Les pilotes de F1 étaient visiblement ébranlés lors de la cérémonie à la mémoire de Jules Bianchi, tenue avant le départ du Grand Prix de Hongrie.

Pour toute cette génération, il s’agissait d’un premier deuil.

Puis est survenu l’accident de Justin Wilson il y a deux semaines, lors d’une course IndyCar à Pocono. Il a reçu un débris (partie du museau d’une autre voiture) sur le casque.

Cet accident a aussi secoué le monde de la F1, car Wilson a participé à 16 Grands Prix en 2003 chez Minardi et Jaguar (meilleur résultat : 8^e à Indianapolis). Il avait auparavant été champion de Formule 3000 devant Mark Webber et Sébastien Bourdais.

Jenson Button a été particulièrement touché, car il connaissait bien Wilson.

Il existe une vidéo sur YouTube d’une couse de karting de catégorie cadets (9 ans) avec Jenson Button, Justin Wilson et Dan Wheldon.

Wheldon est un autre pilote décédé dans des circonstances tragiques, lors d’une course IndyCar à Las Vegas en octobre 2011. Dans un carambolage, sa voiture s’est envolée pour aller frapper les grillages au-dessus du muret de ciment; son casque a heurté un poteau de soutien.

Dans les formules de promotion, la série de Formule 2 a perdu Henry Surtees (le fil du légendaire John Surtees, le seul pilote à avoir été champion du monde de moto et de F1) qui a reçu sur la tête la roue détachée d’une autre voiture, en juillet 2009 à Brands Hatch.

Et il ne faut pas oublier les « presque »…

Fernando Alonso qui reçoit presque la Lotus de Romain Grosjean sur la tête en Belgique en 2012. Kimi Raikkonen qui reçoit presque la McLaren de Fernando Alonso sur la tête en Autriche cette année. Felipe Massa qui reçoit presque en plein visage un ressort de suspension en Autriche en 2009.

Luciano Burti a été blessé à la tête (et n’est pas revenu en F1) lors d’une sortie de piste qui l’a vu passer sous un mur de pneus en Belgique en 2001 avec sa Prost. Même scénario pour Heikki Kovalainen (McLaren) à Barcelone en 2008.

En IndyCar, le Canadien James Hinchliffe a subi une commotion cérébrale en recevant une pièce de voiture sur la tête lors de la course en circuit routier à Indianapolis en mai 2014.

La liste est longue, trop longue…

Jenson Button en a assez vu.

« Je faisais partie des pilotes qui déclaraient : ce sont des monoplaces avec habitacle découvert, cela devrait rester ainsi. Mais je pense que l’on en a assez. Il est temps d’agir pour régler ce problème… il faudrait installer une sorte de verrière (comme sur un avion de chasse, NDLR). Il y a maintenant trop d’accidents du genre », a-t-il déclaré jeudi à Monza.

Fait important : Button est l’un des directeurs (avec Sebastian Vettel) du GPDA (Association des pilotes de F1), un organisme qui peut mettre de la pression pour que les bonnes intentions d’aujourd’hui ne soient remises aux calendes grecques.

On connaît le problème de base d’une verrière (ou d’une possible variation) : la difficulté d’extraire le pilote. Mais la technologie moderne ne peut-elle pas trouver une solution? Des ancrages spéciaux, des mini charges explosives comme sur les avions de chasse?

Autre difficulté : la surface qui risque de s’encrasser au fil des tours d’une course.

De deux maux, il faut choisir le moindre. Dans tous les accidents cités plus haut, et de par ma mémoire, un pilote aurait bénéficié de la protection d’une forme de verrière. Et une verrière n’aurait pas été source d’ennuis pour le pilote.

Il faut investir dans la recherche et le développement pour trouver une solution.

Par ailleurs, le look verrière peut s’avérer intéressant, comme on a pu le constater avec la Red Bull X2010, la voiture concept d’Adrian Newey (le cerveau derrière les F1 Williams/McLaren/Red Bull championnes du monde) :

James Allison

J’ai déjà parlé dans cette chronique de James Allison, le directeur technique de Ferrari. Sûrement l’une des raisons du redressement réussi cette année par la Scuderia.

Quelle ne fut pas ma surprise, après le Grand Prix du Canada, lorsque certains médias italiens déclaraient qu’il était « sous surveillance », car il était assurément la raison du plafonnement des performances de la Ferrari SF15-T! Ce qui expliquait que l’écurie retardait le renouvellement de son contrat qui se terminait à la fin de la présente saison.

Eh bien c’est fait! Ferrari a prolongé le contrat de Allison jusqu’à la fin 2018.