MONTRÉAL - « La bourse de la honte ». L’entraîneur du boxeur français Hassan N’Dam n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la rémunération de son protégé pour le combat de championnat du monde des moyens de l’IBF qu’il disputera contre David Lemieux le 20 juin au Centre Bell.

Dans une entrevue accordée à l’Agence France-Presse la semaine dernière, Mous Ouicher s’est insurgé que N’Dam ne recevra que 51 000 $ US pour deux mois d’entraînement. « À la fin, il ne restera rien », a regretté celui qui entraîne le pugiliste d’origine camerounaise depuis 2004.

Alors que Lemieux empochera la plus importante bourse depuis le début de sa carrière, le clan du boxeur québécois s’est néanmoins défendu avec véhémence d’avoir été chiche dans les négociations. Au final, N’Dam n’aurait personne d’autre que lui-même à blâmer pour ce fiasco.

« Nous avons été plus que généreux avec N’Dam. Mon gérant (Camille Estephan) lui avait offert plus de 300 000 $ US au départ, a révélé Lemieux avant un entraînement public tenu samedi au centre-ville de Montréal en marge des festivités du Grand Prix de Formule Un du Canada.

« Mais N’Dam a plutôt voulu faire ça à sa manière. Il a été égoïste et n’a finalement obtenu que 50 000 $, c’est dommage... Mais quand tu veux trop des fois, tu ne reçois absolument rien. »

« Nous avons mené des négociations de bonne foi avec l’équipe de N’Dam, a assuré Estephan. Nous lui avons fait une offre extrêmement généreuse pour qu’il l’accepte afin que nous puissions commencer la promotion du combat le plus rapidement possible. Mais il l’a refusée.

« Il semble y avoir eu des magouilles entre N’Dam et son promoteur, mais ce n’est pas du tout de nos affaires. Nous avons fait une offre qui lui aurait permis de se ramasser avec quelques centaines de milliers de dollars dans ses poches. Mais il voulait aller à la mise aux enchères. »

Sauf que le promoteur de N’Dam - aujourd’hui décédé - ne s’est jamais présenté à la mise aux enchères tenue en avril, si bien que le clan Lemieux n’a eu qu’à verser 102 000 $ - le minimum requis - pour obtenir les droits de présentation du combat. Depuis ce temps, N’Dam est furieux.

« Il pensait qu’il y aurait une surenchère, que d’autres groupes feraient une offre, a expliqué Estephan. Il a pris un pari et l’a perdu. Mais je le répète, nous avons été de bonne foi. »

Cela dit, la bourse de N’Dam ne sera pas nécessairement vilaine lorsque comparée à d’autres récemment obtenue par des boxeurs qui combattaient en championnat du monde. Kendall Holt a notamment dû se contenter de 12 500 $ pour se mesurer à Lamont Peterson en février 2013.

La sortie de N’Dam a néanmoins eu le mérite de témoigner de la difficile réalité des athlètes qui ne sont pas appuyés par un influent promoteur ainsi qu’un réseau de télévision américain.