MONTRÉAL – Danny Maciocia ne tenait pas tant à le faire, mais il a accepté de revenir la décevante défaite de son équipe, à domicile, contre le Rouge et Noir d’Ottawa. Le DG des Alouettes considère que son club n’a pas respecté son adversaire si bien qu’il en a payé le prix. 

Rappelons que les Alouettes menaient 18-3 à la demie avant de s’effondrer, en grande partie en raison de deux échappés, pour s’incliner 19-18 devant leurs partisans. 

« Comme tout le monde, je suis déçu, mais il faut l’évacuer du système à un moment donné », a réagi Maciocia d’entrée de jeu. 

C’est avec un soupçon d’insistance qu’on a eu le portrait plus juste de sa conclusion. 

Levels garantit la victoire contre Hamilton

« La réalité, c’est quand tu n’es pas prêt à compétitionner (sic) physiquement et mentalement, tu vas payer. Malheureusement, je pense qu’on n’a pas respecté l’adversaire et donc tu ne respectes pas ce jeu. Quand ça arrive, il y a des dommages collatéraux et on a payé pour ça. Maintenant, il s’agit de bien gérer le tout. Les bonnes équipes sont en mesure de le faire et de se concentrer sur le prochain défi », a précisé Maciocia qui comprend que certains partisans soient sceptiques pour les éliminatoires puisque l’équipe se complique sans cesse la vie.

Maciocia n’était pas frustré au point de sentir le besoin de s’adresser aux joueurs, mais il a discuté avec ceux qu’il a croisés. Le post mortem hebdomadaire a également servi à dénoncer le tout.

Maciocia ne peut pas toujours être en accord avec l’entraîneur-chef Khari Jones et ce n’est qu’une bonne chose. Sur ce sujet, les deux hommes ne partagent pas la même vision. 

« On a vu ce qui est arrivé, il y a eu deux échappés et ça explique vraiment le résultat. Ce n’est pas car on a sous-estimé notre adversaire. On a appris des choses dans ce match et j’espère que ça se verra durant les éliminatoires. Je parle autant de l’attaque que de la défense, j’aurais aimé que la défense puisse stopper leur élan. On a parlé aux joueurs du fait qu’ils doivent se faire confiance », a noté Jones avec une référence à la collision entre Patrick Levels et Greg Reid ce qui a empêché une interception qui aurait été déterminante. 

Levels reconnaît que le Rouge et Noir a su maximiser son élan venant du deuxième revirement aux dépens de Jeshrun Antwi. 

« Ils étaient motivés de conclure le match. Pas qu’on ne l’était pas, mais ces jeux donnent une poussée à l’autre équipe. Je dirais qu’on a joué un peu trop mollement ou sans être autant alertes mentalement. Tout le monde a une responsabilité dans leur longue séquence offensive », a jugé Levels. 

Les deux erreurs d’Antwi ont coûté la victoire et la fiche gagnante aux Alouettes, mais cette recrue s’est forgée une belle réputation cette saison si bien que ses coéquipiers ne l’ont pas trop blâmé. 

N’empêche qu’il semble déjà assuré que les entraîneurs vont intégrer Cameron Artis-Payne dans la formation pour le choc éliminatoire à Hamilton. 

Comme Maciocia et Edmonton en 2005 ?

La saison 2021 des Alouettes constitue un paradoxe avec celle de 2019. Cette année, les Alouettes ont trouvé de multiples moyens d’échapper des matchs tandis que c’était le contraire en 2019. 

En tant qu’entraîneur, Jones doit s’improviser équilibriste pour tempérer quelque peu les ardeurs de certains joueurs afin d’éviter des erreurs sans que ça ne diminue l’intensité du groupe. 

« Ce n’est pas évident. On connaît les enjeux à régler et si on avait pu les éviter, on aurait une fiche parfaite. J’ai dit aux joueurs qu’on a démontré qu’on peut jouer à un haut niveau, mais qu’il faut simplement le faire pendant un match complet. [...] Il a fallu du temps pour qu’on apprenne à bien jouer ensemble. On avait une nouvelle défense et d’autres changements. On s’attendait à un peu mieux, mais c’est correct. Je suis excité d’aller à Hamilton pour voir ce que notre équipe peut accomplir », a décrit Jones. 

Maciocia également prévoyait un dossier plus reluisant. Il considère que toutefois que la patience est de mise avant de diagnostiquer le tout. 

« On est dans la semaine des éliminatoires. Quand ce sera le bilan, on pourra en parler en détails. J’aimerais garder toutes nos énergies, je veux que ce soit positif autour de l’équipe. Si on gagne nos trois prochains matchs, je ne pense pas qu’on parlera de notre fiche de 7-7 et ma perception sera très différente », a convenu le directeur général.

Cela dit, ce classement impose aux Alouettes un parcours sur les terrains adverses. Maciocia avait encore la réponse idéale.  

« Je ne veux pas que ça passe pour un commentaire arrogant, mais je connais quelqu’un qui a réussi à gagner dans ces conditions en 2005 (avec les Eskimos d’Edmonton). Si je suis capable de le faire, je suis convaincu que notre équipe peut aussi y parvenir », a conclu Maciocia en rappelant que les Blue Bombers de Winnipeg ont également accompli ce tour de force en 2019. 

En 2005, Maciocia et les Eskimos avaient vaincu les Alouettes, 38-35, en prolongation, au match ultime.