C'est passé bien près...
Football vendredi, 19 janv. 2007. 01:10 dimanche, 15 déc. 2024. 15:41
Tout est possible dans la NFL. Nous étions négligés contre les Bears de Chicago dimanche dernier, mais un jeu, une seconde, quelques centimètres auraient pu tout changer. Nous nous sommes bien battus, mais notre saison est terminée.
Comme j'ai écouté le match avec ma famille dans mon salon plutôt que de l'avoir vécu en uniforme sur les lignes de côté, on dirait que je ne me sentais pas aussi dévasté par notre défaite. Comprenez-moi bien. Je supportais mon équipe, je tenais à tout prix à ce qu'on l'emporte et je suis déçu, mais quand on ne joue pas, ce n'est pas pareil. On n'est pas aussi investi et ce n'est pas aussi tough.
Je peux quand même facilement me mettre dans la peau de mes coéquipiers. Quand tu travailles d'arrache-pied pendant des semaines pour atteindre un but et que tu échoues, c'est démoralisant. Chaque année, le lundi suivant le dernier match de la saison est un peu bizarre. Tout le monde se revoit au stade pour vider son casier. Tu n'as pas à t'entraîner. On se souhaite un bon hiver et on se dit à l'année prochaine. Ça fait drôle.
Si près
On s'est rendu à Chicago, dans le froid, et on est passé à un cheveu de revenir à la maison avec une victoire. On s'est fait dire toute l'année qu'on ne méritait pas de faire les éliminatoires, qu'on jouait dans une division faible, mais en bout de ligne, il aurait suffi d'un petit jeu en notre faveur en prolongation pour se retrouver à une victoire d'avoir une chance de se reprendre au Super Bowl.
Ça a été un match serré. Au football, et surtout dans les éliminatoires, tout est une question de pouces, chaque petit détail compte. Une fois que tu es qualifié pour les éliminatoires, tout peut arriver. Qui donnait une chance aux Steelers de remporter quatre matchs sur la route et de soulever le trophée Vince Lombardi l'an dernier? Mais quand tout se met à cliquer et que la chance se met de la partie C'est ce qui fait la beauté de ce sport.
Ça n'a pas été une rencontre où l'exécution a été parfaite et je crois que comme c'est souvent le cas, on peut dire que l'équipe qui a commis le moins d'erreur l'a emporté. Dans le fond, les Bears ont fait un gros jeu de plus que nous : le botté vainqueur de Robbie Gould. On menait par trois points au quatrième quart, mais ils ont été capables d'aller chercher deux gros placements, un pour créer l'égalité et un pour clouer notre cercueil en prolongation.
J'avais dit que si les Bears mettaient leurs espoirs dans le bras de Rex Grossman, ils pourraient être dans le trouble. Finalement, même s'il n'a pas été parfait, il s'en est plutôt bien sorti. Il a offert une solide performance parce qu'il a réussi à garder les choses simples. Ce qui lui a causé des problèmes cette saison, c'est qu'il forçait le ballon dans les couvertures serrées pour essayer de faire le gros jeu au lieu d'être patient et de se contenter du petit gain de trois ou quatre verges. Il s'est résigné à le faire contre nous et ça lui a rapporté.
L'un des jeux les plus importants du match est survenu sur la première poussée offensive des Bears. Sur la troisième passe qu'il a décochée, Rex Grossman a tenté de rejoindre Rashied Davis mais le ballon est passé à travers les mains du demi de coin Jordan Babineaux. Au lieu d'une interception, la passe a trouvé les mains de Davis pour un jeu de 37 verges. Quelques instants plus tard, Thomas Jones marquait le premier touché du match. La confiance de Grossman était fragile et un revirement de la sorte en tout début de match aurait pu en changer complètement l'allure.
Il faut quand même rendre à César ce qui lui appartient. Grossman a fait les gros jeux quand c'était le temps. Il a été précis sur le touché de Bernard Berrian et sa passe de 30 verges à Davis en prolongation a mis les Bears en position pour réussir le placement de la victoire. Il a été efficace et n'a pas mis son équipe dans le trouble. Je crois que c'était ça la clé, pour eux.
De notre côté, j'ai été un peu surpris qu'on ne coure pas davantage avec le ballon après avoir remporté le tirage au sort en prolongation. Shaun Alexander avait connu une bonne fin de match en réussissant régulièrement des courses de sept ou huit verges et a débuté l'engagement décisif avec une course de dix verges, mais on l'a ensuite appelé sur les lignes de côté et trois jeux plus tard il fallait dégager. Probablement que notre coach Mike Holmgren avait vu une faille qu'il a voulu exploiter chez les adversaires et sur les jeux aériens, on préfère envoyer Maurice Morris pour ses qualités de bloqueur.
Voir le soleil derrière le nuage
Même si c'est normal d'être déçu et qu'on a tendance à voir surtout les points négatifs en ce moment, on peut être fier de ce qu'on a accompli cette saison. C'est un peu le message que nous a livré notre entraîneur lors de notre dernière rencontre d'équipe.
Les attentes étaient très élevées envers nous au début de la saison. Ça n'a pas commencé comme on pensait, puis on a eu plusieurs blessés, mais on a été capable de se regrouper en fin de saison. Notre défensive était amochée comme ce n'est pas possible en fin de saison, mais étrangement je crois que nous avons mieux joué avec les remplaçants même si ceux-ci étaient moins talentueux. Il faut vraiment lever notre chapeau à nos entraîneurs et aux joueurs qui ont été appelés à prendre le relais. Je ne sais pas comment ils ont fait
Il faut aussi dire que nos gros joueurs en défensive, les Lofa Tatupu et Grant Wistrom, ont pris l'équipe sur leurs épaules et ont joué comme les leaders qu'ils sont. C'est ce qui fait le succès d'une équipe.
Ça a aussi été une année de transition pour notre ligne offensive. Le garde étoile Steve Hutchinson est parti au Minnesota et nous comptions sur des gars en fin de carrière comme Robbie Tobeck et Chris Gray.
Je ne pense pas que c'est une année gâchée. Ça n'a pas été un énorme succès, mais ce n'est pas non plus une année négative. C'est en tout cas moins pire que les Steelers!
Tout n'est pas sombre et c'est de bon augure pour l'avenir. On est une équipe jeune et le même noyau de joueurs revient l'an prochain. Il n'y a pas de gros noms qui menacent de quitter via le marché des joueurs autonomes.
Je serais surpris si je devais quitter
Pour ma part, mon contrat de quatre ans est terminé et je serai joueur autonome sans compensation le 28 février.
Même si c'est le scénario le plus probable, je ne dirais pas que mon retour à Seattle est une formalité. Je sais que les entraîneurs souhaitent mon retour, mais je ne connais pas les plans de la direction. Va-t-on préférer y aller avec une recrue qui coûtera le tiers du prix? C'est une business et il y a plusieurs scénarios à envisager.
Idéalement, j'aimerais vraiment être de retour à Seattle et honnêtement, à part pour une question de sous, je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas. Tout peut arriver, mais je serais surpris si on me laissait aller pour sauver 400 000$ quand le plafond salarial est de 120 M$. Je suis bien établi à Seattle. C'est ici que j'ai fondé ma famille, on adore y habiter et on a plusieurs amis. Mon plus vieux commencera la maternelle en septembre. Ça serait bien décevant de quitter tout ça.
Peu importe ce qui arrive, je suis assez confiant que je serai à quelque part dans la NFL. Ça ne m'inquiète pas, mais c'est une situation un peu nouvelle pour moi. Ça fait quand même un bon bout de temps que je n'ai pas de questions à me poser quand les vacances arrivent, et ça c'est pas mal le fun.
Après chacune de mes trois premières saisons dans la NFL, j'étais sans contrat mais je n'étais pas vraiment joueur autonome, puisque les Seahawks avaient les droits exclusifs sur moi. Je ne pouvais pas tâter le marché et je n'avais pas vraiment de pouvoir de négociation.
Avant ma troisième année, j'étais joueur autonome avec compensation et les Seahawks m'avaient offert un pacte de quatre ans. Ça m'avait fait énormément plaisir de voir qu'ils me donnaient un aussi beau vote de confiance.
Le plus gros stress que j'ai eu, c'est en 2002, lors du repêchage d'expansion qui précédait l'arrivée des Texans de Houston dans la NFL. Les Seahawks ne m'avaient pas protégé, mais quand les Texans ont sélectionné un de nos joueurs, l'équipe avait le droit de retirer un nom de sa liste de joueurs non-protégés et m'avait gardé. J'ai entendu dire par la suite que les Texans avaient l'intention de me prendre avec le choix suivant, mais ils ont finalement dû se rabattre sur un autre joueur à ma position. Je suis donc passé à un cheveu de devenir un Texan. J'étais vraiment content de la tournure des événements quand j'ai appris ça.
L'épaule de Hasselbeck
Les amateurs établiront probablement un lien entre la saison plutôt ordinaire qu'a connu Matt Hasselbeck et le fait qu'il devra probablement se faire opérer à l'épaule gauche (http://www.rds.ca/football/chroniques/221291.html), mais je peux vous dire que ce n'est pas vraiment quelque chose qui l'affectait.
Matt est embêté par ce problème depuis plus de deux ans. Jusqu'ici, ça ne nuisait pas à son jeu, mais chaque fois qu'il se fait plaquer et tombe sur son bras gauche, l'épaule sortait un peu, ce qui évidemment très douloureux. Au point où il en est, le prochain sac du quart qu'il encaissera pourrait être très dommageable. Ça fait longtemps qu'il en parle, mais là il est à peu près temps qu'il passe sous le bistouri.
S'il décide finalement de se faire opérer, il ratera les premiers mini-camps en mai et juin. C'est certain que ce n'est pas l'idéal pour lui et les entraîneurs, mais ce n'est pas la fin du monde non plus. Et c'est mieux qu'il le fasse là qu'il aggrave quelque chose durant la saison. Mais il n'y a pas de panique à Seattle. Ce n'est pas comme si le gars avait vraiment besoin des mini-camps pour apprendre le système et être prêt pour la saison.
Le départ d'un rigolo
Un coéquipier bien sympathique ne sera pas de retour avec nous la saison prochaine. Le joueur de ligne offensive Robbie Tobeck a annoncé sa retraite après 14 saisons dans la NFL. Son corps lui disait clairement qu'il était temps d'arrêter.
Robbie est vraiment un bon gars, un comique. C'était lui la voix la plus bruyante dans le vestiaire, le genre de gars qui va se faire un devoir de détendre l'atmosphère, qui va lancer la phrase qui va faire craquer tout le monde. C'est un vieux de la vieille, il a tout vu, tout entendu. Sa compagnie était vraiment appréciée de tous.
Il avait dit au début de la saison que celle-ci allait être sa dernière. Il a acheté une firme dans le domaine des assurances et avec son partenaire, il commencera sa nouvelle carrière en février. Ça fait des années qu'il fait ça dans la saison morte et là, comme on dit, il passe à une autre étape.
Comme je le dis, son corps avait mangé assez de coups, il en avait assez. Quand on joue pendant tant d'années sur la ligne offensive, le corps vieillit plus vite que la normale. Ce qui me réjouit pour lui, c'est qu'il part selon ses termes. Il est chanceux, ce ne sont pas tous les joueurs qui ont ce luxe.
On peut faire le lien avec Tiki Barber, le porteur de ballon des Giants de New York qui quitte la NFL alors qu'il a encore plusieurs bonnes années devant lui et qu'il est au sommet de son art. Sa décision a été critiquée par plusieurs observateurs, on l'a traité de lâcheur.
Je trouve ridicule de critiquer sa décision de se retirer. Le gars a donné dix bonnes saisons à son équipe, sa sécurité financière est assurée et il a un métier qui l'attend devant les caméras.
On dirait qu'il y en a qui ne savent pas trop ce qu'ils veulent. On critique quand des gars comme Barber se retirent au sommet de leur forme, mais on critique aussi quand des joueurs comme Emmit Smith étirent la sauce et refusent de quitter même s'ils n'ont plus de jus.
Si Barber continuait de jouer seulement pour l'argent, qu'il se contente de récupérer ses gros chèques même s'il n'a plus la passion pour son sport, il serait critiqué aussi. Personnellement, je trouve qu'il est honnête avec tout le monde et avec lui-même. Il est chanceux et je suis content pour lui.
Des choix difficiles
Même si mon équipe n'est plus dans le portrait, je continue à me prêter au jeu des prédictions pour les finales d'Association.
Dans l'Américaine, je vais y aller avec les bons vieux Patriots. Peyton Manning n'a pas été impressionnant depuis le début des éliminatoires et s'il y a bien une équipe contre qui il en arrache, ce sont les Pats. Pour ce qui est de la défensive des Colts, elle a été exceptionnelle dans les deux derniers matchs, mais elle a eu de la difficulté toute l'année. Laquelle verra-t-on? Je crois que le succès va leur monter à la tête et qu'ils vont se faire donner une petite leçon.
Dans la Nationale, je n'ai pas vraiment de préférence quant au sort qui attend les Bears. Si le match était disputé en Nouvelle-Orléans, je n'hésiterais même pas à prendre les Saints, mais l'avantage du terrain représente un gros facteur au football. Malgré ça, je favorise les Saints. Il y a une magie qui suit cette équipe cette saison et je crois que leur saison de rêve se poursuivra. La défensive des Bears en aura plein les bras contre l'attaque des Saints.
Je vous reparle dans deux semaines pour parler des forces en présence au Super Bowl XLI. D'ici là, bon football!
Propos recueillis par RDS.ca
Comme j'ai écouté le match avec ma famille dans mon salon plutôt que de l'avoir vécu en uniforme sur les lignes de côté, on dirait que je ne me sentais pas aussi dévasté par notre défaite. Comprenez-moi bien. Je supportais mon équipe, je tenais à tout prix à ce qu'on l'emporte et je suis déçu, mais quand on ne joue pas, ce n'est pas pareil. On n'est pas aussi investi et ce n'est pas aussi tough.
Je peux quand même facilement me mettre dans la peau de mes coéquipiers. Quand tu travailles d'arrache-pied pendant des semaines pour atteindre un but et que tu échoues, c'est démoralisant. Chaque année, le lundi suivant le dernier match de la saison est un peu bizarre. Tout le monde se revoit au stade pour vider son casier. Tu n'as pas à t'entraîner. On se souhaite un bon hiver et on se dit à l'année prochaine. Ça fait drôle.
Si près
On s'est rendu à Chicago, dans le froid, et on est passé à un cheveu de revenir à la maison avec une victoire. On s'est fait dire toute l'année qu'on ne méritait pas de faire les éliminatoires, qu'on jouait dans une division faible, mais en bout de ligne, il aurait suffi d'un petit jeu en notre faveur en prolongation pour se retrouver à une victoire d'avoir une chance de se reprendre au Super Bowl.
Ça a été un match serré. Au football, et surtout dans les éliminatoires, tout est une question de pouces, chaque petit détail compte. Une fois que tu es qualifié pour les éliminatoires, tout peut arriver. Qui donnait une chance aux Steelers de remporter quatre matchs sur la route et de soulever le trophée Vince Lombardi l'an dernier? Mais quand tout se met à cliquer et que la chance se met de la partie C'est ce qui fait la beauté de ce sport.
Ça n'a pas été une rencontre où l'exécution a été parfaite et je crois que comme c'est souvent le cas, on peut dire que l'équipe qui a commis le moins d'erreur l'a emporté. Dans le fond, les Bears ont fait un gros jeu de plus que nous : le botté vainqueur de Robbie Gould. On menait par trois points au quatrième quart, mais ils ont été capables d'aller chercher deux gros placements, un pour créer l'égalité et un pour clouer notre cercueil en prolongation.
J'avais dit que si les Bears mettaient leurs espoirs dans le bras de Rex Grossman, ils pourraient être dans le trouble. Finalement, même s'il n'a pas été parfait, il s'en est plutôt bien sorti. Il a offert une solide performance parce qu'il a réussi à garder les choses simples. Ce qui lui a causé des problèmes cette saison, c'est qu'il forçait le ballon dans les couvertures serrées pour essayer de faire le gros jeu au lieu d'être patient et de se contenter du petit gain de trois ou quatre verges. Il s'est résigné à le faire contre nous et ça lui a rapporté.
L'un des jeux les plus importants du match est survenu sur la première poussée offensive des Bears. Sur la troisième passe qu'il a décochée, Rex Grossman a tenté de rejoindre Rashied Davis mais le ballon est passé à travers les mains du demi de coin Jordan Babineaux. Au lieu d'une interception, la passe a trouvé les mains de Davis pour un jeu de 37 verges. Quelques instants plus tard, Thomas Jones marquait le premier touché du match. La confiance de Grossman était fragile et un revirement de la sorte en tout début de match aurait pu en changer complètement l'allure.
Il faut quand même rendre à César ce qui lui appartient. Grossman a fait les gros jeux quand c'était le temps. Il a été précis sur le touché de Bernard Berrian et sa passe de 30 verges à Davis en prolongation a mis les Bears en position pour réussir le placement de la victoire. Il a été efficace et n'a pas mis son équipe dans le trouble. Je crois que c'était ça la clé, pour eux.
De notre côté, j'ai été un peu surpris qu'on ne coure pas davantage avec le ballon après avoir remporté le tirage au sort en prolongation. Shaun Alexander avait connu une bonne fin de match en réussissant régulièrement des courses de sept ou huit verges et a débuté l'engagement décisif avec une course de dix verges, mais on l'a ensuite appelé sur les lignes de côté et trois jeux plus tard il fallait dégager. Probablement que notre coach Mike Holmgren avait vu une faille qu'il a voulu exploiter chez les adversaires et sur les jeux aériens, on préfère envoyer Maurice Morris pour ses qualités de bloqueur.
Voir le soleil derrière le nuage
Même si c'est normal d'être déçu et qu'on a tendance à voir surtout les points négatifs en ce moment, on peut être fier de ce qu'on a accompli cette saison. C'est un peu le message que nous a livré notre entraîneur lors de notre dernière rencontre d'équipe.
Les attentes étaient très élevées envers nous au début de la saison. Ça n'a pas commencé comme on pensait, puis on a eu plusieurs blessés, mais on a été capable de se regrouper en fin de saison. Notre défensive était amochée comme ce n'est pas possible en fin de saison, mais étrangement je crois que nous avons mieux joué avec les remplaçants même si ceux-ci étaient moins talentueux. Il faut vraiment lever notre chapeau à nos entraîneurs et aux joueurs qui ont été appelés à prendre le relais. Je ne sais pas comment ils ont fait
Il faut aussi dire que nos gros joueurs en défensive, les Lofa Tatupu et Grant Wistrom, ont pris l'équipe sur leurs épaules et ont joué comme les leaders qu'ils sont. C'est ce qui fait le succès d'une équipe.
Ça a aussi été une année de transition pour notre ligne offensive. Le garde étoile Steve Hutchinson est parti au Minnesota et nous comptions sur des gars en fin de carrière comme Robbie Tobeck et Chris Gray.
Je ne pense pas que c'est une année gâchée. Ça n'a pas été un énorme succès, mais ce n'est pas non plus une année négative. C'est en tout cas moins pire que les Steelers!
Tout n'est pas sombre et c'est de bon augure pour l'avenir. On est une équipe jeune et le même noyau de joueurs revient l'an prochain. Il n'y a pas de gros noms qui menacent de quitter via le marché des joueurs autonomes.
Je serais surpris si je devais quitter
Pour ma part, mon contrat de quatre ans est terminé et je serai joueur autonome sans compensation le 28 février.
Même si c'est le scénario le plus probable, je ne dirais pas que mon retour à Seattle est une formalité. Je sais que les entraîneurs souhaitent mon retour, mais je ne connais pas les plans de la direction. Va-t-on préférer y aller avec une recrue qui coûtera le tiers du prix? C'est une business et il y a plusieurs scénarios à envisager.
Idéalement, j'aimerais vraiment être de retour à Seattle et honnêtement, à part pour une question de sous, je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas. Tout peut arriver, mais je serais surpris si on me laissait aller pour sauver 400 000$ quand le plafond salarial est de 120 M$. Je suis bien établi à Seattle. C'est ici que j'ai fondé ma famille, on adore y habiter et on a plusieurs amis. Mon plus vieux commencera la maternelle en septembre. Ça serait bien décevant de quitter tout ça.
Peu importe ce qui arrive, je suis assez confiant que je serai à quelque part dans la NFL. Ça ne m'inquiète pas, mais c'est une situation un peu nouvelle pour moi. Ça fait quand même un bon bout de temps que je n'ai pas de questions à me poser quand les vacances arrivent, et ça c'est pas mal le fun.
Après chacune de mes trois premières saisons dans la NFL, j'étais sans contrat mais je n'étais pas vraiment joueur autonome, puisque les Seahawks avaient les droits exclusifs sur moi. Je ne pouvais pas tâter le marché et je n'avais pas vraiment de pouvoir de négociation.
Avant ma troisième année, j'étais joueur autonome avec compensation et les Seahawks m'avaient offert un pacte de quatre ans. Ça m'avait fait énormément plaisir de voir qu'ils me donnaient un aussi beau vote de confiance.
Le plus gros stress que j'ai eu, c'est en 2002, lors du repêchage d'expansion qui précédait l'arrivée des Texans de Houston dans la NFL. Les Seahawks ne m'avaient pas protégé, mais quand les Texans ont sélectionné un de nos joueurs, l'équipe avait le droit de retirer un nom de sa liste de joueurs non-protégés et m'avait gardé. J'ai entendu dire par la suite que les Texans avaient l'intention de me prendre avec le choix suivant, mais ils ont finalement dû se rabattre sur un autre joueur à ma position. Je suis donc passé à un cheveu de devenir un Texan. J'étais vraiment content de la tournure des événements quand j'ai appris ça.
L'épaule de Hasselbeck
Les amateurs établiront probablement un lien entre la saison plutôt ordinaire qu'a connu Matt Hasselbeck et le fait qu'il devra probablement se faire opérer à l'épaule gauche (http://www.rds.ca/football/chroniques/221291.html), mais je peux vous dire que ce n'est pas vraiment quelque chose qui l'affectait.
Matt est embêté par ce problème depuis plus de deux ans. Jusqu'ici, ça ne nuisait pas à son jeu, mais chaque fois qu'il se fait plaquer et tombe sur son bras gauche, l'épaule sortait un peu, ce qui évidemment très douloureux. Au point où il en est, le prochain sac du quart qu'il encaissera pourrait être très dommageable. Ça fait longtemps qu'il en parle, mais là il est à peu près temps qu'il passe sous le bistouri.
S'il décide finalement de se faire opérer, il ratera les premiers mini-camps en mai et juin. C'est certain que ce n'est pas l'idéal pour lui et les entraîneurs, mais ce n'est pas la fin du monde non plus. Et c'est mieux qu'il le fasse là qu'il aggrave quelque chose durant la saison. Mais il n'y a pas de panique à Seattle. Ce n'est pas comme si le gars avait vraiment besoin des mini-camps pour apprendre le système et être prêt pour la saison.
Le départ d'un rigolo
Un coéquipier bien sympathique ne sera pas de retour avec nous la saison prochaine. Le joueur de ligne offensive Robbie Tobeck a annoncé sa retraite après 14 saisons dans la NFL. Son corps lui disait clairement qu'il était temps d'arrêter.
Robbie est vraiment un bon gars, un comique. C'était lui la voix la plus bruyante dans le vestiaire, le genre de gars qui va se faire un devoir de détendre l'atmosphère, qui va lancer la phrase qui va faire craquer tout le monde. C'est un vieux de la vieille, il a tout vu, tout entendu. Sa compagnie était vraiment appréciée de tous.
Il avait dit au début de la saison que celle-ci allait être sa dernière. Il a acheté une firme dans le domaine des assurances et avec son partenaire, il commencera sa nouvelle carrière en février. Ça fait des années qu'il fait ça dans la saison morte et là, comme on dit, il passe à une autre étape.
Comme je le dis, son corps avait mangé assez de coups, il en avait assez. Quand on joue pendant tant d'années sur la ligne offensive, le corps vieillit plus vite que la normale. Ce qui me réjouit pour lui, c'est qu'il part selon ses termes. Il est chanceux, ce ne sont pas tous les joueurs qui ont ce luxe.
On peut faire le lien avec Tiki Barber, le porteur de ballon des Giants de New York qui quitte la NFL alors qu'il a encore plusieurs bonnes années devant lui et qu'il est au sommet de son art. Sa décision a été critiquée par plusieurs observateurs, on l'a traité de lâcheur.
Je trouve ridicule de critiquer sa décision de se retirer. Le gars a donné dix bonnes saisons à son équipe, sa sécurité financière est assurée et il a un métier qui l'attend devant les caméras.
On dirait qu'il y en a qui ne savent pas trop ce qu'ils veulent. On critique quand des gars comme Barber se retirent au sommet de leur forme, mais on critique aussi quand des joueurs comme Emmit Smith étirent la sauce et refusent de quitter même s'ils n'ont plus de jus.
Si Barber continuait de jouer seulement pour l'argent, qu'il se contente de récupérer ses gros chèques même s'il n'a plus la passion pour son sport, il serait critiqué aussi. Personnellement, je trouve qu'il est honnête avec tout le monde et avec lui-même. Il est chanceux et je suis content pour lui.
Des choix difficiles
Même si mon équipe n'est plus dans le portrait, je continue à me prêter au jeu des prédictions pour les finales d'Association.
Dans l'Américaine, je vais y aller avec les bons vieux Patriots. Peyton Manning n'a pas été impressionnant depuis le début des éliminatoires et s'il y a bien une équipe contre qui il en arrache, ce sont les Pats. Pour ce qui est de la défensive des Colts, elle a été exceptionnelle dans les deux derniers matchs, mais elle a eu de la difficulté toute l'année. Laquelle verra-t-on? Je crois que le succès va leur monter à la tête et qu'ils vont se faire donner une petite leçon.
Dans la Nationale, je n'ai pas vraiment de préférence quant au sort qui attend les Bears. Si le match était disputé en Nouvelle-Orléans, je n'hésiterais même pas à prendre les Saints, mais l'avantage du terrain représente un gros facteur au football. Malgré ça, je favorise les Saints. Il y a une magie qui suit cette équipe cette saison et je crois que leur saison de rêve se poursuivra. La défensive des Bears en aura plein les bras contre l'attaque des Saints.
Je vous reparle dans deux semaines pour parler des forces en présence au Super Bowl XLI. D'ici là, bon football!
Propos recueillis par RDS.ca