Yvon Michel veut que ce soit clair : la décision qu’il a prise avec son partenaire d’affaires Jean Bédard de refuser la soudaine proposition de réconciliation de Jean Pascal n’est pas motivée par une volonté de faire la leçon au boxeur québécois.  

« Quand on a pris la décision de mettre fin à l’entente, ou en fait de ne pas acquiescer aux dernières demandes de Jean Pascal, c’était mûrement réfléchi, a affirmé le président de GYM à RDS jeudi matin. On avait analysé le pour et le contre. Ça n’a pas été fait sous le coup de l’émotion, ce n’était pas un coup de tête. Malgré le fait que Jean ait changé d’idée à la dernière seconde, on était déjà en marche vers un autre plan. Il était trop tard pour faire marche arrière. »

Des détails de la rupture entre Pascal et le tandem d’hommes d’affaires avec qui il souhaitait s’associer pour l’organisation d’un éventuel affrontement avec l’Américain Tavoris Cloud avaient commencé à émerger mercredi. On avait alors appris que c’est un montant de 50 000$, exigé à la dernière heure par Pascal pour couvrir ses frais d’entraînement, qui avait provoqué la séparation des deux parties.

« Jean Pascal avait le droit de demander ce qu’il a demandé. C’est le jeu des négociations, a précisé Michel. Il demande tout ce qu’il pense être en droit de demander et nous, on a aussi le droit de tracer la ligne qu’on ne peut pas dépasser. On ne voulait pas punir Jean Pascal, ce n’est pas ça. Mais on n’avait plus le temps nécessaire pour organiser l’événement qu’on aurait voulu et on a décidé d’aller dans une autre direction. »

Michel, qui a été le promoteur de Pascal pendant près d’une décennie, ne ferme pas la porte à une association future avec l’athlète de 31 ans.

« Jean Pascal est un excellent boxeur. Je suis convaincu qu’il a tout ce qu’il faut pour redevenir champion du monde et certainement qu’on veut travailler de nouveau avec lui, lui faire d’autres offres. Présentement, notre décision est de mettre fin à l’entente de deux combats qu’on avait avec lui, mais ça ne veut pas dire qu’un éventuel combat revanche contre Lucian Bute n’est pas dans le portrait... », a laissé planer Michel.

« Lui, de son côté, il va aller magasiner. Peut-être qu’il va s’entendre avec d’autres promoteurs, peut-être qu’il va faire ses propres événements. On verra ce que seront ses disponibilités à ce moment. »

Les têtes dirigeantes de GYM et Interbox sont maintenant investies dans la réalisation de leur plan B, un combat entre Cloud et l’espoir Artur Beterbiev. Le duel aurait lieu à la même date (27 septembre) et au même endroit (Centre Bell) que si Pascal en avait été la tête d’affiche.

« C’est sûr que c’est un événement d’un autre niveau. Évidemment, la configuration et le prix des billets seraient ajustés en conséquence, mais on va s’assurer d’avoir des combats compétitifs », convient Michel.

« Artur Beterbiev a tout à gagner là-dedans. Il est extrêmement talentueux, il a un avenir très prometteur. Tout ce qu’il voulait, c’est qu’on lui donne la chance et les circonstances ont fait en sorte qu’il aura cette chance de se faire valoir. Ça va juste peut-être accélérer un peu sa progression. »