Lewis veut revenir, mais est-ce réciproque?
Alouettes lundi, 7 nov. 2016. 20:23 dimanche, 2 mars 2025. 20:35
MONTRÉAL – Même si, à 34 ans, Nik Lewis peut se targuer d’avoir connu la cinquième meilleure saison de sa carrière et qu’il a été le receveur le plus productif des Alouettes, son avenir à Montréal est loin d’être assuré.
Grâce à 102 attrapés, le modèle de fiabilité a amassé 1136 verges aériennes. De plus, pour la première fois depuis 2011, il n’a pas raté une seule partie régulière.
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Lorsqu’on additionne ces données à celles de ses qualités de meneur, on serait porté à croire que son retour à Montréal se justifie aisément surtout qu’il s’agit de son souhait.
« Ce n’est pas moi qui décide. J’aimerais revenir, j’aime la direction actuelle et j’aime ce que Jacques (Chapdelaine) fait. S’il revient, ce serait une motivation pour moi de jouer une autre année avec les Alouettes », a déclaré Lewis 24 heures avant d’apprendre le départ du directeur général, Jim Popp.
Questionné au sujet de Lewis, Chapdelaine a présenté sa vision de la situation. L’entraîneur québécois ignore s’il dirigera cet athlète aux attributs uniques la saison prochaine, mais son avis risque d’être écouté.
« C’est certainement une grosse évaluation à faire. Quand tu commences à voir des joueurs qui sont aussi productifs mais qui avancent en âge, tu veux être sûr de prendre la bonne décision. Il a encore réussi de bonnes choses dans le dernier match. Il a un rôle très particulier dans notre attaque », a mentionné Chapdelaine qui préfère se départir d’un joueur un an trop tôt qu’un an trop tard.
Compétitif comme il est, Lewis aurait pu opter pour accepter une offre d’une équipe plus établie. Cependant, ça ne cadre pas avec sa personnalité.
Qui plus est, il se dit persuadé qu’il s’agira de sa dernière campagne, celle qui le mènera vers la retraite.
« Je ne suis pas du style à m’enfuir, je veux encore m’améliorer. Ce sera ma dernière année et je veux que ce soit ma meilleure », a-t-il lancé avec assurance.
On peut parier qu’il n’aurait pas démontré le même attachement si les Alouettes n’avaient pas terminé avec un dernier droit positif.
« C’est vraiment difficile de perdre avec autant de talent. Ce n’était pas évident de perdre les services de S.J. (Green) tôt dans la saison et d’être privé de (Tyrell) Sutton pour plusieurs matchs », a raconté l’athlète plutôt attachant.
Un genou gros comme un pamplemousse
L’histoire a été racontée par le collègue Didier Orméjuste. Le receveur Samuel Giguère a failli manquer la dernière partie des siens puisqu’il a passé la soirée de vendredi à l’hôpital en raison de complications associées à une bursite à son genou droit.
Dédié à la cause, Giguère a tenu à être en uniforme même si les médecins ont cru à un certain point qu’ils auraient à l’opérer. Malgré tout, il a connu l’une des meilleures parties de sa carrière avec deux touchés et 93 verges aériennes.
« Le dernier match s’est bien passé, mais c’est difficile de voir la saison sur un bon œil. C’est pénible de manquer les séries deux ans de suite. On fait beaucoup de sacrifices comme athlète et c’est encore plus éprouvant quand ça finit comme ça », a relevé Giguère.
Mais, tout comme Lewis et d’autres vétérans, Giguère souhaite rester avec les Alouettes alors qu’il écoulerait la saison finale de son contrat.
« On veut faire partie de la solution, on a investi beaucoup, on croit en l’équipe. Ça fait deux ans que notre fiche ne le reflète pas, mais on a tous les éléments pour être bons et gagner plusieurs matchs. On l’a vu quelques fois durant la saison. Il faut trouver la manière de rallier tout le monde pour démontrer de la constance », a-t-il confié.
Pour vous donner une idée de son implication, Giguère avait encore un pamplemousse à la place du genou droit, mais il parlait déjà de son départ imminent pour rejoindre le programme national canadien de bobsleigh et son calendrier de la Coupe du monde qui approche à grands pas.
Pour ou contre l'ajout d'un quart expérimenté?
Lewis et Giguère ont donc vu neiger durant leur carrière dans la LCF. On ne peut pas en dire autant des quarts Vernon Adams fils et Rakeem Cato qui essaient encore de s’habituer aux exigences du circuit canadien.
Adams fils a conclu la saison 2016 sur une note d’espoir. Celui qui se démarque plus en situations de match qu’à l’entraînement sait ce qu’il vise pour le calendrier 2017.
« J’espère que je serai le partant. Je devrai avoir plus de contrôle et de calme dans la pochette pour réussir les passes déterminantes comme les meilleurs quarts de la LCF », a-t-il décrit.
Il n’est pas encore arrivé à ce point, mais Adams fils a tout de même impressionné certains de ses coéquipiers par ses capacités.
« Je pense qu’il a plus que deux yeux. C’est arrivé plus d’une fois qu’il s’est penché et qu’il a esquivé un joueur à sa poursuite même s’il ne regardait pas dans cette direction. On l’a aussi vu lober le ballon vers Sam (Giguère). J’étais sur les lignes de côté et le poil m’a relevé sur les bras. Je me suis dit : ‘Mais qu’est-ce qu’il fait là’ et c’est devenu une passe complétée », a raconté Luc Brodeur-Jourdain qui perçoit un potentiel de développement intéressant en lui.
Adams fils a bien souri en entendant le compliment de Brodeur-Jourdain. En ce qui concerne les croûtes qui lui reste à manger, il serait ouvert à l’idée de miser sur les conseils d’un vétéran quart-arrière.
« Je crois que ce serait bien si on se bat tous pour le poste de partant. Il pourrait venir en aide si je connais un mauvais match et je continuerais d’apprendre de lui », a-t-il précisé.
Quant à Cato, il a partagé une vision un peu différente.
« Non, c’est le temps de jouer maintenant. On est deux professionnels qui veulent avoir du succès. On se comprend et on travaille bien ensemble », a déterminé le numéro 12 qui s’envolera en Floride pour éviter le froid du Québec.
Nul doute, Cato a perdu un peu de terrain à Adams fils, mais il est reconnu pour sa résilience.
« J’ai traversé des hauts et des bas, mais je garde la tête haute. Je trouve que j’ai fait plusieurs bonnes choses et j’ai beaucoup appris. J’ai surmonté de l’adversité et on a grandi comme équipe. Je serai prêt à me battre pour ce poste de partant », a jugé Cato qui tentera d’ajouter quelques livres à sa charpente au cours des prochains mois.