Les Alouettes n'avaient pas le choix et Jim Popp devait être le premier à le réaliser. En fait, l'homme fier et confiant qu'il a toujours été a dû être jeté complètement par terre quand il a commencé à réaliser que, non seulement son plan 2016 ne fonctionnait pas, mais que c'était aussi un échec sur toute la ligne qui forçait l'organisation à le relever de ses tâches d'entraîneur et à le retourner en Caroline jusqu'à la fin de la saison. 

Je suis convaincu que même s’il n'était pas présent à la conférence de presse annonçant son départ lundi, il était 100% d'accord que c'était la meilleure décision pour les deux partis.

Sur une note plus personnelle maintenant, j'espère sincèrement que les dernières années de son règne ne seront pas celles pour lesquelles Popp sera jugé.

J'ai eu la chance de rencontrer Popp en 1997. Il était alors âgé de 32 ans et moi de 25 ans. C'était les années où les Alouettes étaient comme une vraie famille.

Une des raisons majeures était évidemment que la plupart des joueurs vivaient ici avec leur famille, mais surtout que Jim faisait de même avec la sienne. 

Durant ces huit années, nos enfants jouaient tous ensemble durant les pique-niques de famille, que ce soit ceux d'Anthony Calvillo, de Baron Miles, d'Andre Bolduc ou d'Ed Philion, et évidemment ceux de Jim et Kim, qui avaient tous environ le même âge.

Pas besoin de vous dire que la relation avec Jim et les joueurs était pas mal différente à cause de ces trois raisons majeurs qui étaient la différence d'âge, nos femmes (qui se voyaient régulièrement) et surtout les enfants, qui ont toujours le tour de rassembler.

Dans ces années-là, on était vraiment comme une grosse famille.

Sur le plan professionnel maintenant, je dirais de Jim qu'il était dans ces années-là un jeune directeur général dynamique et impliqué qui ne comptait pas ses heures et qui était motivé par le désir profond de faire son nom et devenir le meilleur directeur général de la ligue.

Ce qu'il est d'ailleurs devenu, force est d'admettre, pendant plusieurs années.

En effet, j'ai eu la chance de gagner 98 matchs de saison régulière sur une possibilité de 144, gagner cinq championnats, participer à trois matchs de la Coupe Grey et en gagner une en 2002 qui m'a donné la chance de vivre une parade sur la rue Sainte-Catherine que je n'oublierai jamais.

Tout ça parce que pendant huit ans, j'ai eu la chance de jouer pour une organisation gagnante qui avait un jeune directeur général impliqué à 100 %. Il avait une recette gagnante et le don d'assembler des équipes difficiles à battre .

C'est pour cette raison aujourd'hui que c'est pour moi le moment des remerciements, des félicitations et non des critiques. J'espère que Jim sera jugé pour l'ensemble de son oeuvre et sera un jour admis au Temple de la renommée de la LCF en tant que bâtisseur. Je crois sincèrement qu'il le mérite amplement.

La fin de son règne a été difficile, ça, il n'y a aucun doute, mais l'ensemble de son oeuvre est vraiment des plus impressionnantes.

Je souhaite maintenant aux Alouettes de se trouver un nouveau Jim Popp. C'est-à-dire un jeune dynamique, impliqué et bourré de talent qui viendra s'installer ici à Montréal 12 mois par année avec sa famille.

Je leur souhaite aussi de le trouver rapidement afin de ne pas perdre en Jacques Chapdelaine ce qui me semble être un entraineur aimé et respecté de ses joueurs en Jaques Chapdelaine...

Il est temps de revenir à la belle famille, mais surtout à l'équipe gagnante que les Alouettes ont été pendant tant d'années.