L'édition 2017 des Alouettes restera gravée à tout jamais comme la pire édition de l'histoire de l'équipe. C'est malheureusement la triste réalité à laquelle cette édition devra faire face à partir de maintenant. Il n'y a plus rien à dire là-dessus et il est temps pour ceux qui resteront en 2017, non pas d'oublier, mais de passer à autre chose tout en ayant appris des erreurs qui ont causé ce désastre.

C'est exactement l'approche que j'ai décidé d'avoir dans ma chronique d'aujourd'hui en vous partageant non pas mes états d'âme sur la saison 2017, mais plutôt les choses qui devraient pour moi être les priorités des Alouettes durant la saison morte. Les gestes qui feront d'eux une équipe compétitive en 2018 et qui leur permettront de participer aux éliminatoires. Les gestes qui vont nous redonner, à moi et à plusieurs autres j'en suis convaincu, le droit d'être optimiste pour la saison 2018.

Un entraîneur

La première chose que je veux voir atterrir à Montréal est un entraîneur-chef qui sera capable de challenger le directeur général Kavis Reed. Quand je parle de challenger, je le dis de façon positive. Fini les petites guéguerres. On doit tous ramer dans la même direction si on veut gagner. Cela implique que le candidat soit assez à l'aise et surtout respecté par Kavis Reed pour avoir le droit de dire si ça ne va pas comme il veut et vice versa. Je ne peux m'empêcher de penser à des gars comme Don Matthews et Marc Trestman qui ont été les deux seuls à pouvoir challenger Jim Popp lorsqu'ils étaient en poste. C'est drôle, ils sont les deux seuls à avoir gagné des Coupes Grey avec lui. Jim les avait non seulement choisis, mais il les respectait au plus haut point. Ai-je besoin de vous dire que cela a fait la différence dans les discussions plus complexes et intenses des moments plus troubles d'une saison de football.

Un quart-arrière

Personne ne peut gagner sans avoir un quart-arrière de premier plan. Cela doit être la mission numéro un quand vient le temps de parler du talent et du leadership sur le terrain. J'aime Mattew Shiltz et il fait partie de la solution à moyen ou long terme. Darian Durant doit partir et ce n'est pas une question. Il nous faut donc faire l'acquisition d'un bon et plus jeune vétéran. Zach Collaros est pour moi celui qui risque de nous apporter de très bons moments à Montréal s’il devient disponible. À 29 ans, il a connu une saison difficile, mais plusieurs facteurs peuvent expliquer ce qui s'est passé à Hamilton. Un peu comme plusieurs facteurs autres que le talent ont contribué aux déboires d'Anthony Calvillo lors de son passage là-bas avant son arrivée à Montréal. Soyons clairs: je ne compare pas Collaros à Calvillo. Je dis simplement qu'il m'apparait être de loin le meilleur quart qui risque d'être disponible cet hiver. Il est pour moi un quart de premier plan et il doit être considéré très sérieusement.

Des receveurs de qualité

Les Alouettes ont besoin de se rajeunir et de s'améliorer à plusieurs endroits, mais particulièrement à la position de receveur, qui a été de loin la plus décevante. Il est très facile d'admettre que les Alouettes avaient le pire groupe de receveurs de la ligue en 2017. Il est d'ailleurs pour moi le pire que je n'ai jamais vu. De revenir avec la même recette et espérer des résultats différents serait stupide. Le groupe doit absolument être, en grande majorité, composé de visages différents en 2018.

Plus de talent canadien

Il n'a jamais été plus évident que cette année que les Alouettes avaient un gros manque de talent canadien. Quand tu es obligé de faire jouer Luc Brodeur-Jourdain sur une patte parce que tu n’as personne pour prendre sa place. Quand tu es obligé de continuer à donner des départs à un gars comme Tevaughn Campbell comme demi de coin. Quand tu dois jouer avec un maraudeur recrue toute la saison à cause d'une seule blessure à Chris Ackie. Quand tes receveurs canadiens sont invisibles semaine après semaine. Quand ton premier choix au repêchage n'est même pas assez bon pour être en uniforme dès le premier match de la saison. Voilà toutes de bonnes indications que tu as des problèmes majeurs de talent canadien.

Il existe une réalité dans la Ligue canadienne: la plupart du temps, l'équipe avec les meilleurs joueurs canadiens est l'équipe qui a le plus de succès. Le repêchage 2018 sera crucial dans cet aspect. Les Alouettes ont le premier choix et ils n'ont pas le droit de se tromper.

Une cure de rajeunissement

Les Alouettes étaient de loin l'équipe la plus vieille de la ligue avec 21 joueurs de plus de 30 ans. Cela doit changer en 2018. Je sais que dire au revoir à des joueurs qui ont investi beaucoup dans l'organisation n'est jamais facile, mais c'est malheureusement un des rôles ingrats du directeur général. Il est impératif que toutes les performances des joueurs qui ont 30 ans ou plus soient évaluées très sévèrement autant pour leurs rendements sur le terrain que pour le terrible leadership qu'ils ont démontré pendant la séquence de 11 défaites par une marge moyenne de 25 points par match. Si les Alouettes sont sérieux dans leur PLAN ainsi que dans leur intention de changer la culture dans un vestiaire qui semblait très à l'aise avec la médiocrité en 2017, les  leaders de ce groupe ne seront pas de retour en 2018.

Un vrai chasseur de quart-arrière

John Bowman a été un excellent allié défensif et il a tout mon respect, car il a été un grand joueur. La réalité, par contre, est qu'il était vieillissant cette année et qu'il ne sera pas de retour en 2018, si les Alouettes ont vraiment l'intention de se rajeunir.

Les Alouettes ont donc besoin d'un vrai chasseur de quart-arrière. Je pense à des gars comme Charleston Hughes dans ses meilleures années. Je pense à des gars comme Victor Butler et Willie Jefferson cette année. La mission numéro un en défensive en 2018 se doit d'être capable d'appliquer de la pression constante sans avoir à  "blitzer". Cela commence par un joueur vedette à cette position, un vrai "game changer".

En résumé, le mandat de Kavis Reed reste entier pour moi. Je comprends qu'on nous dit que certaines choses à l'extérieur du terrain se sont améliorées en 2017. La réalité est que les partisans ne sont intéressés que par les résultats sur le terrain. Force est d'admettre que vu de l'extérieur, cette étape du "PLAN" semble encore à accomplir en entier.