initial de la cloche et c’est Dyczka qui a été le premier à frapper durement. Le jeu s’est un peu calmé à mi-chemin du premier engagement avec un peu d’accrochages et Sakho, spécialiste de taekwondo, a tenté de faire mal à son rival originaire de Granby avec de bons coups de pied. Cependant, Dyczka a laissé parler ses poings comme il sait si bien le faire pour fermer les lumières.

Dyczka, 26 ans, demeure toujours invaincu avec sept K.-O. en autant de sorties.

Un premier champion

Il aura fallu seulement 1 min 44 pour déterminer le premier champion TKO dans le premier affrontement de cinq rounds de la soirée.

Jesse Arnett (14-4) a passé un étranglement d’Arce à Dmitri Waardenburg (13-9) au premier round. Arnett avait également réussi à l’envoyer au tapis sur une bonne gauche au menton précédemment.

« J’aime donner un spectacle. J’ai du respect pour Dmitri et son équipe. Mais dans le fond tout ça, les ceintures, ça importe peu. Ce qui compte, c’est le contact avec les gens et moi j’aime tout le monde. Je vous aime tous au Centre Bell et à Montréal », a déclaré Arnett lors de son entrevue d’après-combat.

« Je savais que j’avais la vitesse et le talent pour réussir. Je suis top-5 au monde et d’ici à ce que quelqu’un me prouve le contraire, je vais continuer à faire du trashtalk. »

Un de ses prochains défis en 2018 risque d’être Xavier Alaoui, qui est venu le défier au centre de la cage.

Juste avant le début des combats de championnat, chez les 125 livres, Jordan Graham a démoli le frère de TJ Laramie, Tony, de façon brutale. Dès le premier round, Laramie était débordé et il a notamment encaissé un solide coup de genou à la volée qui l’a envoyé au sol. Pendant le deuxième round, il a demandé d’arrêter le combat puisqu’il s’est blessé à ce qui semble être la jambe.

Graham s’est ainsi mérité un combat pour le titre vacant de la catégorie.

Résultats du gala TKO 41 :

Championnat des 145 lb 
T.J Laramie bat Charles Jourdain par décision unanime (50-45 x 2, 50-44)

Championnat des 185 lb 
Marc-André Barriault bat Strahinja Gavrilovic par décision partagée (48-47 x 2, 47-48)

Championnat des 155 lb
Jesse Ronson bat Derek Gauthier par K.-O. technique au 1er round

Championnat des poids lourds
Adam Dyczka bat Bakary Sakho par K.-O. technique au 1er round

Championnat des 135 lb 
Jesse Arnett bat Dmitri Waardenburg par soumission (étranglement d’Arce) au 1er round

125 lb
Jordan Graham bat Tony Laramie par K.-O. technique au 2e round

145 lb
Matar Lo bat Charles Hupperhetz par K.-O. technique au 1er round

170 lb
Collin Baikie bat David Daigneault par K.-O. technique au 1er round

125 lb
James Mancini bat James Clarke par décision unanime (30-27, 30-26 x 2)

125 lb, féminin
Corinne Laframboise bat Griet Eeckhout par décision unanime (30-27)