MONTRÉAL – Erik Bazinyan a continué tranquillement, mais sûrement son ascension dans les classements mondiaux, tandis que Steven Butler a travaillé fort pendant dix rounds, jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal, au cours d’un gala présenté par Eye of the Tiger Management.

Dans une finale qui a donné peu d’occasions aux amateurs de se lever de leur siège, Bazinyan (28-0) a battu Marcelo Esteban Coceres par décision unanime des juges (100-90, 98-92 et 98-92). En demi-finale, Butler (30-3-1) a ravi ses nombreux partisans en martelant Brandon Brewer de coups avant d’être aussi déclaré vainqueur par décision unanime (100-89, 100-90 et 99-91).

« Ça n’a peut-être pas été aussi spectaculaire que Butler, mais ce n’est pas le même genre de boxe, a rappelé l’entraîneur de Bazinyan, Marc Ramsay. Mais c’est le genre d’expérience dont Erik avait besoin. Ce n’est pas le moment ces choses en combat de championnat du monde. »

Dans le passé, Coceres (30-4-1) avait donné du fil à retordre à Billy Joe Saunders et Edgar Berlanga et ce soir, il a réussi à bardasser Bazinyan à quelques reprises, mais ce dernier a bien réagi aux yeux de Ramsay en demeurant extrêmement technique. Il a notamment su accrocher son adversaire au bon moment pour le freiner quand ses coups frappaient un peu plus la cible.

Pendant 10 rounds, Butler a frappé Brewer (25-2-2) comme un déchaîné, mais la mâchoire en caoutchouc du boxeur originaire du Nouveau-Brunswick semblait à l’épreuve d’absolument tout. Le Montréalais est passé bien près de l’arrêter au 6e round, mais Brewer a refusé de tomber. Butler a ensuite dominé le reste du combat et a simplement manqué de temps au 10e.

« Honnêtement, l’arbitre aurait pu arrêter le combat à partir du sixième round, a déclaré Butler. [Brewer] ne répliquait plus à partir de ce moment-là, mais je savais qu’il était tough et qu’il allait être en forme. Ça a été un très bon combat et je l’ai bien géré en raison de mon expérience. »

Grâce à sa victoire, Butler s’est emparé de la ceinture des moyens de la NABF, ce qui devrait logiquement lui permettre d’intégrer le classement du WBC lors de la prochaine mise à jour.

Ulysse veut un combat de championnat

De retour dans le ring après environ un an d’absence en raison d’une opération subie à un coude, Yves Ulysse fils n’a fait qu’une bouchée de Reuquen Cona Facundo Arce en lui passant le knock-out à 1:56 du troisième round à l’aide d’un puissant crochet de la gauche au corps.

Après avoir encaissé la frappe d’Ulysse (21-2, 12 K.-O.), Arce (14-7-2) a d’abord posé un genou au sol, puis a ensuite rapidement regardé l’arbitre pour lui signifier qu’il n’allait pas se relever.

Ulysse a également été expéditif avec les journalistes quant à ses attentes en vue de son prochain combat. « Je veux me battre en championnat du monde, a lancé le Montréalais. Je suis tanné de jouer dans la cour d’école. Si Eye of the Tiger et Marc Ramsay me font confiance, qu’ils le prouvent. Je suis prêt à me battre contre n’importe qui. Je veux un combat de championnat. »

Spencer se débarrasse de Namus en moins de deux minutes

Les amateurs du jeu des comparaisons attendaient avec impatience l’affrontement entre Mary Spencer et Chris Namus, étant donné que cette dernière est celle que Marie-Ève Dicaire avait vaincue pour devenir championne des super-mi-moyenne de l’IBF en décembre 2018 à Québec.

Dicaire avait battu l’Uruguayenne par décision unanime (97-93, 97-93 et 96-94). Spencer (6-0, 4 K.-O.) a mis exactement 1:56 pour s’en débarrasser après l’avoir envoyée à trois reprises au tapis.

Le triple championne du monde dans les rangs amateurs n’a laissé aucune chance à Namus (25-8) en se ruant sur elle et en la martelant de coups qu’elle n’a jamais su encaisser. L’Argentine a subi un deuxième revers de suite, après celle au deuxième round face à Natasha Jones en mars.

Jardon inflige à Oganesyan sa première défaite

Négligé à 20-contre-1 sur les sites de paris internationaux, Dante Jardon a assurément causé l’une des grandes surprises dans le monde de la boxe cette année en battant Artem Oganesyan par décision unanime et ainsi devenir le nouveau champion des super-mi-moyens de la NABF.

Pour un deuxième combat de suite, Oganesyan (13-1) s’est retrouvé au tapis au premier round, mais contrairement à ce qui s’était passé contre Stephen Danyo en mars dernier, le Montréalais d’origine russe n’a jamais été en mesure de retrouver ses esprits et ensuite renverser la vapeur.

Oganesyan avait pourtant dominé les deux premières minutes de l’affrontement, mais Jardon (35-8) l’a surpris en contre-attaque avec un croit de droite. Le protégé de Ramsay s’est ensuite obstiné à échanger coup pour coup avec le Mexicain, mais ce dernier n’a pas paru déstabilisé.

Plus les rounds défilaient, plus Oganesyan semblait avoir besoin d’un miracle, sauf que ses coups n’avaient plus la moindre intensité. Frais comme une rose, Jardon a aisément fini le duel en lion.

En lever de rideau, Hamza Khabbaz (4-0), Leïla Beaudoin (6-0), Luis Santana (6-0) et Avery Martin-Duval (7-0-1) ont remporté leurs combats respectifs en battant Marci Chino Villa (3-7), Amel Anouar (2-3-1), Sergio Hernandez (8-1-1) et Luis Reyes Carmona (9-2-1). Du lot, Martin-Duval est celui qui a eu droit à la plus grande opposition, Carmona l’atteignant à plusieurs reprises pendant leur affrontement. Le Montréalais a été favorisé 58-56 par les trois juges.

Entre les câbles

  • Le poids lourd Arslanbek Makhmudov et le super-moyen Christian Mbilli seront les têtes d’affiche de deux galas présentés les 9 et 16 septembre prochains au Cabaret du Casino. L’identité de leurs adversaires devrait être annoncée au cours des prochaines semaines.
  • L’ancien responsable des sports de combat à la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) Michel Hamelin a agi comme superviseur de la NABF pour les trois combats de championnat de l’organisation tenus ce soir. Il s’agissait d’une première expérience de la sorte pour lui. Il a mentionné qu’il pourrait être amené à la répéter dans le futur.