Il était environ 2 h du matin dans la nuit de samedi à dimanche quand j’ai pu visionner l’affrontement entre Steven Butler et Brandon Cook. Je n’ai pas pu assister au combat car j’étais déjà en ondes à RDS pour la présentation du match de championnat entre Francisco Vargas et Miguel Berchelt. Or, mes impressions sont le résultat de ce que j’ai vu tout comme vous à la télévision.

En regardant les images d’après-combat, je n’ai pu faire autrement que de trouver ce spectacle dégoûtant, comme le disait si bien l’analyste Bernard Barré. « La boxe avait besoin d’un tel incident comme un trou dans la tête. » Le combat de boxe par lui-même a été excellent. C’est la fin de la soirée qui a gâché le spectacle.

Tout ce brouhaha causé par un petit groupe de trouble-fêtes québécois et ontariens qui ont obligé les policiers montréalais à se pointer le nez au Centre Bell.

Une femme qui a été coupé à la tête par un objet lancé dans la foule par un « ti-clin ».

Steven Butler, n’étant pas totalement revenu à lui à la suite de son K.-O, qui pousse son tombeur.

Un seau de glace qui assomme littéralement le vainqueur du combat et Marlon B. Wright qui devait rester calme en dépit des critiques de sa décision d’arrêter le combat par le clan de Butler.

À ce moment, je pensais à ce pauvre Marlon, qui devenait celui qui devait souiller à tout jamais la fiche de la tête d’affiche d’Eye of the Tiger.

Marlon B. Wright, ce même arbitre qui avait officié lors du premier combat entre Lucian Bute et Librado Andrade. Qui ne se souvient pas du long compte accordé à Bute dans les derniers instants du 12e et dernier round?

Encore aujourd’hui, certains croient que Wright a erré dans sa décision. Et pourtant ce n’était pas lui mais le chronométreur qui comptait les secondes...

Cette nuit, j’ai tout de suite compris que Marlon B. Wright, qui officiait dans son 329e combat, avait raison de mettre un terme au duel entre Butler et Cook.

On voit très bien la séquence où l'arbitre parle à Butler après sa chute. Butler était debout au compte de huit mais il était chancelant. Quelques secondes plus tard, il perd l’équilibre et doit se retenir sur le dernier câble du ring en poussant Cook. Et Cook qui est atteint à la tête par un seau à glace.

C’est dommage pour Butler, cette défaite, mais il a bel et bien été mis hors de combat par son rival et Marlon B. Wright avait entièrement raison de mettre un terme au duel. Cela fait partie du métier.

Adonis Stevenson a été battu par Darnell Boone et il est revenu sur le chemin de la victoire avant d'être couronné champion. Chez les champions d’antan, Joe Louis, que plusieurs considèrent encore aujourd’hui comme l’un sinon le plus grand de tous les monarques chez les lourds, a croulé devant l’Allemand Max Schmelling, en 1936. Deux ans plus tard, en 1938, il remettait la politesse à Schmelling en l’assommant dès le premier round.

David Lemieux est un autre exemple frappant de son désir de vaincre et de devenir champion. Vaincu coup sur coup par Marco Antonio Rubio et par Joachim Alcine, Lemieux s’est repris en mains et voyez où il est rendu.

Si Butler imite ces boxeurs, il redeviendra une tête d’affiche, mais il lui faudra travailler en double et en triple pour finalement aspirer aux grands honneurs.

Pour l’encourager, disons qu’il a mieux fait que son grand père Marshall Butler, que j’ai  couvert pour le Montréal Matin dans les années 70. Marshall avait remporté la victoire dans ses 15 premiers combats tandis que son petit-fils en était à son 20e quand il a dû abdiquer devant Brandon Cook.

Je sais que c’est un dur coup pour le groupe Eye of the Tiger, Camille Estephan et Antonin Décarie, mais il faut se dire que lorsque le talent est là, une défaite n’est pas nécessairement une catastrophe.

Maintenant, que va faire la Régie des alcools, des courses et des jeux concernant le comportement de Butler après le combat?  Michel Hamelin, le grand patron de la Régie, n’aime pas que son sport connaisse des mauvais commentaires un peu partout dans le monde. Et dites-vous bien que ce qui s’est passé dans le Centre Bell après le combat a fait les manchettes un peu partout dans le monde, surtout sur les bandes vidéo.

Autre chose que je n’ai pas aimé, c’est cette histoire de confrontation entre le Québec et l’Ontario. Ce n’était pas une confrontation, mais bel et bien un pugiliste québécois contre un boxeur de l’Ontario. Un point c’est tout!

Quand les Maple Leafs de Toronto viennent à Montréal y affronter le Canadien, dit-on le Québec contre l’Ontario? Quand les Argonauts de Toronto affrontent les Alouettes de Montréal, crie-t-on haut et fort que c’est le Québec qui affronte l’Ontario?

Je voudrais aussi profiter de l’occasion pour souhaiter la meilleure des chances à Simon Kean, qui a conservé sa fiche intacte bien qu’il ait dû se rendre à la décision pour la première fois de sa carrière. Lentement mais sûrement, Kean apprend son métier, et qui sait, peut-être un jour ce sera lui qui sera la vraie tête d’affiche d’Eye of the Tiger. En tout cas, je lui souhaite.

À RDS

Enfin, dans les combats qu’Yvon Michel et moi avons décrits samedi soir à RDS en direct d’Indio, Californie, une nouvelle vedette est née.

Il s’agit de Miguel Berchelt, un boxeur d’origine mexicaine qui a totalement éclipsé l’ex-champion Francisco Vargas par arrêt de l’arbitre au 11e engagement. Un combat semblable à une bataille de rue et durant lequel le Mexicain a totalement dominé à compter du sixième round.

Reteniez bien ce nom : Miguel Berchelt.

En sous-carte, c’est le Japonais Takashi Miura qui a eu raison du vétéran Miguel Roman, là aussi dans un combat excitant au possible. Miura a obligé son rival à abandonner au 12e round.

Dans l’assistance se trouvait l’ex-champion Orlando Solida, certes déçu du résultat entre Vargas et Berchelt. Déjà, il était pressenti pour participer à un match revanche contre Vargas. Maintenant, c’est Berchelt et Takashi qui se mesureront pour le championnat du monde des 130 livres.

Enfin, au moment d’écrire ses lignes, je lis que Floyd Mayweather est prêt à affronter Conor McGregor et personne d’autre. Dana White, le grand patron de l’UFC  prétend que McGregor est toujours sous contrat avec lui et qu’il ne le laissera pas monter sur un ring de boxe contre Mayweather ou qui que ce soit.

La réponse de McGregor : « Va c...! »

Histoire à suivre…

Maintenant, puis-je aller dormir un peu ?

Bonne boxe!