MONTRÉAL - Adonis Stevenson peut maintenant tourner la page sur le passé pour porter toute son attention sur un futur qui s’annonce nettement plus inspirant.

Stevenson a facilement vengé la seule défaite qu’il avait subie depuis le début de sa carrière en passant le knock-out à Darnell Boone à 2:43 du sixième round, vendredi soir au Centre Bell, en finale du quatrième et dernier gala de la saison de la série « Rapides et Dangereux » du Groupe Yvon Michel.

Un super coup de Superman
Un super coup de Superman

Stevenson (20-1, 17 K.-O.) a maintenant rendez-vous avec le champion des poids mi-lourds du WBC Chad Dawson le 8 juin prochain au Centre Bell. Les clans des deux boxeurs finaliseront les derniers détails pour sceller l’entente au cours des prochains jours.

Même s’il n’était aucunement obligé d’affronter Boone (19-21-3) pour obtenir son combat avec Dawson, Stevenson tenait à corriger son erreur de parcours qui hantait ses pensées depuis près de trois ans. Le Longueuillois a notamment rapidement marqué son territoire en attaquant son adversaire, alors que l’arbitre tentait de séparer les deux pugilistes. La favori de la foule a ensuite lancé un important volume de coups, mais l’Américain parvenait toujours à encaisser.

« Je ne suis pas du tout surpris que le combat ait été si long », a expliqué Stevenson. « Boone avait eu deux mois pour se préparer et je savais qu’il serait très défensif. »

La visiteur s’est permis quelques répliques bien placées aux troisième et quatrième rounds et les spectateurs ont parfois retenu leur souffle étant donné les conséquences désastreuses d’une défaite. Stevenson a cependant rapidement dissipé les doutes en atteignant solidement son rival au corps au sixième, obligeant ce dernier à poser un genou au sol pour récupérer.

Après avoir visé le corps, Stevenson s’est attaqué au visage en faisant baisser la garde de Boone à l’aide d’un rare uppercut de la gauche avant de terminer le travail avec un virulent direct de la même main.

Un plan parfaitement exécuté
Un plan parfaitement exécuté

« J’ai été patient et c’est pourquoi je n’ai pas essayé l’uppercut plus tôt », a révélé Stevenson. « Si je l’avais lancé rapidement dans le combat, ça n’aurait tout simplement pas marché. »

« Adonis a pris son temps, comme lors du dernier combat contre Donovan George », a poursuivi son entraîneur Javon Hill. « Boone ne cherchait qu’à utiliser la contre-attaque comme à leur premier combat. Adonis s’est bien servi de ses jambes pour garder la distance. »

Mine de rien, Stevenson a remporté ses sept derniers combats avant la limite depuis qu’il est revenu dans le giron du Groupe Yvon Michel il y a un peu moins de deux ans. Son prochain duel sera vraisemblablement son premier sur les ondes d’un prestigieux réseau de télévision américain.

Alvarez règle le cas de Poulard en trois rounds

Après avoir accepté l’invitation de son partenaire d’entraînement à en découdre, Eleider Alvarez lui a cruellement rappelé qu’il n’était pas l’un des beaux espoirs de la boxe professionnelle québécoise pour rien.

Alvarez (12-0, 8 K.-O.) a dominé le combat de la première à la dernière seconde avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre à 2:08 du troisième round. Le Montréalais d’origine colombienne a stoppé Poulard (19-4) en l’envoyant au plancher à l’aide d’une solide droite.

Le demi-frère de l’ancien champion du monde des mi-lourds Jean Pascal est parvenu à se relever sans toutefois reprendre complètement ses esprits, obligeant ainsi Marlon B. Wright à mettre fin au combat.

« J’avais travaillé très dur dans le gymnase. Ma préparation avait été difficile », a déclaré Alvarez. « Je suis content, car j’ai été récompensé. »

En plus de défendre pour la troisième fois son titre des mi-lourds de la NABO, Alvarez s’est emparé de celui de la NABA de Poulard, ce qui lui permettra de se hisser parmi les 15 premiers aspirants à la ceinture de la WBA.

Une formalité pour Alvarez
Une formalité pour Alvarez

Alvarez s’est également assuré de faire les frais de la demi-finale du mégagala du 25 mai qui mettra en vedette Pascal et Lucian Bute. Il devrait théoriquement s’agir de son dernier duel avant de tenter sa chance pour un titre mondial, puisque le promoteur Yvon Michel entend demander que ce choc en soit un éliminatoire pour le titre de la WBA.

« Je voulais lancer un message aux autres boxeurs de la catégorie », a ajouté Alvarez. « Je veux être vu comme le champion. J’ai de l’ambition, ce qui veut dire que je suis difficile à arrêter. »

« Je suis content de l’évolution », a enchaîné son entraîneur Marc Ramsay. « Eleider a été en mesure de lever son jeu d’un cran et de belles choses s’en viennent. Tout ça sans brûler d’étapes. »

Alvarez a prouvé sa supériorité dès le premier round en démontrant qu’il possède l’un des plus beaux jabs de la profession. Visiblement nerveux de son côté, Poulard s’est limité à attendre sa chance en contre-attaque et n’a ainsi lancé que bien peu de coups.

Le Montréalais d’origine colombienne a encore opté pour le jab au deuxième round, s’amusant cependant à viser le corps du Lavallois qui s’est enfin risqué à quelques frappes qui ont majoritairement raté la cible.

Parfaitement en contrôle de la situation, Alvarez a ouvert la machine au troisième round et atteint Poulard au visage avec une droite après avoir parfaitement évalué la distance avec son jab.

Bence s’offre un combat avec Dinu

À son deuxième combat sous la férule de Chris Johnson, le lourd montréalais Didier Bence a prouvé que son association avec le médaillé de bronze des Jeux olympiques d’Atlanta est du sérieux.

Bence (8-0) a offert l’une des meilleures prestations de sa jeune carrière en battant l’Américain Jonte Willis (9-5-1) par décision unanime des juges (76-75, 78-73 et 78-73) au terme d’un duel de huit rounds.

Bence a envoyé son adversaire au plancher à l’aide d’une droite au troisième round avant de sérieusement l’ébranler à la fin du cinquième avec la même main. Il a cependant manqué de temps pour le faire encore visiter le tapis.

Grâce à cette victoire, Bence s’est également assuré une place sur la carte du 25 mai, alors qu’il affrontera le lourd roumain Bogdan Dinu en ouverture de soirée. Dinu est un nouveau protégé de l’entraîneur de Lucian Bute, Stéphan Larouche.

Dans les autres combats présentés en sous-carte, le lourd anglais Hughie Fury (1-0, 1 K.-O.) a réussi ses débuts professionnels en prenant la mesure du Québécois David Whittom (11-20-1) par knock-out technique à 1:49 du deuxième round. L’entraîneur de Whittom a sagement demandé l’arrêt des hostilités après que son protégé se soit difficilement relevé à la suite d’une chute. Fury est le cousin de l’aspirant mondial chez les lourds Tyson Fury.

Le super-mi-moyen originaire de Baie-Saint-Paul Sébastien Bouchard (5-0) a enregistré une cinquième victoire en autant de combats en battant le Polonais Adam Grabiec (3-7) par décision unanime. Les trois juges ont remis des cartes de 39-37, 40-36 et 40-36 en faveur du représentant du Club de boxe Empire de Sainte-Foy de l’entraîneur François Duguay.

Le super-mi-moyen montréalais Mian Hussain (5-0, 4 K.-O.) a réussi le plus beau knock-out de la soirée en expédiant le Dominicain Basilio Silva (11-7) au pays des rêves à 1:24 du deuxième round. La tête de ce dernier a lourdement donné contre le tapis après avoir été touchée par une violente gauche de Hussain, qui disputera son prochain combat le 17 mai à Gatineau.

Finalement, le coq ontarien Marc Pagcaliwangan (4-0, 4 K.-O.) est demeuré invaincu en profitant de l’abandon du Dominicain Jose Adan Fernandez (2-1) après le premier round en raison d’une blessure subie à la main droite.