MONTRÉAL - Dierry Jean profitait d’une rare tribune exceptionnelle pour démontrer où il se situe sur l’échiquier mondial et il s’est assuré de relever le défi de la plus brillante des façons.

Le Montréalais d’origine haïtienne a servi une leçon de boxe à l’ancien aspirant mondial Jerry Belmontes avant de l’emporter par décision unanime, samedi soir au Centre Bell, en demi-finale du combat de championnat des poids moyens de l’IBF entre David Lemieux et Hassan N’Dam.

Les trois juges ont remis des cartes de 99-90, 99-89 et 98-91 en faveur de Jean (29-1), qui a défendu son titre des légers de la NABF pour la deuxième fois. Il a signé une quatrième victoire de suite depuis qu’il a perdu devant le champion des super-légers de l’IBF Lamont Peterson.

En Belmontes (19-7), Jean retrouvait un boxeur qui s’était mesuré à l’élite mondiale - Omar Figueroa fils, Abner Cotto et Miguel Vazquez - à ses trois dernières sorties et qui était très loin d’avoir mal paru en s’inclinant notamment par décision partagée contre les deux premiers.

Même s’il a raté la cible à de nombreuses reprises pendant le combat, le Québécois est parvenu à imposer le rythme. Il a donné une bonne idée du niveau qu’il adopterait en obligeant son rival à mettre un gant au plancher au deuxième round après lui avoir envoyé un crochet de droite.

Jean a ensuite emmagasiné les rounds en lançant plusieurs combinaisons et malgré le fait que son œil droit a commencé à montrer des signes de fatigue à compter du sixième round, ses hommes de coin ont rapidement contenu la situation. Jean a ensuite tenté de passer le knock-out à son adversaire au neuvième round, mais Belmontes a su tenir le coup et demeurer debout.

Hyppolite loin d’être convaincant

Schiller Hyppolite a franchi une autre étape dans son ascension vers les plus hautes sphères de la boxe, mais la marche a été ardue, compliquée, éreintante et certainement peu convaincante.

Le Montréalais d’origine haïtienne a eu toutes les misères du monde à survivre à son combat de 10 rounds contre le Français Kevin Thomas Cojean, l’emportant finalement par décision unanime et devenant accessoirement champion de la francophonie des super-moyens du WBC.

Les trois juges ont remis des cartes de 98-92, 97-93 et 97-93 en faveur d’Hyppolite (16-1), sauf que le résultat est loin de témoigner de l’allure de la rencontre comme le dit le cliché consacré.

Le protégé de Jean-François Bergeron a aisément dominé les quatre premiers rounds, mais a ensuite visité le plancher au cinquième, sauf que l’arbitre a déterminé que le Québécois avait glissé. La reprise semblait cependant démontrer que la chute avait été provoquée par un coup.

Cojean (16-7-1) a donné l’impression d’enlever la majorité de la deuxième moitié du duel, Hyppolite survivant notamment de peine et misère au huitième round. Les juges ont finalement décidé qu’il avait très largement fait ce qu’il fallait pour signer une onzième victoire de suite.

Maduma réussit son retour

De retour dans le ring après plus d’un an d’absence, Ghislain Maduma a prouvé qu’il était loin d’être rouillé en malmenant Michele Focosi avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre dans la première minute du deuxième round en vertu de la règle des deux chutes au plancher.

Incommodé par une blessure à une épaule subie pendant sa défaite crève-cœur en combat éliminatoire des légers de l’IBF en mai 2014 au Wembley Stadium en Angleterre, le Québécois d’origine congolaise avait ensuite été ennuyé par des fractures de stress aux deux tibias.

Maduma (17-1, 11 K.-O.) s’est laissé aller dès le début du deuxième round en couchant Focosi (20-4-2) avec un uppercut de la gauche. Il a remis cela deux autres fois, la dernière avec un crochet de gauche au visage. Il s’agissait de son premier combat au Centre Bell en trois ans.

Butler s’en tire avec un verdict nul

À son premier véritable test depuis le début de sa carrière, Steven Butler en a eu plein les bras avec Jaime Herrera, mais s’en est très bien sorti en arrachant un verdict nul majoritaire. Un juge a vu Herrera (12-3-1) gagnant 77-74, alors que les deux autres ont vu le combat égal 75-75.

Butler (12-0-1) a finalement été sauvé par deux chutes au plancher enregistrées lors des deux premiers rounds. Son manque d’activité et de précision a cependant ouvert la porte à son adversaire, qui avait forcé à l’abandon l’ancien aspirant mondial Mike Jones en août dernier. Il a éventuellement expliqué qu’il était blessé à la main droite depuis quelques semaines déjà.

Le Montréalais a encaissé un nombre considérable de coups pendant le duel et a eu énormément de mal à contrer un rival qui appliquait continuellement de la pression. En raison du verdict nul, le titre NABF junior des super-mi-moyens qui était à l’enjeu est demeuré vacant.

Dans un choc qui s’annonçait complètement inégal, Luis Ortiz (22-0, 19 K.-O.) a démoli Byron Polley (27-19-1) en l’emportant par arrêt de l’arbitre au premier round en vertu de la règle des trois chutes au plancher. Ortiz est un espoir de l’équipe du promoteur Oscar De La Hoya.

Mathieu Germain (2-0, 1 K.-O.) s’est offert sa première victoire avant la limite en gagnant par arrêt de l’arbitre sur le Hongrois Richard Horvath (1-1) au deuxième round. Le Québécois a coincé le Hongrois dans les câbles et plusieurs coups sans riposte ont mis fin au carnage.

Mian Hussain (12-0) est demeuré invaincu en prenant la mesure d’Ivan Pereyra (19-5) par décision unanime, dans un combat dont l’intérêt ne tenait qu’à un fil. Les trois juges ont remis des cartes identiques de 80-72 pendant que tous les spectateurs présents n’en avaient que pour la culotte de velours du Mexicain qui se déchirait un peu plus chaque round qui passait.

En ouverture, Ayaz Hussain (6-0, 4 K.-O.) a battu Miguel Antoine (17-3-1) par arrêt de l’arbitre au deuxième round en vertu de la règle des trois chutes au plancher. Le Barbadien a cependant sermonné l’officiel Alain Villeneuve après le combat, jugeant qu’il avait glissé la troisième fois.

Finalement, Yves Ulysse fils (8-0) l’a emporté sans même lancer un coup de poing, son adversaire Renald Garrido (14-11-4) refusant de disputer un combat de quatre rounds, alors qu’il devait être de six assauts initialement. Le duel avait été amputé du tiers, car il était présenté après celui de championnat du monde des moyens de l’IBF entre Lemieux et N’Dam.