MONTRÉAL – Elias Theodorou s’apprête à remonter dans l’octogone pour la première fois en huit mois. En comparaison, Sam Alvey, son dernier adversaire, s’est battu quatre fois depuis leur affrontement.

Paresseux, le « Spartan »? Pas vraiment. 

En fait, Theodorou n’a jamais été aussi occupé. Quand RDS l’a rejoint à quelques jours de son retour à la compétition – il affrontera le Brésilien Cezar Ferreira dimanche sur les ondes de RDS2 – il revenait de Calgary, où il avait campé le rôle d’analyste pour la diffusion d’un gala de la promotion albertaine Hard Knocks, et venait tout juste de conclure une entente de commandite avec une marque populaire de shampooing.

Celui qui se targue d’avoir «  les plus beaux cheveux du monde des sports de combat » affirme être en négociation avec deux ou trois autres compagnies qui aimeraient en faire leur porte-parole. Le réseau TSN fait appel à ses connaissances pour commenter l’actualité rattachée à l’UFC. Une fois qu’il aura rempli ses obligations dans la cage du Scotiabank Centre de Halifax, il s’envolera vers Los Angeles pour soumettre un projet télévisuel pour lequel deux chaînes auraient apparemment déjà démontré leur intérêt. Un projet de film dans lequel il tiendrait le rôle principal est aussi au sommet de sa liste de préoccupations.

Vous êtes étourdi? Theodorou, lui, jure qu’il est capable d’en prendre et que ses nombreux engagements à l’extérieur du gymnase n’amenuisent pas sa motivation à mener une carrière prolifique avec les gants aux poings.

« Je me promène beaucoup, mais je trouve toujours le moyen d’insérer deux séances d’entraînement dans mon horaire quotidien, souligne le membre de l’équipe du gym Tristar de Montréal. Je suis un athlète professionnel évoluant dans un sport où il n’y a pas de saison morte. Je suis un combattant et je serai prêt pour mon prochain combat. Mais il y a 24 heures dans une journée et je pense que je suis plus que capable de les utiliser à bon escient. »

Vous aurez compris que Theodorou n’est pas de ces pugilistes qui croient leur gloire éternelle et décident d’ignorer les signaux envoyés par un corps constamment taxé. Finir ses jours à donner des cours dans un gymnase, entre deux coups de vadrouille? Pas pour lui non plus, non merci.

« J’essaie sans cesse de me développer en tant que combattant, mais j’investis aussi du temps pour développer mon image de marque, explique-t-il. Quand je serai à la fin de la trentaine et que je devrai penser à la prochaine étape de ma vie, je serai bien content d’avoir amorcé la réflexion et d’avoir placé mes pions. »

C’est dans cette optique que l’Ontarien de 28 ans entend, après ce qui sera son sixième combat à l’UFC, prendre des cours d’art dramatique et s’extraire de sa zone de confort en faisant de l’improvisation ou en montant un numéro d’humour.

« Je veux vaincre ma peur de parler en public et apprendre à contrôler une foule, justifie celui qui a aussi déjà participé à un gala de lutte amateur. J’ai plusieurs cordes à mon arc et j’ai l’intention d’en ajouter dans les années à venir. Mais ma vraie passion demeurera toujours les arts martiaux mixtes. »

Plus actif en 2017

Theodorou (12-1) aime rappeler qu’il a aussi plus d’un tour dans son sac dans l’octogone. Que c’est justement cette polyvalence qui lui a permis de se remettre de la première défaite de sa carrière et de battre Alvey par décision unanime au terme d’un combat qui, disons-le, n’avait pas soulevé les passions l’été dernier à Ottawa.

Elias Theodorou

« Je compare ce combat à celui qui avait opposé Lyoto Machida à Dan Henderson. Se battre, c’est un peu comme danser et si vous n’avez pas le bon partenaire, c’est un peu ce que ça donne, se défend Theodorou. J’ai été le plus intelligent ce soir-là dans la cage. Tout ce qu’il souhaitait, c’est que je lance ma gueule sur sa main arrière, ce qui aurait été la chose la plus stupide à faire! J’ai démontré la différence entre les dames et les échecs... et je l’ai assurément mis ‘échec et mat’! »

En Cezar Ferreira (11-5), Theodorou s’empresse de noter qu’il affrontera son cinquième gaucher depuis son accession à l’UFC. Il s’agira également de son quatrième adversaire brésilien à ses cinq dernières sorties.

« Ils ne m’aiment pas parce que je n’arrête pas de les battre. En fait, j’ai déjà battu un des partenaires d’entraînement de Cezar, Bruno Santos, et j’ai bien l’intention de porter ma fiche à 2-0 contre les membres de l’équipe MMA Masters », prédit l’ancien gagnant de l’émission de téléréalité TUF : Nations.

« Il a une fiche de 7-3 à l’UFC, il a gagné ses trois derniers combats. C’est un dur et c’est certain qu’il voudra m’amener au sol, où il est un as. Mais je crois que je suis plus complet que tous ceux contre qui il a gagné et je lui prouverai. »

Écarté, à son grand dam, de la carte de l’UFC 206 à Toronto en décembre dernier, Theodorou n’a disputé qu’un seul combat en 2016, mais il prévoit être plus actif au cours de la prochaine année. Trois combats feraient son bonheur. Pas question de se battre tous les deux mois, comme Alvey, ou de prétendre être prêt à se battre « n’importe où, n’importe quand », à la Donald Cerrone.

« Alvey compte beaucoup sur la puissance de ses mains, alors s’il détruit un gars au premier round, ce n’est pas comme s’il avait été impliqué dans une guerre. Mais ça, ce n’est pas nécessairement mon style. Quant à Donald, vous avez vu ce qui lui est arrivé récemment. Je ne crois pas qu’il avait suffisamment récupéré après son dernier combat. Parfois, trop, c’est comme pas assez. »