MONTRÉAL - Difficile de croire que le travail d’un géant de six pieds sept pouces et 320 livres n’avait pas été reconnu en sept saisons avec les Alouettes. En fait, c’est simplement que Jeff Perrett devait attendre son tour en raison d’une abondance de talent sur la ligne offensive.

À sa huitième campagne dans l’uniforme montréalais, le colosse albertain a été choisi le joueur de ligne offensive par excellence pour la toute première fois. S’il avait déployé son talent à solidifier l’attaque d’une autre équipe de la LCF, Perrett aurait certainement hérité de cet honneur plus tôt.

Mais le mastodonte à la barbe éparse devait attendre de grimper dans la hiérarchie qui était jadis dominée par Scott Flory. Ensuite, ce fut au tour de Josh Bourke de multiplier les honneurs tandis que Luc Brodeur-Jourdain a reçu cette récompense en 2013.

Sa patience a finalement été récompensée alors que la ligne offensive des Alouettes a concédé le deuxième plus bas total de sacs dans le circuit canadien.

« C’est un merveilleux sentiment, mais ça demeure une reconnaissance reliée à l’excellent travail de notre unité. Je présume que mes années à travailler très fort sont à l’origine de ce titre », a évoqué le bloqueur à droite de la ligne offensive 100 % canadienne des Alouettes.

Avec leur charpente effrayante et leur style intimidant, les joueurs de ligne à l’attaque ne sont pas reconnus pour étaler leurs sentiments, mais ils ne se gênent pas pour multiplier les compliments à l’endroit de Perrett. Jeff Perrett

« C’était le temps que ça survienne », a reconnu son partenaire du centre, Luc Brodeur-Jourdain.

« Il est là depuis très longtemps et il contribue beaucoup aux succès de l’organisation. Son comportement est impeccable dans tout ce qu’il fait. C’était difficile pour lui de se démarquer avec le niveau de talent que l’on retrouve sur cette unité depuis son arrivée. Je parle d’abord de Scott Flory qui a multiplié les titres et ensuite Josh Bourke. C’était probablement sa première vraie opportunité et c’est un honneur bourré de mérite surtout qu’il a travaillé très fort pour cela », a détaillé le Québécois.

Alors que la saison 2014 se dessinait comme un désastre, les Alouettes sont parvenus à retrouver le droit chemin et on ne peut pas nier que la ligne offensive a ouvert la voie à cette réussite.

Grâce à son aplomb, le quart-arrière Jonathan Crompton a pu développer sa confiance au contrôle de l’attaque et les entraîneurs ont pu recourir à un usage efficace des porteurs de ballon pour contrôler le temps de possession.

Si l’apport des cinq maillons de la ligne offensive ne saute pas aux yeux des regards moins avertis, l’entraîneur Tom Higgins se réjouissait du compliment accordé à Perrett.

« Il a été aussi bon que n’importe quel joueur de ligne offensive dans la LCF cette saison! Je suis content qu’il obtienne enfin la reconnaissance », a témoigné Higgins.

Jeff Perrett, Ryan Bomben, Luc Brodeur-Jourdain, Kristian Matte et Josh BourkeReconnus comme les trois piliers de ce front menaçant, Perrett, Bourke et Brodeur-Jourdain devaient s’acclimater à deux nouveaux partenaires réguliers en Kristian Matte et Ryan Bomben. Naturellement, cette adaptation a nécessité du temps, mais la muraille montréalaise s’est solidifiée sans tarder grâce à Perrett et ses acolytes.

« De la façon dont la ligne offensive a joué, le responsable Kris Sweet – l’entraîneur de cette unité - n’a pas obtenu assez de mérite. Dès qu’il a pu travailler avec eux, il était tout sourire car il a découvert à quel point ces athlètes étaient travaillants et talentueux. Ils doivent œuvrer ensemble pour connaître du succès et c’est ce qui est arrivé », a précisé Higgins.

Outre le sourire que l’on peut déceler sur son visage en relevant pratiquement le regard vers le ciel, Perrett laisse présager peu d’indices de sa satisfaction. Son entraîneur s’est donc assuré de cabaler pour son protégé afin qu’il soit élu le joueur de ligne offensive par excellence au pays.

« C’est un gentil géant et cette position implique souvent que personne ne te lance de fleurs. J’espère qu’il obtiendra ce qu’il mérite », a lancé Higgins à propos du trophée décerné au gala de la LCF le 27 novembre à Vancouver.