Daniel Cormier a conservé son titre de champion de la division des mi-lourds de l’UFC samedi soir à Buffalo.

Pour la deuxième fois en deux ans, Cormier a battu Antony « Rumble » Johnson par étranglement arrière. La première victoire lui avait permis de mettre la main sur le titre laissé vacant par Jon Jones. Celle-ci lui a permis de le défendre pour la deuxième fois.

Les retrouvailles entre les deux colosses auront été brèves. Le perdant a abdiqué à 3:37 du deuxième round.

Comme l’avait fait Patrick Côté quelques heures plus tôt, Johnson (22-6) a pris le micro après sa défaite pour annoncer sa décision de se retirer du monde des arts martiaux mixtes.

« Je suis fatigué de me faire frapper et ruer de coups par d’autres gars. Il n’y a rien d’agréable là-dedans », a justifié l’athlète de 33 ans, peinant à contrôler ses émotions.

Avant de prendre tout le monde de court avec son annonce, Johnson avait surpris avec sa stratégie. Reconnu pour sa terrorisante force de frappe, l’aspirant avait plutôt décidé de s’aventurer dans la zone de confort de Cormier (19-1) en initiant le corps-à-corps contre la cage.

C’est même Johnson qui est allé chercher la première amenée au sol du combat au début du deuxième round. Mais Cormier s’est relevé sans problème et a ensuite fait trébucher son assaillant avant de prendre son dos. La suite était écrite dans le ciel.

« Je ne pouvais pas croire qu’il voulait vraiment lutter avec moi, a admis Cormier après sa victoire. Ça ne me dérangeait pas de lui laisser le premier round, mais je savais que je prendrais éventuellement le dessus. Il m’a quand même amené deux fois au sol, mais il faut aussi savoir me garder là. »

Cormier s’est ensuite tourné vers les abords de l’octogone pour lancer quelques invectives à Jimi Manuwa, dont le nom se trouve au sommet de la liste des prétendants à son titre. Mais son attention s’est rapidement tournée vers le réel centre d’intérêt dans la foule, Jon Jones, qui purge présentement une suspension d’un an pour consommation d’une substance interdite.

« Qui? Qui? », a répété Cormier quand l’intervieweur a prononcé pour la première fois le nom du champion déchu.

« Ce gars-là est-il au moins admissible à la compétition? Ne me parlez pas d’un gars qui ne peut même pas se battre. Quand tu auras remis de l’ordre de ta vie, je serai ici et je t’attendrai, jeune homme! Tu le sais, ça fait deux ans que je t’attends. »

Jones a infligé à Cormier la seule défaite de sa carrière en janvier 2015. Ses démêlées avec la justice à l’extérieur de l’octogone avaient toutefois forcé l’UFC à le suspendre et à remettre son titre à l’enjeu.

« Je le respecte en tant que combattant, mais on ne s’entend tout simplement pas sur le reste, a ajouté ‘DC’. Je lui accorderai le privilège de se retrouver dans la même cage que moi, mais il ne pourra pas passer l’examen avait d’avoir fait ses devoirs! »

Mousasi l’emporte dans la controverse

En demi-finale de l’UFC 210, Gegard Mousasi est sorti vainqueur d’une étrange controverse pour signer une cinquième victoire consécutive aux dépens de Chris Weidman.

L’arbitre Dan Miragliotta s’est interposé à 2:13 du deuxième round lorsqu’il a jugé que Mousasi avait atteint Weidman à la tête avec un coup de genou illégal. Ce dernier s’est vu attribuer cinq minutes pour retrouver ses sens, une pause pendant laquelle Miragliotta a réalisé qu’il avait rendu la mauvaise décision.

Dans un revirement de situation qui a causé la confusion la plus totale dans le KeyBank Center, et un désarroi tout à fait justifié dans le camp de Weidman (13-3), l’arbitre a alors accordé une victoire à Mousasi (42-6-2).

« Ce n’est pas ma faute, je ne sais pas plus ce qui se passe. Je voudrais continuer », s’est exprimé le vainqueur.

Il s’agit d’un dénouement dévastateur pour Weidman. L’ancien champion de la division des poids moyens a maintenant trois défaites consécutives à sa fiche.

« Je ne peux pas croire ce qui arrive en ce moment. Je suis tellement désolé », a lâché le perdant, incrédule, lorsque pressé de livrer ses impressions.

Weidman semblait en contrôle du combat avant sa malheureuse conclusion. Il avait réussi deux amenées au sol convaincantes au premier round et était parvenu à prendre le dos de Mousasi avant de se retrouver dans une position vulnérable qui lui aura finalement coûté très cher.

Mousasi, qui montre maintenant une fiche de 10-3 depuis son arrivée à l’UFC, s’est dit prêt à accorder un combat revanche à Weidman.

Une ascension météorique pour Cynthia Calvillo

Pearl Gonzalez était déterminée à faire parler d’elle pour les bonnes raisons. Elle s’est plutôt ajoutée à la liste croissante des victimes de Cynthia Calvillo.

L’étoile montante de Team Alpha Male a décroché une deuxième victoire par soumission en un peu plus d’un mois en achevant Gonzalez à 3:45 du troisième round.

Calvillo (5-0), qui a fait ses débuts professionnels en août 2016, avait fait subir le même sort à Amanda Cooper à l’UFC 209. Il s’agissait alors de son baptême des ligues majeures.

Le combat entre les deux poids pailles avait failli ne jamais avoir lieu. La veille, immédiatement après la pesée officielle, la Commission athlétique de l’État de New York avait signifié à Gonzalez qu’elle était inadmissible à la compétition puisqu’elle avait subi une augmentation mammaire. La décision controversée avait finalement été renversée quelques heures plus tard.

Une recrue de l’UFC, Gonzalez (6-2) a vu sa séquence de six victoires consécutives prendre fin.

Une grosse injection de confiance pour Charles Oliveira

Charles Oliveira se laissera peut-être convaincre de rester chez les poids légers, après tout.

Forcé par ses patrons à délaisser la catégorie des poids plumes après ses échecs répétés à la pesée, Oliveira (22-7-1) a effectué un retour remarqué chez les 155 livres en forçant Will Brooks à l’abandon.

Le Brésilien de 27 ans a rapidement pris possession du dos de son adversaire pour ensuite patiemment travailler vers l’exécution d’un étranglement arrière. Il a officialisé la 14^e victoire par soumission de sa carrière à 2:30 du premier round.

Il s’agit d’une première victoire depuis le mois de décembre 2015 pour « Do Bronx », qui était sous pression après avoir subi trois défaites à ses quatre sorties précédentes. Il montre maintenant une fiche de 3-2-1 chez les poids légers, la division dans laquelle il avait fait son entrée à l’UFC en 2010.

Brooks (18-3), un ancien champion de l’organisation Bellator qui avait réussi son passage à l’UFC en battant Ross Pearson l’été dernier, a subi la défaite à ses deux combats suivants. Il s’était fait passer le K.-O. par Alex Oliveira en octobre.