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CS St-Laurent : le droit de rêver

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Ils occupent un emploi ou poursuivent leurs études pendant le jour, mais consacrent par la suite presque tous leurs temps libres à une seule et unique passion le soir et la fin de semaine venus.

À raison de quatre entraînements et un match par semaine, ils cherchent à se dépasser et vivre de grands frissons que seul le sport semble pouvoir procurer sans savoir où cela va les conduire.

Voilà donc en résumé l'histoire des joueurs du CS St-Laurent, un club semi-professionnel qui évolue en Ligue1 Québec et dont l'épopée est sur toutes les lèvres depuis plus d'une semaine.

C'est qu'après avoir confondu les sceptiques en éliminant les Wanderers de Halifax en ronde préliminaire du Championnat canadien, le CS St-Laurent aura la chance d'affronter le Toronto FC l'instant d'une série aller-retour qui commence ce soir au Complexe sportif Claude-Robillard.

Une confrontation en apparence complètement inégale, mais qui donne néanmoins des ailes au projet que Rocco Placentino a patiemment construit depuis 2012 à titre de directeur technique.

« Je dis toujours que le ballon est rond pour tout le monde, a lancé un Placentino extrêmement enthousiaste en entrevue téléphonique avec RDS.ca mardi. Nous savons cependant que nous jouons contre une équipe formidable qui compte sur de nombreux joueurs étoiles et qui est très bien dirigée par l'ex-entraîneur-chef de l'équipe nationale masculine du Canada John Herdman. »

Ancien milieu de terrain de l'Impact de Montréal et de plusieurs clubs de deuxième et troisième divisions en Italie, Placentino avait comme objectif de redonner aux plus jeunes tout ce que le soccer lui avait apporté quand il a joint le CS St-Laurent alors que sa carrière de joueur achevait.

Le Montréalais avait été à même de constater toute l'évolution que le sport avait connue ici au fil du temps et était certain qu'il n'en manquait pas gros pour passer à la prochaine grande étape.

Sous sa gouverne, le nombre de joueurs inscrits dans l'association locale est passé de 850 à 2300 et le nombre d'équipes a plus que triplé, passant de 20 à 66. La suite logique était évidemment la création du club semi-professionnel et c'est ce qui s'est produit en 2022. Le succès a été quasi-instantané, puisque le CS St-Laurent a remporté le championnat de la Ligue1 Québec en 2023.

Avant le CS St-Laurent, l'AS Blainville (2018, 2019 et 2021), le CS Mont-Royal Outremont (2022) et le FC Laval (2023) avaient tous plié l'échine en ronde préliminaire du Championnat canadien dans le passé. Après sa victoire de 5-3 aux tirs au but à la suite d'une égalité de 2-2, St-Laurent est d'ailleurs devenu le deuxième club de Ligue1 au Canada seulement à atteindre les quarts de finale. Les TSS FC Rovers de Colombie-Britannique avaient également accompli l'exploit en 2023.

« Nous avons toujours eu de grandes ambitions, a rappelé Placentino. Les joueurs ont la chance d'être entourés par un personnel technique qui n'a rien à envier aux clubs professionnels. Cela commence avec le directeur sportif Mateo Cabenettes et l'entraîneur-chef Nicholas Razzaghi. »

Le CS St-Laurent est essentiellement composé de joueurs qui ont grandi avec l'organisation de leurs 9 jusqu'à leurs 18 ans auxquels se sont greffés plusieurs anciens rivaux des quatre coins du Québec qui avaient attiré l'attention parce qu'ils incarnaient « La grinta » si chère à Placentino.

« En tant que joueur, je me suis toujours investi à 100 pour cent, a mentionné Placentino. Je me suis toujours dit que si je travaillais fort, il y aurait de belles choses qui allaient finir par arriver. »

Et c'est précisément avec cet état d'esprit que Placentino souhaite que ses joueurs foulent le terrain du Complexe sportif Claude-Robillard ce soir et celui du BMO Field le 21 mai. À vrai dire, le résultat importe fondamentalement peu, c'est d'abord et avant tout l'intention qui compte.

« Nous sommes tous là par passion et cela ne va pas changer, a-t-il promis. Quand la décision d'avoir une équipe semi-professionnelle a été prise, c'était pour offrir une vitrine à nos joueurs. »

Une vitrine qui a jusqu'à maintenant permis à Ismaël Koné (Watford, deuxième division anglaise) et Moïse Bombito (Colorado, Major League Soccer) de se révéler et, à plusieurs autres, de rêver.