Abou Dhabi - La grande finale du Championnat du monde de Formule 1, dimanche à Abou Dhabi, sera l'aboutissement d'une saison à suspense, archi-dominée par les pilotes Mercedes-AMG, une sorte de pièce de théâtre en quatre actes :

Acte 1 (de l'Australie à l'Espagne) : Rosberg devant, Hamilton s'accroche.

L'Allemand a commencé par un 25-0 en Australie, en raison d'un abandon de la Mercedes d'Hamilton (problème moteur), et l'Anglais a alors dû cravacher: quatre victoires d'affilée (Malaisie, Bahreïn, Chine, Espagne) pour reprendre les commandes en Catalogne, car à chaque fois Rosberg terminait 2e.

Après le GP d'Espagne: Hamilton 100 - Rosberg 97

Acte 2 (de Monaco à l'Allemagne) : Rosberg gagne une fois sur deux...

De Monaco en mai, où il est parti en pole position "grâce" à un tout-droit au virage de Mirabeau, à la fin des qualifications, ce qui a coupé Hamilton dans son élan, à l'Allemagne, où il a fêté en beauté son mariage et la victoire de la Mannschaft en Coupe du monde de football, en passant par l'Autriche, où les Williams étaient pourtant parties en première ligne, Rosberg a gagné une fois sur deux, reprenant et tenant ferme les rênes du championnat, devant Hamilton victime d'un abandon au Canada.

Après le GP d'Allemagne: Rosberg 190 - Hamilton 176

Acte 3 (de la Hongrie aux Etats-Unis) : Hamilton ne lâche rien.

Pour la deuxième fois d'affilée, en Hongrie comme en Allemagne, Hamilton est parti du fond de la grille pour arracher une 3e place (15 points) qui vaudra peut-être cher au moment du décompte final, dimanche soir. Et après l'accrochage de Spa, dû à Rosberg, qui s'est soldé par un abandon et donc un 18-0 en faveur de l'Allemand, Hamilton s'est remis au travail, la tête dans le guidon. Bilan: cinq victoires d'affilée, incontestables, pour reprendre les commandes, dont une petite dernière, à Austin, en mettant au passage un petit coup sur le casque de Rosberg, lors d'un dépassement imparable en bout de ligne droite.

Après le GP des Etats-Unis: Hamilton 316 - Rosberg 292

Acte 4 (Brésil) : Rosberg reprend espoir.

En partant en pole position et en résistant jusqu'au bout à son ex-ami et rival, qui n'a jamais réussi à tenter la moindre manoeuvre de dépassement, sur un circuit aussi rapide qu'exigeant, Rosberg a réduit l'écart (17 points de retard au lieu de 24) et s'est remis dans des conditions idéales, autant psychologiquement que comptablement, grâce au coefficient 2, inédit, de cette finale du championnat.

Après le GP du Brésil: Hamilton 334 - Rosberg 317

Acte 5, dimanche à Abou Dhabi...

Le grand mystère des chiffres et des statistiques oblige Hamilton à terminer 2e si Rosberg gagne dimanche sur le circuit de Yas Marina, ce qui est possible, soit un cas de figure rare car il ne s'est produit que trois fois cette saison, en 18 GP disputés. Les parieurs se frottent les mains.