S’il a fallu attendre jusqu’à la chute de l’URSS avant de voir un premier boxeur issu du pays des tsars devenir champion du monde, ils sont aujourd’hui cinq à posséder au moins un titre, neuf si les boxeurs représentant l’une des quatorze autres anciennes républiques sont ajoutés.

D’Yuri Arbachakov à l’actuel champion unifié des poids mi-lourds Sergey Kovalev, plusieurs ont marqué les esprits au cours des deux dernières décennies. Portrait de cinq d’entre eux.

Yuri Arbachakov

Un des premiers Russes à avoir quitté le pays dans la foulée de la perestroïka, Arbachakov a immigré au Japon afin de lancer sa carrière professionnelle en février 1990.

Top-5 : Les derniers combats de Kovalev

Champion du monde amateur chez les mouches en 1989, Arbachakov a remporté ses 12 premiers combats avant de passer le knock-out à Muangchai Kittikasem pour s’emparer du titre des 112 livres du WBC en juin 1992 et surtout devenir le premier champion russe de l’histoire.

Arbachakov a ensuite défendu sa ceinture neuf fois avant de s’incliner devant Chatchai Saskul - un boxeur qu’il avait battu deux ans plus tôt - par décision unanime des juges en novembre 1997. Il s’agit du dernier combat qu’il a disputé pendant sa carrière.

Nikolay Valuev

Du haut de ses sept pieds, Valuev a suscité énormément de curiosité des amateurs en raison de son physique hors norme pendant sa carrière qui s’est échelonnée sur 16 années.

À la suite de sa victoire controversée en combat éliminatoire de la WBA sur Larry Donald en octobre 2005, le géant a détrôné John Ruiz en l’emportant par décision majoritaire deux mois plus tard. Il est encore à ce jour le plus grand champion de l’histoire de la division des lourds.

Après trois défenses, Valuev s’est incliné par décision majoritaire devant l’Ouzbek Ruslan Chagaev en avril 2007. Il a ensuite battu le Québécois Jean-François Bergeron à son combat de retour en septembre de la même année avant de redevenir éventuellement champion de la WBA en vainquant encore Ruiz en août 2008, cette fois sans aucune controverse.

Valuev s’est par la suite offert une dernière victoire significative contre Evander Holyfield - même si plusieurs avaient jugé que l’ancien champion unifié méritait largement de l’emporter - avant de perdre son titre aux mains de David Haye en novembre 2009 par décision… majoritaire.

Dmitry Pirog

À peu près personne ne connaissait Pirog avant qu’il n’affronte Daniel Jacobs dans un combat pour le titre vacant des moyens de la WBO en juillet 2010 à Las Vegas. Il faut dire que « The Grandmaster » ne s’était alors jamais battu à l’extérieur de la Russie et de l’Allemagne.

Pirog s’est cependant assuré que tout le monde se souvienne de lui en terrassant Jacobs d’une virulente droite au menton au cinquième round pour s’emparer de la ceinture à la surprise générale, alors qu’il tirait déjà largement de l’arrière sur les cartes des trois juges.

Pirog a ensuite défendu son titre trois fois devant les siens, mais a dû prendre sa retraite après sa dernière victoire en mai 2012 en raison de problèmes persistants au dos. Il est néanmoins l’un des rares boxeurs à être devenus champions du monde et s’être retirés invaincus.

Alexander Povetkin

Médaillé d’or chez les super-lourds aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, Povetkin est devenu champion des lourds de la WBA en battant Chagaev en août 2011.

Povetkin a ensuite eu l’occasion d’affronter l’Ukrainien Wladimir Klitschko deux fois plutôt qu’une, mais une blessure à une cheville et un différend entre son promoteur et son entraîneur l’ont empêché de concrétiser cette rencontre au sommet avec le champion unifié.

Les deux boxeurs ont finalement croisé le fer en octobre 2013, Klitschko l’emportant facilement par décision unanime après avoir envoyé Povetkin à quatre reprises au plancher. Le Russe a gagné ses deux combats suivants contre Manuel Charr et Carlos Takam et un combat éliminatoire pour le titre du WBC présentement détenu par Deontay Wilder est dans l’air.

Ruslan Provodnikov

Provodnikov menait une carrière plutôt quelconque jusqu’à ce qu’il offre une farouche opposition au champion des mi-moyens de la WBO Timothy Bradley en mars 2013. Avec son dernier round épique, ce duel avait d’ailleurs été choisi combat de l’année par le RDS.ca.

De retour chez les super-légers à son combat suivant, Provodnikov n’a pas raté sa deuxième chance de devenir champion en battant le détenteur du titre de la WBO Mike Alvarado après que ce dernier eut jeté l’éponge à la suite du 10e round en octobre 2013 au Colorado.

Le règne de Provodnikov a cependant été de très courte durée, puisqu’il s’est fait surprendre par l’obscur Chris Algieri à sa première défense en juin 2014. Provodnikov a retrouvé le chemin de la victoire en prenant la mesure de Jose Luis Castillo en novembre 2014 et s’apprête à se mesurer à l’Argentin Lucas Martin Matthysse le 18 avril à Verona dans l’État de New York.