Le Tour d'Italie sera présenté sur les ondes de RDS2 dès le samedi 9 mai à 9 h

Ils sont de plus en plus nombreux à s’illustrer sur la scène internationale, mais peu de cyclistes québécois peuvent néanmoins se targuer d’avoir participé aux épreuves les plus prestigieuses.

Hugo Houle deviendra en effet le deuxième représentant de la Belle Province à prendre le départ du Tour d’Italie, qui se mettra en branle samedi à San Lorenzo al Mare en Ligurie (Samedi 9h sur RDS2). Il succédera ainsi à Dominique Rollin, qui a participé au Giro à deux reprises en 2012 et 2013.

« C’est l’accomplissement de beaucoup d’années d’effort. C’est une véritable satisfaction, a reconnu Houle au RDS.ca. Je n’aurais jamais pensé me rendre où je suis rendu aujourd’hui. Je suis vraiment content d’avoir cette opportunité de vivre ça.

« En même temps, je suis là pour compétitionner et faire la course. Le grand accomplissement, c’est lorsque je franchirai l’arrivée à Milan. (Mon équipe) AG2R La Mondiale a beaucoup d’attentes et j’ai un boulot à accomplir. Cela dit, c’est une étape très importante que je viens de franchir et je vais en tirer beaucoup de bénéfices pour le reste de la saison. »

Même s’il a connu passablement de succès jusqu’à maintenant cette année - une troisième place au contre-la-montre du Tour de San Luis en janvier notamment -, il ne faut pas s’attendre à ce que Houle roule aux avant-postes au cours des trois prochaines semaines. Il aura pour mission d’épauler le leader Domenico Pozzovivo - cinquième au classement général l’an dernier.

« Il faut le traiter aux petits soins tous les jours afin qu’il puisse garder le maximum d’énergie pour être le plus fort possible dans les moments clés comme les cols, explique Houle.

« Ensuite, ce sera à moi d’être opportuniste et d’attaquer ou de prendre les échappées dans les bonnes journées. Si j’étais capable de faire ça sur toute une étape, ce serait merveilleux.

« Mais je sais pertinemment que j’ai de l’expérience à aller chercher. Je devrai apprendre la gestion de l’effort, car il s’agit d’une épreuve sur trois semaines. Je ne pourrai pas y aller tous les jours à 200 pour cent en gaspillant de l’énergie partout. Je devrai être intelligent au fil des semaines pour garder le maximum d’énergie pour me rendre jusqu’à Milan le 31 mai. »

À l’image de la Grande Boucle et de la Vuleta, le Giro comporte son lot d’obstacles que Houle devra relever. Il appréhende les étapes de hautes montagnes dans la dernière semaine.

« Ce n’est pas mon fort!, reconnaît Houle. Les cols de 4 ou 5 kilomètres ça va, mais ceux de 20 ou 25, c’est différent. J’excelle dans les contre-la-montre normalement, mais quel sera mon niveau de forme à la 14e étape? Et comme il sera très long - 59,4 km -, ce sera un beau défi. »

« Il y aura toujours des tricheurs »

Comme plusieurs de ses confrères, Houle était rivé à son petit écran la fin de semaine dernière pour regarder le reportage de France 2 sur le dopage chez des sportifs de haut niveau.

Dans le plus grand secret, huit athlètes ont accepté de se doper pendant un mois et les résultats ont été renversants. Leurs résultats se sont nettement améliorés et aucun n’a été déclaré positif.

« Il y aura toujours des tricheurs dans le vélo, le sport ou la société en général, déplore Houle. Il y aura toujours des gens qui prendront des raccourcis et ça me fâche et déçoit en même temps.

« Ça ne met pas en valeur tous les efforts que je fais et il y a des gens qui pensent que j’ai recours au dopage parce que je suis performant. Mais je le sais que c’est dû à mes efforts.

« Ma philosophie, c’est que tant que je vais m’améliorer, ça va me motiver à me surpasser et aller plus loin. Le jour où je n’aurai plus l’intérêt et la passion, j’irai pratiquer mon métier de policier. J’aurai apprécié mes années dans le peloton et toutes les aventures vécues. »

Et de son propre aveu, Houle peut compter sur la plus puissante des drogues pour se surpasser : le souvenir de son frère cadet Pierrick tué en décembre 2012 par un chauffard alors qu’il joggait.

« C’est significatif. Chaque jour, chaque départ d’étape, je pense à lui, avoue Houle. C’est une motivation supplémentaire. Je réalise pleinement la chance que j’aie de pouvoir participer à des événements d’envergure comme ça et de vivre de mon sport. Ça m’aide à me battre. »