Cette fois, ce sera difficile pour Lance Armstrong de nier, de se réfugier dans le déni. À moins bien sûr de continuer à dire qu’il n’a jamais échoué de tests antidopage au cours de sa carrière. Ce qui est vrai. Mais les révélations de l’agence américaine antidopage démontrent tout le système mis en place pour justement éviter de se faire prendre.

11 ex-coéquipiers d’Armstrong au sein de US Postal se sont mis à table. Ils ont avoué s’être eux-mêmes dopés. Le rapport de l’USADA est accablant pour Armstrong. Même Bradley Wiggins, le champion 2012 du Tour de France est estomaqué devant tant de preuves allant dans le même sent. «Quand on voit le nombre de personnes qui ont témoigné contre lui, les bras vous en tombent. Ce ne sont certainement pas des attaques isolées, c‘est assez accablant.» Et il ajoute : «J’avais une bonne idée de ce qui se passe.»

Personne n’est dupe dans cette histoire. Le milieu du vélo ne se met plus la tête dans le sable concernant Armstrong. Si certains doutes subsistaient, maintenant ils se font de plus en plus rares.

Le cas Armstrong s’ajoute aux nombreux autres cas de dopage vécus dans ce sport et dans le monde du sport au cours des dernières années. Devant l’évidence, les athlètes avouent habituellement. Pris dans un étau, ils passent au confessionnal assez rapidement. Pas Armstrong. À moins d’un revirement de situation, Armstrong continuera de nier jusqu’à sa mort.

Ça me rappelle, à plus petite échelle, le cas de Geneviève Jeanson. Des soupçons pesaient sur elle et malgré tout, elle niait avec véhémence l’utilisation d’EPO. Je me rappelle encore de sa conférence de presse où à 14 reprises elle avait mentionné… « Je n’ai jamais pris d’EPO de ma vie » Il aura fallu que le journaliste Alain Gravel de Radio-Canada la pousse dans ses derniers retranchements pour qu’elle avoue finalement.

Armstrong ? À la lumière des révélations de l’USADA, ça ressemble pas mal à un Lance Armstrong dans ses derniers retranchements. En fait non. Parce qu’il y a deux Lance Armstrong.

Il y a celui qui a survécu à un cancer et l’autre, l’athlète, qui a remporté 7 Tour de France dopés.

Sa courageuse lutte contre le cancer lui a amené beaucoup de sympathie du public. Sa fondation permet d’amasser des fonds pour aider les jeunes atteints d’un cancer. À ce niveau, Lance Armstrong est un modèle de persévérance pour tous ceux qui luttent contre la maladie. Pour cela, il y a le bon Lance.

De l’autre côté, le « bad » Lance n’est pas différent des autres athlètes qui se sont dopés. Un système sophistiqué a été mis en place dans un milieu sportif gangréné par le dopage. Lance n’était pas différent des autres. Comme le disent souvent ses supporteurs, il était le meilleur des dopés. Vrai. Ça prend du talent pour remporter le Tour de France. Pas de doutes là-dessus.

Ce qui me chicote dans le « bad » Lance ce n’est pas qu’il a « triché ». C’est plutôt le mensonge qu’il continue de colporter. À la suite du rapport de l’USADA, Lance Armstrong est devenu un fieffé menteur.