Dans la majorité de ses conférences de presse, Georges St-Pierre trouve toujours le moyen de souligner une phrase lourde se sens : «Je ne commets pas deux fois la même erreur.» Si on regarde son parcours au Ultimate Fighting Championship (UFC), on peut dire qu'il a parfaitement raison!

Le 11 décembre prochain, devant ses partisans au Centre Bell, GSP défendra son titre des mi-moyens contre Josh Koscheck. Un adversaire qu'il a déjà affronté et battu, le 25 avril 2007, par décision unanime.

Ce sera la quatrième fois depuis le début de sa carrière que l'athlète de St-Isidore montera dans l'octogone face à un combattant avec qui il a déjà croisé le fer. Si on se fie aux trois premières occasions, la soirée risque d'être longue pour Koscheck.

«Je me considère comme le spécialiste des combats revanches» , a admis St-Pierre lors de la conférence de presse servant à mousser l'événement.

Le premier combattant à s'être frotté deux fois à St-Pierre est le légendaire Matt Hughes. Après avoir vaincu le Québécois à la suite d'une clé de bras au premier round, en octobre 2004, Hughes a vu St-Pierre lui soutirer son titre en novembre 2006, par arrêt de l'arbitre au deuxième engagement. Les deux mêmes individus se sont affronté une troisième fois en décembre 2007 et, encore une fois, St-Pierre a eu le meilleur. Cette fois, il s'y est pris de la même façon que Hughes lors du premier duel : une clé de bras au deuxième round a mis fin aux hostilités.

Par la suite, c'est Matt Serra qui a eu la malchance de retrouver GSP sur son chemin à deux reprises. Après avoir surpris le monde des arts martiaux mixtes en avril 2007, avec une victoire par TKO dès le round initial, Serra a été démoli par St-Pierre lors du premier UFC de l'histoire présenté à Montréal, en avril 2008. L'arbitre n'a eu d'autres choix que de mettre un terme au combat à 4:45 du deuxième round.

Puis, il y a eu B.J. Penn. Lors du premier combat, en mars 2006, St-Pierre a signé une victoire par décision partagée. Le 31 janvier 2009, lors du UFC 94, celui qui est considéré comme l'un des meilleurs combattants livre pour livre a été sans pitié pour Penn, jouant avec lui comme un chat le fait avec une souris. Résultat : le coin de Penn a mis un terme au combat après le quatrième round.

«Je ne suis pas champion du monde parce que je suis le plus fort ou le plus rapide. Si je suis champion, c'est en raison de ma capacité d'analyser mes adversaires. C'est pour cette raison que je suis très fort dans les combats revanches. Le but dans les sports de combat est de bien se connaître et de bien connaître son adversaire. Plus je connais mon adversaire, plus je suis en mesure de dénicher ses points faibles. Je me sers ensuite de mes connaissances pendant le combat», a laissé entendre St-Pierre.

Faire taire les critiques

Contre Koscheck, GSP n'a rien à "venger"car il a remporté assez clairement le premier combat. Toutefois, il veut faire ravaler les paroles à ses dénigreurs qui ont été assez sévères sur sa prestation lors de son dernier combat contre Dan Hardy, en mars dernier.

Au cours de cette soirée, St-Pierre n'est jamais parvenu à mettre un terme à l'affrontement qui s'est majoritairement déroulé au sol.

«Comme je le mentionnais tantôt, si je suis champion ce n'est pas parce que je suis le meilleur dans un aspect précis. Si je suis champion, c'est parce que j'exploite bien les faiblesses de mes adversaires.»

Sur ce point, le président du UFC, Dana White, soutient son combattant.

«Dan Hardy a une très bonne force de frappe et ses habiletés au sol étaient très limitées. Il était donc illogique pour GSP de rester debout contre Hardy», a expliqué White.

Koscheck a appris du premier combat

Reconnu comme un excellent lutteur, Koscheck s'est fait prendre à son propre jeu lors du premier affrontement entre les deux individus.

«Lors du premier combat, je ne pensais pas que GSP pourrait me mettre au sol. C'est pourquoi je ne me suis pas trop attardé sur cet aspect lors de mon entraînement", a expliqué celui qui sera opposé à un même adversaire pour la première fois de sa carrière. Toutefois, je me suis rendu compte que St-Pierre apprend vite. Cette fois, je peux vous dire qu'il n'aura pas la même facilité à me renverser. Je suis prêt à me battre dans toutes les positions et je suis impatient de faire taire la plus grosse foule de l'histoire d'un UFC», a souligné Koscheck qui peut se vanter d'avoir été le dernier à remporter un round contre le Québécois.

L'objectif de l'Américain de 32 ans est clair et précis : il veut une victoire par K.-O.. Pour cela, il soutient que le combat ne se passera pas au sol. Lors d'une récente entrevue, il a même mis en doute la force de frappe de St-Pierre. Ce dernier a toutefois réfuté ces affirmations.

«De mon côté, je crois que Koshcheck voudra m'amener au sol. Par ailleurs, je peux vous garantir que si j'atteins Josh Koscheck avec une bonne droite au bout du menton, il va tomber et rester au tapis. De toute façon, je ne me préoccupe pas de ce qu'il veut me faire. Je veux me préoccuper de ce que je vais lui faire. Je connais ses forces et ses faiblesses et peu importe où se déroulera le combat, je suis certain que je serai meilleur que lui.»

L'aide de Freddie Roach

Si Koscheck prétend que la force de frappe de GSP est déficiente, il pourrait avoir aussi une petite surprise le 11 décembre prochain. Au cours des derniers mois, St-Pierre a eu la chance de s'entraîner avec le très réputé entraîneur de boxe, Feddie Roach. Ce dernier est, entre autres, l'entraîneur de Manny Pacquiao.

«Freddie m'a beaucoup aidé au niveau de mon transfert de poids et de ma technique de frappe. Je suis quelqu'un de très puissant, mais ma force de frappe n'était pas à point.»

Reste maintenant à voir si les conseils de Roach permettront à St-Pierre de prolonger à huit sa série de victoires.

À noter que les billets pour assister à l'événement seront mis en vente ce samedi.

Visionnez nos entrevues intégrales avec...

GSP |Josh Koscheck | Dana White


*Georges St-Pierre sera l'invité de l'émission L'Antichambre ce jeudi à 21h30.