MONTRÉAL – Les partisans des Alouettes devront continuer d’exercer leur patience. Pour un troisième match d’affilée, l’attaque du clan montréalais a été très timide si bien que les Lions de la Colombie-Britannique ont pu filer vers un triomphe de 23 à 16.

C’est donc dire que les Oiseaux se retrouvent avec une fiche perdante de 1-2, en début de calendrier pour une cinquième saison de suite.

Les Alouettes ont été dans le coup lors de leurs défaites, mais l’unité offensive ne répond définitivement pas aux attentes avec trois productions sous le plateau des 20 points (17, 19 et 16).

« Comme j’ai dit aux joueurs : tant que notre exécution ne sera pas meilleure, on ne réglera pas ça par miracle », a expliqué Jacques Chapdelaine. 

« C’est un processus qui doit survenir. Je serais préoccupé si je ne voyais pas de progression (en attaque). Ce qui est vraiment positif, c’est que l’effort des gars est au rendez-vous. Le hic, c’est qu’ils ne jouent pas toujours de manière intelligente », a ajouté l’entraîneur en faisant référence aux punitions et aux erreurs.

Travis Lulay a été l’auteur du touché victorieux sur une petite marche de deux verges avec 3:00 minutes au cadran.

Les Alouettes ont obtenu une dernière chance, mais Darian Durant a été intercepté par Anthony Gaitor au milieu du terrain et les espoirs des spectateurs au stade Percival-Molson sont disparus.

« Je tentais seulement de compléter un jeu, c’était le troisième essai et je ne voulais pas encaisser un sac. J’ai essayé de donner une chance à notre receveur », a plaidé le quart-arrière après le revers.

« Toutes les choses qui pourraient mal tourner pour nous semblent se produire, mais c’est une longue saison et on se bat pour progresser jour après jour », a réagi Durant. 

Le résultat est crève-cœur pour la défense montréalaise, qui a permis à ses coéquipiers d’y croire jusqu’à la fin en dépit d'une tertiaire décimée par les blessures.

« Ça brise le cœur, on vient de laisser filer une autre victoire. La défense s’est démenée sur le terrain. Ils ont encore concédé moins de 30 points tandis qu’on en a une fois de plus marqué moins de 20 », a déploré le porteur de ballon Tyrell Sutton.

« C’est frustrant, on n’a pas été en mesure d’être à la hauteur pendant quatre quarts. On affrontait une bonne équipe, on ne peut pas tenir le coup durant seulement 48 minutes. On aurait dû accomplir un meilleur travail sur les deuxièmes essais. De plus, on a commis des punitions qui ont fait mal, on doit être responsables de nos actions », a commenté Ryan Phillips qui aurait adoré vaincre son ancienne formation.

Le scénario s’est répété du côté des punitions. À des moments cruciaux, elles ont coulé les Montréalais qui ont essuyé plusieurs huées en fin de partie.

Les Als étaient parvenus à créer l’égalité, 16-16, avec 7 :25 à écouler au match, à la suite d’une longue poussée offensive de 85 verges. Tyrell Sutton a complété le tout avec le majeur. Par contre, on retiendra surtout qu’une punition aux Lions a sauvé la mise. Celle-ci a annulé une interception de Tony Burnett - aux dépens de Durant - qui était devenue un touché.

Le receveur Tiquan Underwood a également joué un rôle important dans cette réussite en captant une passe sur 34 verges ce qui a redonné vie à l’offense montréalaise.

Parmi les explications derrière la performance décevante de l’attaque, Chapdelaine a ciblé le travail défensif des Lions qui a su limiter l’implication de Sutton. Celui-ci a été contraint à 54 verges sur neuf portées et il aurait certainement voulu tenter sa chance plus souvent malgré la stratégie adoptée par Vancouver.

« En attaque, oui, ce fut une journée très frustrante. Leur front défensif était bien préparé pour contrer les courses. Les Lions voulaient nous forcer à lancer. C’était bien de créer l’égalité au quatrième quart, mais d’écoper d’une pénalité en fin de match après deux temps d’arrêt, c’est inacceptable », a maugréé Luc Brodeur-Jourdain.

Jeremiah Johnson a inscrit les deux autres touchés des visiteurs. Il a pénétré la zone des buts dès la première séquence offensive des siens ainsi qu’au dernier quart. Sur son deuxième majeur, Tyree Hollins, un demi défensif des Als, avait été puni sur une bombe des Lions qui ont donc pu s’avancer à la ligne d’une verge.

Quelques minutes plus tôt, lors du troisième quart, une autre punition a, cette fois, été très coûteuse pour Montréal. Kyries Hebert avait fait dévier une passe de Jonathon Jennings qui a atterri dans les mains de Hollins. Sauf que Hebert a été puni à la contestation vidéo et l’interception s’est envolée. Les Lions ont enchaîné avec un placement pour s’emparer des commandes 9 à 6.

Stefan Logan, le spécialiste des retours de botté des Alouettes, a quitté la rencontre tôt au deuxième quart. Il s’est blessé au premier quart quand il a encaissé un plaqué de Chandler Fenner. B.J. Cunningham a dû le remplacer la plupart du temps sans trop de succès.

Solomon Elimimian, la redoutable machine à plaqués des Lions, a été magistral. Partout sur le terrain, il a amassé 15 plaqués.

Outre la prestation défensive, on peut ajouter la soirée de Boris Bede parmi les éléments positifs. Il a été parfait sur trois tentatives de 29, 51 et 45 verges et il a augmenté sa séquence de placements réussis à huit.

Samuel Giguère n’était pas encore rétabli de sa blessure à une cuisse si bien que George Johnson a été envoyé dans la mêlée au lieu d’Alex Pierzchalski qui avait été ordinaire depuis le début de la saison.

Les Alouettes tenteront de se reprendre, vendredi prochain, alors que les dangereux Stampeders de Calgary seront en ville.

« On se retrouve dans la troisième semaine du calendrier, on va avoir plus d’informations sur toutes les équipes, on sera plus aguerris pour les plans de match », a conclu Chapdelaine qui n’est pas prêt de baisser les bras.

Le match s’est déroulé sous les yeux du nouveau commissaire, Randy Ambrosie, qui était de passage dans la métropole. 

Une fin de match qui résume l'allure de la rencontre