MONTRÉAL – La malchance s’acharne sur les Alouettes de Montréal alors qu’une fuite à une conduite de gaz propane a forcé l’arrêt de leur entraînement tandis que l’organisation devait tester plusieurs éléments en vue de la prochaine rencontre à Edmonton.

La journée de lundi était déterminante dans le processus visant à déterminer la stratégie à la position de botteur pour le duel contre les Eskimos qui sera diffusé à RDS, jeudi soir, à partir de 21h.

Malheureusement pour l’équipe, une forte odeur de propane a mené à l’évacuation du Parc Hébert à mi-chemin de l’entraînement.

L’imposant groupe de joueurs a dû quitter les lieux pour se rabattre vers une simple séance de visualisation empêchant une multitude de scénarios prévus par les entraîneurs. Nul doute, les Alouettes ne jouent pas de chance par les temps qui courent.

Le directeur général et entraîneur-chef, Jim Popp, a confirmé que cet imprévu a bousillé les plans de son personnel.

« Il faudra essayer de déterminer comment on peut compenser mardi. Il n’y a pas de doute que c’est difficile de perdre des répétitions sur le terrain », a réagi Popp qui doit composer avec les limites de la convention collective des joueurs sur les heures d’entraînement et les séances avec équipement.

Cela dit, la situation des botteurs est critique au point que les Alouettes cherchaient une solution de rechange au moment de rencontrer les médias.

« On essaie de trouver un autre terrain pour aller faire des évaluations. Dimanche, on a eu des ennuis avec la météo et maintenant, c’est la fuite de gaz. C’est un autre défi qui s’ajoute, mais faut tenir le coup », a commenté Popp.

Selon ce qu’il a été possible d’observer, les Alouettes ont procédé à une audition avec trois botteurs (dont Anthony Alix, un ancien des Argonauts et du Rouge et Noir) avant l’entraînement sous les yeux de Kavis Reed, le coordonnateur des unités spéciales.

Un autre botteur, Delbert Alvarado, est arrivé plus tard et il aura aussi la chance se faire valoir.

Il y a quelques jours, les Alouettes avaient également jeté un coup d’œil sur d’autres botteurs et le processus se poursuit avec ceux qui sont présents dans l’entourage cette semaine.    

Popp, Reed et ses adjoints devront se brancher sous peu.

« On est là-dedans, on évalue des gens, on a un plan qu’on aimerait exécuter. En espérant qu’on pourra avoir une pratique normale mardi », a exposé Popp.

« On aimerait avoir une meilleure idée en fin de journée, lundi, et se décider mardi. Si on décide de faire un changement, on veut que ce botteur participe à l’entraînement mardi », a-t-il précisé.

Sans avoir vu Alvarado à l’œuvre, on peut confirmer sans l’ombre d’un doute que la puissance de la jambe de Bede éclipse celle des autres botteurs. Par contre, Bede doit se débarrasser d’un blocage qui perdure et la prudence semble être de mise particulièrement sur les placements.

Ainsi, à moins d’une expérience concluante, il ne serait pas étonnant de voir les Alouettes employer deux botteurs, dont Bede, face aux Eskimos. Étant donné que Bede dispose d’un statut de joueur international (puisqu’il est Français), les Alouettes voudraient sans doute dénicher un botteur canadien pour le compléter.

À la suite de sa dernière contre-performance, jeudi, contre les Lions, Bede a fait face à la musique en répondant à toutes les questions des journalistes. Cette fois, il a tenu à s’éloigner de la presse pour se concentrer au maximum.

« J’essaie de rester loin des médias pour ne pas avoir à trop y penser », a indiqué Bede sur les solutions à emprunter.  

« C’est une audition, rien n’est joué ou dit. Ça devient juste de la motivation et ça fait partie de notre métier. Quand tu traverses une période creuse, il y a des conséquences, c’est tout », a-t-il mentionné sur le contexte qui prévaut.

Pas question d’abandonner sur le cas de Bede

Si les piètres résultats de Bede (notamment 7 en 16 sur les placements) obligent les dirigeants des Oiseaux à évaluer différentes options, ça ne veut pas dire pour autant que le botteur de 26 ans sera sacrifié.

En effet, les Alouettes croient trop au talent de Bede pour jeter l’éponge.

Lundi, il était facile de constater ce verdict puisque Coach Reed a consacré beaucoup de temps à conseiller et épauler Bede dans ses exercices.

« On va continuer de travailler de près avec Boris même si jamais on décide de ne pas compter sur lui cette semaine. On ne va pas se débarrasser de ses services, on parle d’un botteur très talentueux qui peut jouer dans la LCF pendant plusieurs années. Il traverse seulement une période laborieuse », a fait savoir Popp.  

Par la nature de son travail de botteur, Bede doit se débrouiller de manière plutôt solitaire. En fait, Martin Bédard, le spécialiste des remises, est son unique coéquipier qui passe beaucoup de temps avec lui.  

Même s’il n’accomplit pas le même boulot, Bédard essaie de relancer son partenaire.

« J’essaie de l’aider là-dedans, je veux faire en sorte qu’il pense moins. De voir des jeunes en audition, ça fait juste le motiver. La balle est dans son camp, il doit retrouver son aisance », a commenté Bédard, un vétéran de huit saisons.

Bédard partage l’avis le plus courant à propos des déboires du numéro 14.

« Je pense qu’il est un peu trop dans sa tête parfois et c’est ce qui peut l’empêcher de botter le ballon comme il sait le faire. La clé, c’est de ne pas penser, parce que c’est le même mouvement », a exposé Bédard qui s’y connaît en matière de répétition.

« Je lui fais réaliser ça et pour l’aider à être moins stressé. Il n’a pas besoin de penser, il est si bon dans son domaine », a conclu Bédard.

Un changement sur la ligne offensive ?

Il ne faudrait pas croire que le dossier des botteurs mérite toute l’attention actuellement. En effet, les déboires de la ligne offensive ont incité les entraîneurs à accorder une chance à Jake Piotrowski comme garde à gauche – à la place de Philip Blake – dimanche.

Toutefois, Blake a repris son rôle avec les partants lundi laissant seulement quelques répétitions au sixième homme de la ligne offensive.

Piotrowski et Blake ne sont pas du style à faire des vagues donc ils ont l’intention de se conformer aux décisions des entraîneurs.

Ces choix deviendront plus difficiles à faire lorsque Luc Brodeur-Jourdain sera prêt à reprendre sa place au centre de la ligne offensive. En théorie, le Québécois aurait dû démontrer, lundi, qu’il était prêt pour ce retour, mais l’entraînement écourté a empêché cette possibilité.

« Il s’attarde à retrouver son rythme. On l’évalue et on l’observe de près. Il aurait profité d’une belle journée, en équipement de surcroît, pour nous démontrer des choses, mais la séance a été écourtée. C’est une journée perdue… », a tranché Popp qui aimerait que la chance revienne dans le camp montréalais.

En terminant, tout indique que le demi défensif Billy Parker devra rater la rencontre en raison d’une blessure subie contre les Lions. Greg Henderson serait son remplaçant.