Retrouver les Steelers de Pittsburgh au Super Bowl n'a rien d'une surprise mais d'y retrouver les Cards de l'Arizona en est une de taille.

Les Cards constituent une équipe Cendrillon. Malgré la conquête du titre de leur division, ils n'allaient nulle part en fin de saison avec une attaque unidimensionnelle qui ne faisait que passer le ballon. En défensive, les Cards n'arrêtaient personne. Au début des éliminatoires, je me disais que s'ils gagnaient un match, ce serait bien. Mais maintenant, les voilà au Super Bowl.

L'Arizona me fait penser aux Colts d'Indianapolis d'il y a deux ans. Les Colts avaient eu une grosse saison mais leur défensive était terrible. Ils étaient les pires contre la course mais une fois dans les éliminatoires, ils ne donnaient plus rien. On se demandait d'où sortait cette défensive, comme dans le cas des Cards.

C'est difficile de comprendre comment les Cards ont réussi à s'élever de la sorte en défensive. En attaque, ils n'étaient pas capables de porter le ballon et voilà qu'ils sont complètement métamorphosés.

Aucun doute que les Steelers sont supérieurs mais de la façon avec laquelle jouent les Cards, ce sera pas facile pour l'équipe de Mike Tomlin. Je pense que les Steelers auront de la difficulté à marquer des points si c'est la défensive des éliminatoires des Cards qui se présente.
D'autre part, je ne vois pas les Cards engendrer beaucoup de points contre la défensive des Steelers.

Kurt Warner participera à un troisième Super Bowl. Il ne sera donc pas étouffé par la pression. Avec le receveur de passes Larry Fitzgerald, Warner a eu beaucoup de succès en séries jusqu'ici mais contre les Steelers, il risque d'être frappé souvent. Faut d'ailleurs s'attendre à ce que les Steelers fassent beaucoup de pression avec une défensive trois-quatre. On verra beaucoup de blitz. Et Warner, comme la majorité des quarts, a des ennuis quand il se fait frapper, ce qui risque de provoquer des revirements. La clé du jeu des Cards sera de protéger Warner.

Chez les Steelers, Ben Roethlisberger est un bon quart dans la NFL mais il est encore jeune. Il a gagné beaucoup de matchs au cours de sa courte carrière. Il y a trois ans contre les Seahawks de Seattle (avec lesquels j'étais), les Steelers avaient gagné le Super Bowl mais un peu sans Roethlisberger, qui avait présenté les pires statistiques pour un quart gagnant le match ultime. Il avait gagné quand même grâce à quelques gros jeux.

Pour gagner, les Steelers doivent répéter ce qu'ils ont fait il y a deux semaines contre Baltimore et établir le jeu au sol avec Willie Parker pour ne pas surtaxer leur quart. Il ne faut pas que Roethlisberger effectue entre 35 et 40 passes parce qu'il va faire des erreurs. Roethlisberger est le type de quart à conserver le ballon longtemps, ce qui fait qu'il est souvent victime de sacs. Mais il trouve le moyen de gagner et peu importe sa performance, il sera jugé sur ses victoires à la fin de sa carrière. Il faut donc lui donner crédit.

Pointage final : 21-17 Pittsburgh

Herm Edwards : pas une surprise

Le départ Herm Edwards comme entraîneur n'est pas vraiment une surprise. Quand un nouveau directeur général arrive en poste, il n'est pas rare qu'il apporte un tel changement. En fait, j'aurais été surpris s'il ne l'avait pas fait. Scott Pioli veut faire le ménage, nommer son propre personnel pour repartir à zéro.

Les rumeurs que vous entendez à Montréal sont les mêmes qui courent ici à Kansas City. J'ai aussi entendu le nom de Mike Shanahan, l'ancien pilote des Broncos de Denver mais pour le reste, il n'y a rien. L'équipe se garde bien de provoquer des fuites au niveau de l'information.

Si j'étais un directeur général, je rechercherais un entraîneur avec lequel j'aurais une bonne entente. Il faut que les deux hommes aient la même vision sur la façon de bâtir l'équipe. Ce n'est pas dans les intérêts de personne d'avoir un entraîneur qui se chicane avec son directeur général mais ça s'est déjà vu. Pioli va devoir trouver quelqu'un qui partage sa philosophie.

Je m'attends à un entraîneur de la même école de pensées que Bill Parcell ou Bill Belichick. Quelqu'un de sévère, qui impose une ambiance d'affaire dans le vestiaire où la discipline sera maîtresse. Ce ne sera pas un players coach comme le sont Herm Edwards ou Tony Dungy par exemple.

Dans l'attente de l'embauche d'un nouvel entraîneur, je suis, comme les autres membres de l'équipe, dans l'incertitude. Ça veut dire que tous les joueurs auront de nouveaux entraîneurs de position. Même si je vais au stade tous les jours dans le cadre de ma remise en forme, je n'ai eu aucun contact avec la nouvelle direction.

*propos recueillis par Robert Latendresse