MONTRÉAL – « Du plaisir? Nah. Vous serez en mesure de le constater quand j’aurai du plaisir. Mais pas encore… »

Chad Johnson n’était pas vraiment d’humeur à serrer son interlocuteur dans ses bras ou à distribuer les « je t’aime » après son premier match dans la Ligue canadienne.

Jovial, blagueur et bien en verve depuis son arrivée au Québec, le populaire nouveau venu dans le nid des Alouettes affichait un air plus sérieux dans le vestiaire des locaux du Stade Percival-Molson, vendredi, après une défaite de 26-10 aux mains du Rouge et Noir d’Ottawa.

« Je me sentais bien. J’étais nerveux, j’avais des papillons dans le ventre. J’ai encore beaucoup de travail à faire, mais c’était quand même cool. C’était bien d’être de retour sur le terrain », a commenté l’ancien receveur étoile des Bengals de Cincinnati, qui venait de compléter son premier match depuis 2011.

Johnson a été plutôt discret à son baptême en sol canadien. Il a capté une passe de 13 verges sur le tout premier jeu offensif des Alouettes, mais n’a rien pu faire sur les trois autres dirigées en sa direction. L’une d’elles est arrivée à la hauteur de ses lacets et les deux autres, décochées avec trop de puissance, sont atterries hors de sa portée.

Victime d’une entorse à la cheville gauche qui l’avait empêché d’affronter les Tiger-Cats de Hamilton la semaine précédente, le célèbre numéro 85 a passé la deuxième demie sur les lignes de côté.

« On devra pratiquer et s’améliorer chaque jour. Je ne peux pas vraiment parler pour toute l’attaque, mais personnellement, je dois continuer de progresser pour devenir le meilleur Chad que je puisse être pour les Alouettes », a sobrement ajouté la recrue de 36 ans.

Un bon retour pour Lavoie

Patrick Lavoie affichait quant à lui son plus beau sourire dans le camp des gagnants. La recrue de l’année chez les Alouettes en 2012, laissé sans protection par la formation montréalaise et sélectionné par le Rouge et Noir au repêchage d’expansion, ne pouvait espérer un meilleur scénario pour son retour sur le terrain où a brillamment débuté sa carrière professionnelle.

« J’étais tellement excité pendant l’échauffement, j’avais hâte que le match commence. Je m’attendais à avoir le moton, mais non. Peut-être que ça sera le cas en saison régulière, mais là j’étais surtout excité de revoir les gars », a commenté le centre-arrière entre deux taquineries de ses anciens coéquipiers après la rencontre.

Le choc du départ encaissé, Lavoie dit se plaire dans son nouvel environnement. Les problèmes de dos qui l’ont forcé à rater une bonne partie de la saison 2013 sont derrière lui et c’est en pleine forme qu’il s’apprête à disputer sa troisième saison dans la LCF.

L’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval, qui avait été utilisé à toutes les sauces par Marc Trestman à son arrivée chez les professionnels, n’a capté que deux passes pour des gains de 17 verges lors du calendrier préparatoire.

« On s’en va dans un plan de match qui va être en constante progression et on peut s’attendre à ce que je devienne plus impliqué que dans les matchs hors-concours. Là-dessus, je fais confiance à "Coach Gibson" (Mike, le coordonnateur offensif) », entrevoit Lavoie.

L’heure des coupures

Les Alouettes ont maintenant jusqu’à 22 h samedi soir pour réduire leur formation en vue de l’ouverture de la saison régulière. Un botteur risque de se retrouver au nombre des victimes et s’il faut se fier aux commentaires de l’entraîneur en chef Tom Higgins, on peut se demander ce que l’avenir réserve à Delbert Alvarado.

Un natif du Honduras qui a grandi aux États-Unis, Alvarado a réussi ses deux placements (33, 27) dans la défaite contre Ottawa. Il a aussi maintenu une moyenne de 39 verges en cinq bottés de dégagement et de 57 verges sur ses bottés d’envoi.

Mais le botteur de 25 ans, utilisé dans la première moitié de la partie, n’a pas été parfait. Après la rencontre, Higgins n’avait pas oublié son botté d’envoi qui est illégalement sorti des limites du terrain au premier quart. Le Rouge et Noir a ensuite profité de sa position avantageuse pour aller marquer son deuxième touché du match.

« C’est le genre de chose qui vous rend fou », s’est plaint Higgins, prenant soin de noter qu’il avait préféré le travail des unités spéciales en deuxième demie.

Sean Whyte, qui a passé les trois dernières saisons à Montréal, a converti un placement de 19 verges et propulsé ses bottés de dégagement sur une distance moyenne de 40,75 verges.