QUÉBEC - Après ne pas avoir fait la moindre allusion au passé criminel d’Adonis Stevenson depuis la confirmation de leur duel, Tony Bellew a provoqué une échauffourée à la veille de leur combat de championnat du monde des poids mi-lourds du WBC de samedi au Colisée Pepsi.

La marmite déborde à Québec

Alors que les deux boxeurs se préparaient pour le traditionnel face-à-face après avoir respecté la limite de 175 livres, Bellew (20-1-1, 12 K.-O.) a fait sortir Stevenson (22-1, 19 K.-O.) de ses gonds en le traitant de proxénète, ce qui a obligé les membres de l’entourage du champion à se mettre à plusieurs pour le retenir afin qu’il ne commence pas à frapper sur l’aspirant.

« Je me suis approché et il m’a donné un coup de tête avant de me pousser », a résumé Stevenson, qui a affiché un poids de 174,4 livres contre 175 pour Bellew. « Je me suis dit que j’allais lui arracher la tête à cet o****-là. Ce gars-là est vraiment désespéré. »

« Mais il a peur, je l’ai vu dans ses yeux. C’est pour ça qu’il fait tout ça. Il est nerveux et il essaie de montrer qu’il est confiant. Dès qu’il va faire une erreur, je vais lui passer le knock-out. »

« Il a mis sa tête sur ma tête. Il a mis sa tête sur mon nez et j’ai juste fait pareil », a nuancé Bellew. « Je n’aime pas ce qu’il est. La minute que je l’ai traité de proxénète, il a explosé. »

Le passé criminel de Stevenson a refait surface la fin de semaine dernière dans une série de trois articles publiés sur La Presse +. Si la condamnation pour proxénétisme, voies de fait et menaces était connue depuis longtemps, le témoignage des victimes est cependant venu apporter des éléments jusque-là inconnus du grand public. Bellew aurait été mis au parfum aujourd’hui.

« Je l’ai traité de proxénète, parce que c’est ce qu’il est », a justifié Bellew. « C’est un fait. Ce n’est pas moi qui spécule. Vos journaux semblaient d’ailleurs très contents d’en parler. »

Lorsque Bellew a ensuite appris qu’une des victimes de Stevenson souhaite qu’il affronte un boxeur qui lui ferait subir le même sort, il s’est immédiatement proposé comme justicier.

« Je l’invite à regarder HBO ou encore Sky Sports », a lancé Bellew. « Je vais m’occuper de lui. C’est aussi simple que ça. Je ne suis pas du tout, mais pas du tout intimidé par lui.

Étonnamment, Bellew a refusé de dire s’il a rappelé le passé de son adversaire pour tenter de remporter la guerre psychologique que les deux belligérants se livrent depuis deux mois déjà. Depuis qu’il a assisté à la victoire de Stevenson sur Tavoris Cloud en septembre dernier, l’Anglais ne rate pas une occasion de diminuer le Québécois dans chacune de ses déclarations.

« Tout ce qui vient de se passer aujourd’hui ne veut rien dire », a analysé Bellew. « Tout ce qui compte, c’est demain soir. Je ne crois pas du tout à l’engouement autour de lui. Il y a vingt gars qui sont continuellement autour de lui pour lui dire qu’il est le meilleur. Je suis plus intelligent. »

« Il essaie toutes sortes de tactiques pour me déconcentrer », a répondu Stevenson. « Mais j’en ai vu d’autres dans ma vie. Il a vraiment pogné le mauvais champion. Il pensait que ce serait Chad Dawson. Mais je ne suis pas Dawson. Je suis un puissant cogneur avec de la rapidité.

Le promoteur Eddie Hearn prétend d’ailleurs que des membres de l’entourage de Stevenson ont tenté d’intimider son boxeur, alors qu’il se préparait à monter sur le pèse-personne.

« Des membres de l’entourage de Stevenson ont poussé Tony avant qu’il ne s’amène sur la scène », a raconté Hearn. « Mais c’est le genre de choses qui se passent à Liverpool les vendredis soirs! J’ai trouvé Tony très calme. Il se sent vraiment bien. »

Stevenson a réitéré son intention de l’emporter par knock-out, lui qui a gagné ses douze derniers combats avant la limite. « Je vais le renvoyer à Liverpool. Après, ce sera Carl Froch. »

 

Carte de la soirée Stevenson-Bellew