QUÉBEC - Dans le milieu de la boxe professionnelle, Isaac Chilemba est unanimement reconnu comme un bon boxeur. Il ne fera peut-être jamais partie des meilleurs « livre pour livre » de la planète, mais plusieurs entraîneurs n’hésitent pas à faire appel à ses services pour préparer leurs protégés à la veille d’un important combat. C’est notamment le cas de Marc Ramsay.

L’entraîneur québécois avait demandé à Chilemba de servir de partenaire d’entraînement à Artur Beterbiev avant son duel contre Jeff Page fils disputé en décembre dernier au Colisée Pepsi. Depuis le début de sa carrière, l’athlète originaire du Malawi avait enregistré des victoires aux dépens d’Edison Miranda, Rayco Saunders et Denis Grachev pour ne nommer que ceux-là.

Ramsay et Chilemba se retrouveront samedi soir au Centre Vidéotron, alors que le deuxième affrontera le Montréalais d’origine colombienne Eleider Alvarez dans un choc pour déterminer l’identité de l’aspirant obligatoire au champion des poids mi-lourds du WBC Adonis Stevenson. Malgré tout, Chilemba ne croit pas que Ramsay et Alvarez jouissent d’un si grand avantage.

« J’ai eu la chance de faire du sparring pendant trois ou quatre semaines avec Artur, alors j’imagine que c’est pour cette raison que Marc pense bien me connaître, a analysé Chilemba en marge d’une conférence de presse tenue mercredi midi dans un hôtel de Québec.

« Mon cuttman Russ Anber me connaît également très bien, sauf qu’il sera cette fois dans le camp ennemi. Ce sera un grand défi de présenter un visage différent samedi, mais je compte évidemment le relever. Je peux vous dire que Marc et Russ seront particulièrement surpris! »

Disputant assurément le combat le plus important de sa carrière, le boxeur âgé de 28 ans ne se formalise pas outre mesure avec le fait de se battre encore une fois à l’extérieur. Maintenant établi en Afrique du Sud, il ne s’est pas battu dans son pays d’adoption depuis mars 2011.

« Les partisans de mes adversaires ne m’intimident pas, a avoué Chilemba. Je sais pertinemment que je me suis préparé adéquatement et j’ai l’intention de gagner tous les rounds du combat. Je me doute qu’Alvarez profitera d’un préjugé favorable, alors je devrai en faire beaucoup plus. »

Étonnamment, Chilemba n’a pas eu la chance de côtoyer Alvarez pendant son bref passage dans le gymnase de Ramsay. Le Colombien était en effet au repos après s’être emparé de la ceinture d’argent des mi-lourds du WBC à la suite de sa victoire sur Ryno Liebenberg en octobre 2014 à Monte-Carlo. Comme plusieurs, il s’en remet principalement à ce qu’il a vu à la télévision.

« C’est difficile de tirer de grandes conclusions de son dernier combat contre (Isidro Ranoni) Pietro, alors je n’ai pas l’intention de me fier là-dessus, a avoué Chilemba. Si certains styles peuvent donner de la difficulté à un boxeur, j’ai remarqué qu’il a de la difficulté à s’ajuster.

«Je n’ai donc qu’une petite idée de ce qui pourrait se passer dans le ring, mais je n’ai pas l’intention de rester accroché à cette idée. J’ai extrêmement confiance en mon entraîneur Buddy McGirt et je sais que je devrai limiter la vitesse, la force et les déplacements d’Alvarez. »

Tel que mentionné précédemment, le vainqueur de ce combat deviendra l’aspirant obligatoire à Stevenson et Chilemba meurt d’envie d’en découdre avec le champion mal aimé. « Je suis pas mal convaincu que Stevenson ne souhaite pas affronter Alvarez ou moi, a-t-il conclu. Il préfère affronter des boxeurs qui étaient champions il y a dix ans. C’est précisément pourquoi je respecte énormément Alvarez. Il a décidé de m’affronter, même s’il connaît l’ampleur du défi. »