MONTRÉAL – L’époque où l’UFC pouvait « remplir le Centre Bell avec deux Brésiliens en finale » de ses événements, comme se plaît à le répéter son président Dana White à chacun de ses passages dans la métropole, est bel et bien révolue.

Les Montréalais ne se sont pas rués aux guichets pour assister à l’UFC 186, qui aura lieu samedi prochain au domicile du Canadien. Sans vouloir dévoiler de détails sur l’état actuel des ventes de billets, le directeur général de l’organisation au Canada, Tom Wright, a confirmé mercredi que le gala sera présenté dans une configuration limitée de l’amphithéâtre qui a accueilli trois des cinq plus grosses foules de l’histoire de l’UFC.

On ne s’approchera donc pas des quelque 20 000 spectateurs qui avaient assisté à la victoire de Georges St-Pierre sur Nick Diaz lors de la dernière visite de l’UFC en 2013. En fait, les pronostics les plus pessimistes prédisent une foule avoisinant les 10 000 spectateurs.

« Vous ne pouvez pas frapper un circuit chaque fois que vous vous présentez à la plaque, a imagé Wright après avoir admis, du bout des lèvres, sa déception face aux résultats enregistrés à la billetterie. C’est bien évident qu’on aurait voulu vendre tous les billets, mais parfois on y parvient, d’autre fois non. »

Patrick CôtéL’absence de St-Pierre, dont la carrière de combattant est en suspens depuis maintenant plus d’un an, est probablement le principal facteur qui explique la baisse de popularité de l’organisation dont il était l’une des grandes vedettes. Wright a beau lancer des fleurs aux nombreux Canadiens qui meubleront la carte de douze combats préparée pour l’occasion, mais les noms de Patrick Côté, Olivier Aubin-Mercier et Yves Jabouin n’auront jamais le pouvoir d’attraction que garantissait autrefois la présence de GSP.

Et encore aurait-il fallu les mettre de l’avant! Les affiches officielles de l’événement mettent toutes en vedette l’Américain Demetrious Johnson, le champion de la division des poids mouches, et son aspirant japonais Kyoji Horiguchi. On peut aussi y apercevoir Michael Bisping et C.B. Dollaway, les auteurs de la demi-finale. Aucune trace du talent local qui occupe une place prépondérante au programme.

« C’est vrai que je n’ai pas vu beaucoup de publicité, concède Jabouin. D’habitude, à la radio et tout ça, on annonce la venue de l’UFC en grandes pompes. Cette fois-ci, ça m’a semblé très tranquille. Peut-être que le marketing n’a pas été fait comme d’habitude. »

Le fait que la carte de l’UFC 186 ait été remodelée plus souvent que le visage de Wanderlei Silva n’a probablement pas aidé non plus. Elle a perdu un premier gros vendeur lorsque le combat prévu entre Rory MacDonald et Hector Lombard est tombé à l’eau. Elle a ensuite été amputée d’une autre attraction principale lorsque l’un des deux combats de championnat prévus à l’horaire, celui qui devait opposer T.J. Dillashaw à Renan Barao, a dû être annulé après que le champion se soit blessé à l’entraînement. La présence de Quinton « Rampage » Jackson, un vétéran dont les meilleures années sont derrière lui mais qui jouit néanmoins d’une belle popularité, a été remise en question jusqu’à tout récemment. Sans compter les nombreuses modifications apportées aux combats de la sous-carte.

« C’est sûr que la carte a été frappée par la malchance, mais ça reste un show de l’UFC au Québec. Je ne comprends pas pourquoi on ne viendrait pas voir ça! Il y a des personnes d’ici qui se battent, pourquoi ne pas venir les encourager? Je trouve que c’est un cadeau pour les Québécois, alors j’espère qu’ils vont l’apprécier », souhaitait ouvertement Aubin-Mercier.

Le contexte, bien qu’il était prévisible, joue également contre l’UFC. La compagnie débarque en ville en pleine fièvre des séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey. Il n’est pas impossible que le Canadien dispute le cinquième match de sa série de première ronde contre les Sénateurs d’Ottawa vendredi, la veille du gala d’arts martiaux mixtes. Un tel scénario signifierait d’ailleurs que la pesée officielle de l’événement devrait être tenue ailleurs qu’au Centre Bell. Le lieu précis du plan B n’a toujours pas été dévoilé.

« Comme bien des gens, je me range présentement derrière les Habitants, affirme Wright. Mais je ne suis pas à Ottawa et il n’y a rien que je puisse faire pour influencer le résultat de cette série. »

On peut aussi imaginer qu’une partie de la clientèle généralement attirée par un gala de l’UFC sera au Stade olympique pour le retour du populaire spectacle de camions géants « Monster Spectacular ».

Peu importe la somme des recettes que générera le septième passage de l’UFC à Montréal, Wright a assuré que la réponse timide des amateurs ne découragerait pas l’organisation d’inscrire un retour éventuel à Montréal à son calendrier.

Bossé sera récompensé

Par ailleurs, Tom Wright a confirmé que le Québécois Steve Bossé, écarté à la dernière heure de la carte de l’UFC 186 dans le plus récent développement de la saga entourant la présence de « Rampage » Jackson à Montréal, allait rester dans les pensées de l’organisation.

« Steve Bossé nous a dépannés lorsqu’on avait besoin de lui et sera récompensé avec une autre chance de se battre à l’UFC », a promis le bras droit de Dana White au Canada.

L’UFC AU CENTRE BELL

Date

Événement

Foule

19 avril 2008

UFC 83 : Serra vs St-Pierre 2

21 390

18 avril 2009

UFC 97 : Redemption

21 451

8 mai 2010

UFC 113 : Machida vs Shogun 2

17 647

11 décembre 2010

UFC 124 : St-Pierre vs Koscheck 2

23 152

17 novembre 2012

UFC 154 : St-Pierre vs Condit

17 249

16 mars 2013

UFC 158 : St-Pierre vs Diaz

20 145