Jacob Ruby et Dominic Picard veulent bien s'intégrer aux Alouettes
Alouettes mercredi, 1 juin 2016. 07:00 mercredi, 11 déc. 2024. 14:27SHERBROOKE – Si vous êtes un amateur de football et que vous avez ressenti un petit frisson de peur en apercevant Jacob Ruby, ce mastodonte de la ligne offensive des Alouettes de Montréal, n’ayez pas honte, c’est tout à fait normal.
En fait, même si ce n’est pas volontaire, Ruby produit un tel impact qu’il fait souvent pleurer les jeunes enfants!
« J’ai une petite cousine d’environ trois ans et elle vient juste de commencer à arrêter de pleurer quand je m’approche d’elle. Au moins, on a fait des progrès là-dessus », a raconté Ruby avec un sourire de soulagement.
Bien sûr, le port de son casque l’aide à entretenir cette apparence intimidante, mais il dégage plutôt beaucoup de gentillesse quand il le retire.
« C’est vrai que je peux avoir l’air épeurant au premier regard et quelques personnes peuvent penser ainsi quand je me démène sur le terrain, mais quand tu me connais, je suis le contraire de cette image », a confié Ruby en marge du camp d’entraînement des Alouettes.
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En fouillant un peu sur le web, on peut retrouver de vieilles photos du colosse de London (Ontario) sur lesquelles il affiche les apparences d’un gentil géant. Le contraste est si frappant que Ruby, lui-même, craint de revenir dans le passé.
« J’ai peur de revenir à ce look, je ne crois pas que je pourrai le faire un jour », a-t-il avoué avec le sourire, mais sur un fond de vérité.
Peu importe son allure, les dirigeants des Alouettes espèrent que ce choix de première ronde en 2015 fera peur aux défenses adverses sur le terrain. Jusqu’à maintenant, Jim Popp et son personnel d’entraîneurs ont l’intention de lui confier la relève de Josh Bourke, qui a choisi de s’associer aux Argonauts de Toronto.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Ruby aura de grands souliers à chausser, mais il se sent prêt pour la mission notamment grâce à son parcours bien rempli à l’Université Richmond. De plus, en 2015, à son année recrue avec les Alouettes, le joueur de six pieds sept pouces et 315 livres s’est bien débrouillé à son seul départ, lors du dernier match de la campagne.
Par contre, étant donné l’ampleur de la tâche à combler, les entraîneurs du camp montréalais vont procéder à quelques expériences au camp d’entraînement. C’est donc dire que Ruby devra prouver que ce n’est pas nécessaire de modifier le plan initial.
« Je veux prouver ma valeur, je veux gagner ce poste sans assumer qu’il m’appartient. En même temps, je comprends qu’il me revient à condition que je ne le perde pas. Je dois garder ces deux perspectives en tête. Mais, avant tout, je veux me battre chaque jour et montrer à mes partenaires que je serai un bon complice avec eux et que je suis à la hauteur du défi », a ciblé Ruby qui a étudié en communications.
Dès la deuxième journée de camp, les entraîneurs ont muté Ruby au poste de garde à droite pour le remplacer par Philip Blake afin de comparer le rendement de chacun.
« On ne sait jamais ce qui peut survenir au football et la polyvalence demeure un atout majeur pour un joueur de ligne offensive. Philip a déjà joué à gauche et c’est utile de pouvoir se débrouiller à plus d’un poste », a répondu Ruby qui ne semblait pas affecté par la stratégie.
Question d’être fin prêt pour la marche à franchir en 2016, Ruby ne s’est pas trop éloigné du football durant la saison morte. Il s’est impliqué dans l’organisation de deux camps de football dont un réservé uniquement aux joueurs de lignes offensive et défensive.
« Chaque fois que tu peux toucher au football dans la saison morte, c’est utile. Tu ne veux pas te terrer dans une salle de musculation pendant six mois et ça fait du bien d’aider des jeunes », a raconté celui qui a grandi en tant que partisan des Maple Leafs de Toronto.
Picard prêt à protéger ses nouveaux coéquipiers
En raison de l’importante blessure subie par Luc Brodeur-Jourdain – qui ne ménage pas les efforts sur les lignes de côté au campus de Bishop’s –, un autre nouveau membre s’ajoutera à la ligne offensive partante des Alouettes pour le début de la saison.
À moins d’une surprise, Dominic Picard héritera de ce rôle et il essaiera de faire sa place sur cette unité à l’image de Ruby. S’ils partagent ce point en commun, Picard peut toutefois se fier à un solide bagage amassé pendant neuf saisons complètes avec les Blue Bombers, les Argonauts et les Roughriders.
D’ailleurs, il ne croit pas que l’adaptation au système des Alouettes sera laborieuse.
« Avec mon expérience, je comprends assez rapidement et j’ai déjà travaillé avec Kris Sweet (l’entraîneur de la ligne offensive). C’est certain qu’il y a des nuances et de l’adaptation, mais c’est pourquoi je vais me plonger dans le cahier de jeux », a interprété le centre de 33 ans.
Où Picard aura besoin d’un peu plus de temps, c’est pour développer des liens étroits avec ses compagnons du front offensif. Comme l’habitude le veut, ce groupe est tissé serré et Picard réalise également que sa réputation ne va pas accélérer le processus.
« Les gars sont accueillants jusqu’à présent. En même temps, la ligne offensive est très soudée donc ça prend du temps pour s’intégrer, mais c’est à moi de faire ma place et d'apprendre à connaître les gars. J’ai une réputation, mais quand tu es sur mon équipe, je vais te protéger peu importe ce qui arrive », a confié Picard en soulevant, de son propre chef, cette dimension.
Reconnu pour jouer à la limite de la légalité, Picard s’est dit ravi de se retrouver maintenant de l’autre côté de la clôture, ce qui lui permet de côtoyer des athlètes avec lesquels il s’est souvent « frotté » par le passé.
« Je suis content de me retrouver avec des gars comme (Alan-Michael) Cash et (Gabriel) Knapton et de pouvoir travailler avec eux », a fait savoir l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval.
Tout comme Ruby, Picard affectionne l’enseignement du football. Depuis plusieurs années, il investit une grande partie de son temps dans cette avenue.
« C’est une passion. Je me suis impliqué beaucoup avec le Campus Notre-Dame-de-Foy et le Séminaire St-François. C’est ce que je voudrais faire après ma carrière et j’aime redonner à la communauté », a-t-il décrit.
Picard se verrait autant travailler dans le football amateur que professionnel, se disant prêt à modifier son approche.
« La mission est de gagner, mais le football scolaire se consacre plus au développement humain comparativement aux résultats chez les pros », a conclu Picard qui s’en souhaite de convaincants avec ses nouveaux coéquipiers.