Samedi soir au T-Mobile Arena, de Las Vegas, Saul « Canelo » Alvarez a prouvé qu’il avait une longueur d’avance sur tous les autres boxeurs pour prendre la relève de Floyd Mayweather à titre du pugiliste le plus populaire de la planète.

En somme il n’y a pas eu de surprise. Le bon gros homme a eu raison du bon petit homme. D’ailleurs, tous les experts avaient choisi Canelo pour conserver sa couronne WBC des poids moyens.

A la faveur du perdant, Amir Khan, il faut dire qu’il a bien entrepris le combat grâce surtout à sa rapidité d’exécution. Mais à compter du troisième engagement, il était évident qu’il ne pourrait pas tenir tête au monarque encore bien longtemps.

Tout comme il l’avait fait un an auparavant,  contre James Kirkland qu’il avait assommé au 3e engagement, Alvarez a laissé partir une droite foudroyante qui a fait perdre conscience à Amir Khan au sixième round .

D’ailleurs, c’est à l’hôpital que Khan s’est retrouvé après sa défaite histoire de faire évaluer  sa condition. Après les examens d’usage, il a reçu son congé. Une chose est certaine, on ne le reverra plus chez les poids moyens.Il a l’intention de retourner à son poids naturel de 147 livres chez les mi-moyens.

Le spectacle

Tout ce spectacle s’est fait devant les yeux du monarque Gennady Golovkin, qui passait son temps à dire à qui voulait l’entendre: « Donnez-moi ma ceinture... Cette ceinture m’appartient! »

Après sa victoire, Canelo pris soin d’inviter GGG sur le ring et lui dire en pleine face que son tour approchait.

D’ailleurs, dimanche matin, Oscar De La Hoya était déjà au travail pour mettre en place le combat tant attendu entre Canalo et GGG.

Une chose est certaine : si jamais cet affrontement se matérialise, le spectacle sera de beaucoup supérieur au gala millionnaire entre Floyd Mayweather et Manny Pacquiao. Canelo est déjà une idole à Las Vegas, où il y a une forte concentration d’Américains d’origine mexicaine et son style de bagarreur en font un boxeur recherché par la télé payante. 

La soirée nous a aussi permis  de revoir à l’œuvre le Québécois David Lemieux. On avait trouvé un rival fait sur mesure pour le remettre sur le chemin de la victoire et il n’a pas déçu.

En aucun temps, Glen Tapia est parvenu à se montrer à la hauteur du talent de son rival. D’ailleurs, au 4e engagement, ses seconds ont demandé à l’arbitre de mettre fin au combat. C’était la première fois en carrière de 26 combats que Tapia se retrouvait étendu sur le dos au tapis, bien qu’il se soit relevé avant le compte de 9. Sa défaite a donc été enregistrée par mise hors de combat tecchnique.

On voulait redonner confiance à Lemieux et le truc a admirablement bien réussi, car il ne faut pas se le cacher, De La Hoya et tous les membres de Golden Boy Promotions ont l’intention, un jour, de mettre Lemieux face à face avec Canelo Alvarez.

Champion NABO

Pour le moment, Lemieux doit se contenter du titre NABO des poids moyens et continuer à épater tout le monde par son ardeur au travail.

Il faudra trois ou quatre combats au Canadien avant de monter sur un ring face au Mexicain, mais s’il parvient à conserver une fiche gagnante et à donner des spectacles étourdissants comme ce fut le cas contre Tapia, il ne fait aucun doute qu’un jour, Lemieux de retrouvera sur les réseaux payants comme finaliste. Le boxeur tout désigné pour une telle soirée est nul autre que Saul Alvarez.

Pour le moment, le nom qui revient le plus souvent sur les lêvres est celui de l’Anglais Billy Joe Saunders, le champion de la WBO, inactif depuis décembre dernier alors qu’il avait vaincu Andy Lee de justesse par décision majoritaire.

Mais comme il se plait à le répéter, David Lemieux ne craint pas l’adversaire. S’il n’en tenait qu’à lui, il se mesurerait à nouveau à Gennady Golovkin dès demain. C’est ce qu’on appelle avoir confiance en son talent.

La chicane

Mais présentement, ce qui intéresse avant tout le groupe Golden Boy, c’est un affrontement entre Saul Alvarez et Gennady Golovkin.

Il y a toutefois une embûche. Alvarez est un 155 livres et Golovkin un 160 livres. L’un ne veut pas se battre à un poids supérieur au sien et l’autre ne veut diminuer le sien. Que faire?

Comme le soulignait si bien Max Kellerman : « Pourquoi pas y aller à un poids déterminé d’avance? Disons à 157 livres, par exemple. »

Personne n’a encore répondu à cette recommandation, mais tout indique qu’elle serait bien accueillie  par les deux parties.

« On ne tourne pas autour du pot au Mexique, a déclaré Canelo par l’entremise de son interprète. Je n’ai peur de personne et je ne recule pas devant personne. Oui... Je vais l’affronter. »

Où, quand et à quel poids?  Pas de réponse pour le moment.  Mais c’est une certitude. Un jour pas trop lointain, on verra Canelo et GGG en action l’un contre l’autre.

Un fait demeure : un tel combat entre deux des meilleurs boxeurs de la planète générerait des revenus monstres. Peut-être pas autant que  ceux accumulés par le duel entre Mayweather et Pacquiao, mais certes beaucoup plus que la moyenne. En tout cas, beaucoup plus que l’affrontement prévu entre Sergey Kovalev et Andre Ward qui devrait avoir lieu l’automne prochain, sinon au début de l’hiver.

Bonne boxe!