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J'ai perdu le compte du nombre de quarts-arrières qui sont passés à Montréal depuis la retraite d'Anthony Calvillo. 13? 14? On s'y perd tellement il y en a eu.

Les Alouettes de Montréal avaient besoin d'un quart et il fallait faire ce qu'il fallait pour en obtenir un. Le futur est maintenant. On ne sait pas ce que donneront les choix de première ronde en 2020 et en 2021 que le directeur général Kavis Reed a cédé pour faire l'acquisition de Johnny Manziel dimanche. Bien des choses peuvent changer d'ici là.

Mais il fallait changer les choses en procédant à un échange. Il faut que ça brasse. Les Alouettes devaient rouler les dés.

Ça fait des années qu'on critique l'inertie des Alouettes, qui sont incapables de dénicher un quart-arrière digne de ce nom. Et maintenant qu'ils font quelque chose, on leur saute dessus parce qu'ils prennent une décision risquée...

On a fait cet échange pour le potentiel de Manziel. On ne se base pas sur ses performances, puisqu'il n'a toujours pas joué de match de saison régulière dans la LCF.

Je crois que les Alouettes font ce qu'ils devaient faire, mais c'est certain que c'est un gros pari.

Il ne nous reste qu'à souhaiter que Manziel joue bien. C'est également un couteau à deux tranchants : le mieux il va jouer, le mieux ce sera pour les Alouettes, mais plus il a de chances de retourner éventuellement dans la NFL.

Il y avait deux positions qui posaient problème chez les Alouettes : le quart-arrière et la ligne à l'attaque. On a tenté de régler ces deux problèmes avec une grosse et audacieuse transaction.

Il ne faut pas oublier que les Alouettes sont à une seule victoire du deuxième rang dans l'Est. Il fallait agir maintenant.

Manziel payant rapidement?

À mon avis, on doit lui confier les rênes de l'équipe immédiatement. Évidemment, pas dès jeudi puisqu'il faut lui laisser le temps, ce n'est quand même pas le messie. Les attentes seront tellement élevées qu'il faudra s'assurer qu'il soit prêt avant de lui donner le ballon. On devra attendre la semaine prochaine, mais il devra absolument être partant.

Ça signifie qu'il pourrait effectuer ses débuts face aux Tiger-Cats de Hamilton. Non seulement pourra-t-il aider l'attaque des Alouettes, mais aussi sa défense en la mettant au parfum du système offensif des Ticats. Il pourrait rapporter des dividendes rapidement.

Cette transaction ne me surprend pas dans la mesure où je ne suis pas surpris de voir les Alouettes mettre la main sur Manziel. Par contre, je suis surpris de voir les Tiger-Cats échanger un quart-arrière de concession à un rival de section.

Peut-être n'est-il pas un quart de concession présentement, mais il a le potentiel de le devenir.

Un Doug Flutie avec un bémol

« Manziel est un point d'interrogation »

On fait un parallèle entre Manziel et Doug Flutie, qui a été mon coéquipier. Il a peut-être même un bras plus puissant que Flutie.

Par contre, Flutie avait un comportement hors terrain irréprochable. Il avait un amour incroyable pour le football, c'était important pour lui. Jamais il n’aurait fait la fête plutôt que d'étudier des séquences vidéo ou de s'entraîner, et ça paraissait dans sa préparation.

Il est là le bémol pour Manziel. Le potentiel est là. Est-ce que l'attitude et la maturité le seront?

Ses problèmes vraiment derrière lui?

Selon ce qu'a appris mon collègue Didier Orméjuste, Manziel arrivait en retard à des réunions et faisait un peu trop la fête depuis son arrivée avec les Tiger-Cats. On pensait que ces problèmes étaient réglés, mais ça ne semble pas être le cas.

C'est quelque chose qui m'inquiète puisque c'est toujours ça qui a ralenti Manziel dans sa carrière. Sans vouloir insulter les gens de Hamilton, il est beaucoup plus facile d'avoir du plaisir à Montréal qu'à Hamilton.

On va lui laisser la chance de débarquer à Montréal, mais c'est certain que ça mettra sa maturité à l'épreuve.

*D'après une intervention de Pierre Vercheval à Sports 30.

Une première journée chargée à Montréal